drake & jaelyn ♥

AGENT « On y va sans toi ! »

JAELYN « Sage décision, je ne sortirai pas de cette voiture ! »

La jeune femme croisa les bras, à l'arrière de la voiture aux vitres teintées, l'air boudeur. Les deux agents à l'avant claquèrent les portes sans un regard derrière eux et le corps de Jaelyn se renfrogna d'autant plus. Elle détestait la pluie et malheureusement pour elle, un déluge venait de s'abattre sur New York à cet instant précis, la laissant totalement paralysée dans la voiture. Plus qu'une simple phobie, l'eau la tétanisait à chaque fois qu'elle devait y faire face. Elle se sentait totalement vulnérable et à la merci de n'importe qui, de n'importe quoi. Lorsque l'eau entrait au contact de sa peau, un contact permanant et évidemment plus important qu'une simple goutte, le pouvoir de Jaelyn devenait dévastateur pour elle-même si elle s'en servait. Ainsi, elle ne pouvait plus en faire usage, laissant n'importe qui l'atteindre dans une bataille et elle ne pouvait plus aider le gouvernement à attraper des mutants. Elle aurait pourtant bien voulu capturer celui-ci. Un membre de la confrérie particulièrement violent qui faisait de sacrés dégâts à chaque fois qu'il commanditait un attentat ou du moins qu'il en exécutait un. Pour une fois qu'ils avaient la possibilité de l'avoir, elle était obligée de rester entre les quatre portes de la grosse voiture noire, tandis que les agents courraient à la poursuite du mutant.

Jaelyn n'était pas très impliquée dans la capture des mutants, elle faisait d'ailleurs souvent en sorte que certains s'échappent mais la confrérie représentait à ses yeux une exception non négligeable. Véritables terroristes, des assassins pour la plupart, qui faisaient payer à la terre entière leur manque de tolérance. Elle le comprenait, elle était la première à souffrir de cette oppression, mais il y avait des façons plus simples de faire comprendre les choses. Si les humains ont peur des mutants aujourd'hui, c'est bien à cause de cette confrérie et de leurs actions. Voilà pourquoi elle les détestait tant et cherchait à tout prix à les enfermer. Selon elle, quand l'espèce humaine verra que sans ces mutants, les autres peuvent être aussi humains qu'eux, ils relâcheront leur paranoïa et leur inquiétude. Elle était naïve certes mais la confrérie constituait, quoiqu'il arrive, un danger pour l'humanité. C'est pourquoi elle mettait un point d'honneur à tous les mettre dans un endroit où ils ne pourront plus nuire à personne.

Si seulement elle pouvait sortir de cette fichue voiture. Levant les yeux vers le ciel, elle constata que l'orage ne grondait plus aussi fort et les gouttes se faisaient plus rares. Elle avait seulement peur de sortir et si le déluge reprenait, elle se retrouverait trempée. Enjambant alors le siège de devant pour se retrouver côté conducteur, elle chercha de partout un parapluie sans en trouver. Se mordant la lèvre, anxieuse, elle considéra la situation un instant. Les gouttes s'étaient arrêtées et si elle le voulait, elle pourrait sortir à l'instant, ce qu'elle n'hésita plus à faire, se sentant totalement inutile ainsi. Elle prit soin de ne pas entrer en contact avec des flaques trop profondes, ses baskets n'étaient pas imperméables. Grommelant contre son choix de tenue alors qu'il faisait si beau ce matin, elle ne réfléchit pas plus longtemps avant de se mettre à courir pour tenter de rattraper les fédéraux qui avaient déjà une longueur d'avance. Mais à l’angle d’une rue, quelque chose la stoppa dans son élan. Elle se retrouva nez à nez avec un homme d’une vingtaine d’années qui courait à en perdre haleine. Elle se stoppa immédiatement, cherchant à tout prix à éviter la collision et observa derrière lui les fédéraux à ses trousses. Elle comprit alors immédiatement que cet homme était le mutant qu’ils recherchaient et elle s’écarta pour le laisser passer, non sans lui avoir frôlé le bras pour laisser passer une décharge d’elle à lui au contact de sa main. Elle avait finalement bien fait de sortir de cette voiture. Elle augmenta légèrement la puissance de sa décharge pour paralyser le confrériste, le temps pour les agents du gouvernement de les rattraper. Elle s’écarta alors, les laissant faire cette partie qu’elle jugeait ennuyeuse pour elle. Jaelyn pensait alors qu’ils seraient tranquilles et qu’ils allaient pouvoir embarquer le jeune mutant sans accrochage ni problème majeur. Elle croisa alors les bras, observant la scène de loin, comme bien souvent

C’est le cœur battant que Drake avança à toute allure dans l’une des ruelles du Bronx. Un quartier qu’il connaissait que trop bien puisqu’il y vivait depuis plusieurs années à présent. C’était son quartier, son terrain de jeux, son territoire. Et la nouvelle qui lui vint aux oreilles ne pu que lui déplaire : Des agents du gouvernement avaient osés y mettre les pieds dans le but de capturer l’un des meilleurs éléments de la confrérie. Assurément, il ne pouvait pas resté impassible à cette nouvelle, il devait prendre les choses en mains. Un brin de solidarité ? Détrompez vous, cette dernière ne reposait pas sur un acte de gentillesse mais d’avantage sur l’atout que représentait ce mutant. S’il n’était pas un tant soit peu efficace au sein de l’organisation, il n’accourrait sans doute pas à son secours. Sans cœur ? Que voulez vous ! Il y avait toujours des pertes en temps de guerre.
D’après ses informateurs, l’embuscade n’était plus qu’a une centaine de mètres et Webster espérait fortement ne pas arriver trop tard. La météo ne l’aidait guère. Si en temps normal il n’était jamais contre un déluge, sa visibilité se retrouvait fortement entravée par le vent qui frappait son visage. Et comme si cela ne suffisait pas, ses cheveux complètement trempés prenaient un malin plaisir à lui tomber dans les yeux. Il serait peu être temps qu’il prenne rendez vous chez le coiffeur ! Ce n’est que lorsqu’il arriva enfin sur les lieux du crime (^^) que le destin sembla enfin lui faire une faveur en lui accordant un moment d’accalmie qui ne serait pas de trop pour affronter les trois agents présent sur place. L’un d’eux, une femme, lui tournait le dos. Ne pouvant cacher sa présence plus longtemps, Drake ordonna à l’un des deux autres agents de tuer son complice. Chose qu’il fit sans plus attendre. C’est alors que la demoiselle dont le visage lui était encore inconnu se retourna pour lui faire face. « TOI ?! C’est pas vrai tu me suis ou quoi »

Si le mutant qu’elle avait électrocuté un peu plus tôt reprit connaissance et un tant soit peu le contrôle de lui même, ils devaient agir rapidement pour ne pas se retrouver dans une nouvelle situation délicate. Connaissant les fédéraux, ils ne s’étaient pas contentés d’une traitresse et d’une fine équipe de deux agents. Pas pour un mutant qui causait autant de dégâts. «ILS SONT LA !» «OUAIS ALLONS-Y !!»

PAN !!!

«J’EN AI EU UN, J’EN AI EU UN !» Comme il le pressentait, le reste de la compagnie ne se fit pas attendre. Drake reçu d’ailleurs en guise d’avertissement une balle qui vint se loger dans son bras gauche. C’est qu’ils visent comme des pieds ! Fort heureusement direz-vous ! ^^ Attrapant la demoiselle par le cou, il la traina en arrière ne manquant pas de mettre les pieds dans une flaque d’eau qui l’immergea encore un peu plus sous les eaux. Ce n’était décidément pas sa journée. Le jeune mutant encore sous le choc lui lança alors un regard apeuré. Il n’avait de toute évidence, pas l’habitude d’être sur le terrain, il se contentait d’établir une stratégie pour les attentats. Lui ordonnant de prendre la fuite, Drake fit une nouvelle fois appel à son pouvoir envers le dernier agent. «C’est après toi qu’ils en veulent, il faut les abattre…tous…»

Webtser avait bel et bien conscience de l’envoyer à l’abattoir mais c’était lui ou l’agent, il n’avait pas d’autre choix. Attrapant la demoiselle par le bras tandis que l’agent tirait déjà sur ses collègues et amis, ils se mirent à courir pour finalement se glisser sous une plaque d’égout une rue plus loin...épuisé , Drake se posa contre un mur et inspecta du regard sa blessure qui ne cessait de saigner. «Reste tranquille et toi et tes collègues vous vous en sortirez sans trop de dégât à déplorer pour aujourd’hui…» Lui jetant un regard, l’avertissement était clair…Si elle tentait de les avertir de leur présence d’une quelconque façon, Drake veillerait à se faire arrêter ou tuer en entrainant plusieurs personnes avec lui…

drake & jaelyn ♥

Il n'était pas rare de voir Jaelyn observer une scène plutôt qu'en être l'actrice. Elle avait fait sa part du boulot, elle avait neutralisé le mutant sans le tuer, les fédéraux pouvaient maintenant se débrouiller avec lui sans danger, elle n'avait plus rien à faire. Et comme à chaque fois, elle se sentait coupable, elle avait sans cesse l'impression de trahir les siens et de les offrir alors qu'elle pourrait être à leur place. Alors qu'elle était elle-même à leur place. Elle subissait les agissements du gouvernement, tout comme eux quand ils étaient capturés. C'est pourquoi elle détourna les yeux, faisant semblant de regarder un peu partout pour voir si aucun mutant n'était à signaler en plus. Si le jeune qu'ils venaient d'attraper était bien le seul dans les environs. Elle tourna le dos aux deux agents, relâchant l'attention quelques secondes pour inspecter la rue. C'est alors qu'elle entendit une voix. Une voix qui n'appartenait à aucun des deux crétins avec qui elle travaillait aujourd'hui et un coup de feu la fit sursauter. Elle se retourna violemment, n'ayant même pas le temps de réagir, un des agents était à terre, tué par l'autre qui avait entre-temps relâché le mutant. Elle en resta bouche bée avant de voir qu'une quatrième personne était apparue près d'eux. Un mutant qu'elle avait déjà croisé, à deux reprises pour être exacte. Un mutant qu'elle ne s'attendait pas à revoir de sitôt. Et lui non plus d'ailleurs, à en juger par son même air étonné et sa remarque.

Elle allait répondre, ouvrant la bouche pour rétorquer quelque chose quand elle entendit des voitures arriver, et les agents crier dans tous les sens. Un nouveau coup de feu se fit entendre et elle mit quelques secondes avant de voir que c'était le mutant qui venait de se prendre une balle dans l'épaule. Tout allait bien trop vite et l'un des agents était visiblement ravi d'avoir effleuré le mutant de façon aussi absurde. Décidant qu'il était temps d'intervenir cette fois, elle vit le mutant faire volteface mais elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'il l'attrape par le cou. C'est alors qu'elle attrapa le bras qui ne la tenait pas pour lui envoyer une décharge électrique et faire en sorte qu'il la lâche. Mais à la dernière seconde, elle sentit l'eau pénétrer dans ses chaussures et entrer en contact avec sa peau, l'empêchant ainsi de se défendre et de lui envoyer sa décharge, sous peine de se torturer elle-même. La force du mutant était hautement supérieure à la sienne, elle ne comptait quasiment que sur son pouvoir pour se défendre, hors il venait d'être mis hors de service par le mutant et ce pour un petit moment, du moins tant qu'elle garderait ses chaussures et ce pantalon. Elle sentit le mutant la traîner de force pour la forcer ensuite à courir avec lui après avoir ordonné à un agent de tuer tous les autres. Cela lui rappelait leur première rencontre, quand il l'avait forcé à tuer un collègue à elle par la seule force de son esprit. Il possédait un pouvoir fort dangereux pour les fédéraux s'il les forçait à s'entretuer sans arrêt. Elle espérait que les fédéraux soient moins manches qu'ils en avaient l'air et qu'ils la sortent de là rapidement, qui sait ce que le mutant déciderait de faire d'elle une fois qu'ils seraient suffisamment loin.

DRAKE « - Reste tranquille et toi et tes collègues vous vous en sortirez sans trop de dégât à déplorer pour aujourd’hui… »

Les voilà sous une plaque d'égout, dans l'humidité et les mauvaises odeurs. Quelle idée lui était passée par la tête ? Elle fronça les sourcils en l'observant. Il était blessé et perdait beaucoup de sang. Son regard passa de sa blessure à son visage et elle croisa ses yeux déterminés, sérieux, comme si l'avertissement valait vraiment quelque chose. Elle sourit légèrement, haussant les épaules.

JAELYN « Tu es seul et ils sont une dizaine, même si tu en tue quelques-uns, cela sera considéré comme une perte acceptable pour le gouvernement, tant qu'on peut éliminer un mutant de la confrérie ! »

Elle leva les yeux vers lui, son avertissement ne valait rien, il ne tuera pas tous les fédéraux avant de lui-même rendre son dernier soupir et ces derniers n'avaient aucune attache les uns envers les autres, s'ils ne se fichaient pas de perdre des collègues, ils valaient mieux pour eux qu'ils ne reviennent pas au gouvernement les mains vides. La dure loi des humains et de cette traque aux mutants. Elle s'appuya contre un mur, ces paroles laissaient entendre qu'elle ferait tout pour que les fédéraux les retrouvent et pour qu'ils s'aperçoivent de leur présence pour mettre la main sur le mutant. Pourtant, les agents étaient à présent au-dessus de leurs têtes et Jaelyn continuait d'observer Drake, les bras croisés et l'air nonchalant. Qu'attendait-elle pour prévenir ces collègues ? Pour crier et hurler à pleins poumons qu'un mutant blessé se trouvait à leurs pieds ? Pourquoi un petit sourire en coin tout en restant figée dans cette position ? Elle était en totale contradiction avec les mots qu'elle venait de prononcer, elle ne bronchait pas, elle ne bougeait même pas.

AGENT « Ils ne se sont quand même pas envolés ! Ils devraient être là ! »

AGENT « On se sépare, par groupe de trois, on bloque les rues, on fouille les environs, il faut retrouver ce mutant coûte que coûte ! »

Jaelyn leva les yeux vers le ciel aux paroles de l’agent, fronçant légèrement les sourcils comme si elle attendait autre chose. Pourtant les agents se séparaient déjà et visiblement, personne ne faisait allusion au fait qu’il fallait aussi qu’ils empêchent le mutant de lui faire du mal, qu’il fallait qu’ils la retrouvent et la sortent de là. Elle baissa de nouveau les yeux, haussant les épaules pour elle-même. Comme si tout cela avait de l’importance après tout, elle s’en fichait bien des fédéraux.

JAELYN « Et maintenant le grand génie ? Qu’est-ce qu’on fait ? »

Elle haussa les sourcils tout en souriant. S’ils sortaient, ils étaient sûrs de se faire cueillir à la première occasion, s’ils restaient plantés ici, Drake se viderait de son sang assez rapidement, ce qui était déjà en train de se produire. Les égouts étaient vastes, sombres et humides et elle n’avait nullement l’intention de s’y aventurer. S’il prenait une décision, il faudra qu’il le fasse seul, elle l’observa pour voir un peu ce qu’il déciderait, amusé de voir comment la situation pourrait tourner. Elle savait à présent que cette histoire ne se finirait pas mal. Elle ne l’avait pas dénoncé, il aurait des scrupules à la tuer, elle avait déjà assisté à son sens de l’honneur, elle savait qu’elle pouvait compter dessus. Un brin calculatrice ? Sûrement, mais il ne lui laissait pas réellement le choix.

Pris au piège dans les égouts du Bronx, Drake ne se souciait pas énormément de sa blessure bien que celle-ci le lançait a maintes reprises. Une douleur qui lui arrachait une grimace de temps a autre mais qui restait néanmoins acceptable. Il en avait vu d’autre. Son père lui avait apprit ce qu’était l’endurance, la résistance a toutes sortes de souffrances. Quand bien même, il restait un homme et n’était pas du genre a étaler ses sentiments. Surtout devant ses ennemis ou encore une femme ! Au contraire, Webster avait une si grande maitrise de lui-même qu’aux yeux de beaucoup de personnes, il paraissait comme un être « sans cœur », un robot n’agissant qu’en fonction que la mission que son frère lui avait confié. Julian …voila sa faiblesse, son cœur…mais fallait il encore l’atteindre. Quoiqu’il en soit son sang perlait le sol, il allait devoir trouver une solution et vite. Malheureusement pour lui, comme pour Jaelyn devenu otage malgré elle, sortir du taudis dans lequel ils s’étaient fourrés ne serait pas une chose facile a faire. Les fédéraux ne tarderaient pas à « maitriser » l’obstacle qu’il avait dressé sur leur chemin avant d’envahir les ruelles pour se lancer à leur recherche. Il devait prendre sur lui, réfléchir d’avantage. Voila pourquoi il lança un avertissement à la demoiselle. Le marché était clair : si elle s’arrangeait pour signaler leur présence, des pertes humaines seraient à déplorer. En revanche, la clémence pourrait frapper à sa porte si elle se tenait un tant soit peu tranquille. Après tout, ils étaient quittes, plus rien ne l’empêchait de la tuer. Il suffirait de quelques mots…de quelques secondes… Se doutant que la tentation était plus que présente, Iz conserva son regard rivé sur la traitresse. Il l’a mettait au défit de jouer avec lui, de prendre ce risque. De défier ces paroles telles qu’un enfant le ferait avec un adulte lorsque ce dernier lui dirait de ne pas faire ci ou cela. Elle le détestait alors pourquoi s’en priverait-elle ? Allait-elle prendre le risque de jouer avec la vie des soldats ? D’y perdre la vie ? Contrairement a ce qu’elle semblait prétendre par son sourire ou encore ses propos, Il en doutait fortement. Tout n’était pas si simple«Aux yeux des fédéraux peu être mais aux tiens…je ne crois pas. J’ai vu ton regard lorsque tu as tué cet homme sous mon influence. Je suis prêt a parié que c’était le premier. Tu as beau m’en vouloir, me détester, tu ne prendras pas le risque d’avoir la mort de plusieurs personnes sur la conscience. Tu ne le supporterais pas, surtout si je te donne la possibilité de repartir sans que personnes ne meurt.»

A son tour, il lâcha un sourire qui en disait long. Il visait juste, il était prêt à en mettre sa main à couper. Par ailleurs Iz se trouvait en position de force. Certes a le voir ainsi, appuyer contre un mur sale et peuplé de bactéries qui pourraient causer une infection a sa blessure, on ne le croirait pas, et pourtant… Une dernière chose échappait a la jeune femme : si les fédéraux le tuait, pensant que ceux qui y laisseraient la vie serait une perte acceptable, le gouvernement comme Jaelyn n’imaginait pas une seule seconde ce que pourrait être les conséquences d‘un tel acte. Il n’était pas un simple membre de la confrérie, un élément indispensable par son pouvoir. Il était le frère du leader, celui qui se trouvait en haut de la chaine. Si sa mort porterait un sérieux coup a Julian et donc à la confrérie, sa vengeance ne serait que plus redoutable et ce qui était acceptable, deviendrait alors sans aucun doute, incontrôlable. En rien, cela n’arrêterait leurs agissements, au contraire…Bien évidemment, elle ne pouvait pas s’en douter, elle ignorait tout de lui et le jeune américain n’avait aucune intention de lui délivrer une telle information. Cela reviendrait à mettre en péril l’équilibre de la confrérie. Au fond, l’arrangement qu’il lui proposait, cet avertissement, n’avait rien d’anodin. Réfléchissons….si c’était si stupide, sans aucune raison d’être, pourquoi lui proposerait-il un tel marché, gaspillerait il sa salive en la menaçant d’un ultimatum ? La peur de mourir ? Si c’était le cas, jamais il ne se serait engagé dans la confrérie. Fou est celui qui ne comprenait pas qu’un tel engagement comprenait ce risque. Forcément ça cachait quelque chose…

Une bataille de sourires et de regards s’engagea donc…Qui était en position de force ? Si la demoiselle avait un comportement plus qu’étrange en s’accolant contre un mur, Webster restait vigilant sans pour autant s’en alarmer. Elle n’était pas stupide, du moins elle en avait l’air. Elle n’aurait donc sans doute pas de mal a prendre la bonne décision. Celle qui lui permettrait de sortir d’ici en vie et saine et sauve sans qu’une personne n’y perde la vie. Car de toute évidence, Drake ne se laisserait pas faire. Le sourire qu’il arborait traduisait amplement ses intentions : Il s’arrangerait pour faire le plus de dégâts possibles. Confiant comme jamais, peu être même un peu trop, il finit par quitter le regard de la jeune femme. Ultime provocation ? Sans doute mais il s’accorda surtout le temps de regarder plus en détails sa blessure. La balle était encore logée dans son bras, il allait devoir la faire sortir d’une manière ou d’une autre. C’est alors que des agents se firent entendre. Le moment de vérité était arrivé, Jaelyn allait elle faire ce pourquoi elle était engagée ? Allait-elle avoir la mort d’innocents sur la conscience ? Trahir une fois de plus sa race en le livrant sur un plateau d’argent ? Ne lui adressant pas un seul regard, faisant bien évidement exprès de lui laisser son libre arbitre pour qu’elle ne puisse pas tout lui mettre sur le dos par la suite, Drake se contenta d’un regard en direction de la plaque d’égout. Comme prêt à agir en fonction de ce qui se produira. C’est dans une grimace douloureuse qu’il accueillit la bonne nouvelle. Il n’y aurait pas de mort supplémentaire. C’est seulement lorsqu’il entendit les agents se dispersés qu’il daigna enfin jeter un regard a la jeune femme. Étrangement, il crut déceler une pointe de déception chez elle. Ça en était à la fois attendrissant comme amusement. Comment pouvait-elle croire qu’elle comptait à leurs yeux ? Elle n’était rien de plus qu’un moyen d’atteindre leur but. S’était-elle vraiment demandée ce qui lui arriverait si, par miracle, le gouvernement arrivait à démanteler la confrérie ? Jamais elle et ses confrères ne pourraient vivre en société, libre comme n’importe quel Homme. C’était…trop naïf, utopique que de croire cela. Quoiqu’il en soit et comme il l’avait pressentit, elle fit le bon choix. Du moins jusqu'à ce qu’elle se décide une nouvelle fois de le provoquer. «On va marcher et sortir quelques rues plus loin. Après quoi tu me feras profiter de tes doigts de fée et tu pourras retourner parmi les tiens. Reste à savoir si tu le feras de ton plein gré ou si tu vas me forcer à t’y contraindre.» Drake faisait bien sur référence a son pouvoir qu’il n’hésitera pas à utiliser sur elle. Il l’avait déjà fait, elle ne pouvait que le croire que parole. Par ailleurs, il connaissait les rues que trop bien puisqu’il habitait le Bronx depuis un petit bout de temps maintenant. Les égouts n’étaient pas un problème, il lui suffisait de se fier à son sens de l’orientation. Tout comme les noms des rues qui avaient étés indiqués a chaque embranchement lors de leur constructions.

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DRAKE « - Aux yeux des fédéraux peu être mais aux tiens…je ne crois pas. J’ai vu ton regard lorsque tu as tué cet homme sous mon influence. Je suis prêt a parié que c’était le premier. Tu as beau m’en vouloir, me détester, tu ne prendras pas le risque d’avoir la mort de plusieurs personnes sur la conscience. Tu ne le supporterais pas, surtout si je te donne la possibilité de repartir sans que personnes ne meurt. »

Sans se départir de son sourire, Jaelyn observa chaque trait du visage de Drake, elle scrutait ses yeux, elle ne s'en détachait pas. Il semblait si sûr de lui, provocateur et il semblait croire comme jamais à sa théorie. Avait-il raison ? Son discours se tenait mais comportait des erreurs, de très grandes erreurs. Il se permettait ainsi de la juger alors qu'ils n'avaient pas passé plus de quelques minutes au même endroit. Il affirmait des choses, il prenait cet air si confiant, il pensait la connaître et l'avoir analysée en quelques minutes seulement ? Ce qui agaçait le plus Jaelyn n'était pas que les paroles de Drake avaient un sens, c'était plutôt le fait qu'il refasse allusion à leur première rencontre, à ce qu'il l'avait forcé à faire. Il avait été le premier à se rendre compte que son geste n'avait pas été apprécié, qu'il avait fait une erreur en la manipulant puisqu'il s'était retrouvé à sa merci l'espace de longues minutes. Chose qui s'était reproduite quelques temps plus tard, sans qu'aucun des deux ne s'y attende. Etaient-ils maudits ? Condamnés à se croiser, le destin se jouait-il de leurs réactions ? Jaelyn n'avait jamais regretté d'avoir laissé la vie sauve à Drake ce jour-là, surtout pas quand il s'était senti le devoir de lui rendre la pareille face à la lâcheté des gouvernementaux. Voilà pourquoi ses paroles avaient un sens sans en avoir réellement. Les bras croisés, elle se contenta d'hausser les épaules et de répondre, l'air plutôt détaché.

JAELYN « Tu ne devrais pas parier trop vite en basant tes propos sur mes seules réactions. On dit souvent que je suis assez instable, je ne réagis jamais deux fois de la même manière devant une même situation. Tu penses me connaître et savoir ce que je ressens ? Tu es prêt à mettre ta vie ou même ta liberté en jeu sur cette seule théorie ? Après tout, tu es libre d'en faire ce que bon te semble ! »

Les plus fins psychologues du gouvernement s'étaient risqués à la comprendre, à l'analyser, à tenter de mettre une signification devant ses agissements mais ils n'y étaient pas parvenus. Jaelyn était aussi instable que son pouvoir au contact de l'eau. Elle avait une double, voire une triple personnalité qu'elle sortait devant une situation différente à chaque fois. N'était-elle pas passée, lors de leur première rencontre, du bouleversement à la colère en quelques secondes ? Elle s'adaptait, tel un caméléon à différentes situations, elle n'était pas la même personne selon le contexte et la personne avec qui elle était. Dure et froide au gouvernement, le contact avec les humains la radoucissait, lorsqu'elle traquait un mutant, elle tentait de rester de glace même si une part d'elle l'empêchait sans cesse de jouir de cette chasse ridicule. Etait-ce ce qui l'avait poussé à épargner Drake la première fois ? Ce qui la poussait à se taire maintenant qu'ils pouvaient être découverts ? Elle en doutait. Il faisait partie de la confrérie et elle les détestait au plus haut point. Ils étaient des terroristes et elle ne devait plus rien à ce mutant. Pourtant, le silence régnait en maître dans les égouts et Jaelyn continuait d'observer Drake qui ne lui accordait aucun regard. Ce qui la retenait alors ? Elle ne le savait pas elle-même. Au fond, elle détestait cette chasse et pour une fois, on lui offrait l’occasion de laisser partir un mutant, aussi dangereux soit-il. Si elle ne cherchait pas à se défendre, à clamer haut et fort combien elle avait toutes les raisons de collaborer, elle faisait toujours en sorte d’aider les siens, même si beaucoup la prenaient pour une traîtresse.

DRAKE « - On va marcher et sortir quelques rues plus loin. Après quoi tu me feras profiter de tes doigts de fée et tu pourras retourner parmi les tiens. Reste à savoir si tu le feras de ton plein gré ou si tu vas me forcer à t’y contraindre. »

Visiblement le jeune homme avait un plan de secours, ce qui ne plut pas forcément à Jaelyn. Elle fronça les sourcils, décroisant les bras et observant les alentours. Elle sentait encore l’eau qui s’attardait sur ses jambes, elle ne pouvait pas lui faire part d’une quelconque réaction. Un léger rire se fit entendre et elle leva les yeux vers Drake, le regard rieur et le sourire peint sur les lèvres.

JAELYN « Tu cumules les erreurs, ce ne sont pas les miens ! Et si tu ne tiens pas à une petite anesthésie personnalisée, ne t’amuse pas à me manipuler comme tu as pu le faire ! Mais puisque je ne semble pas avoir le choix, mettons-nous en route avant que tu ne te vide de ton dernier litre de sang, je ne tiens pas à traîner ta carcasse jusqu’à l’extérieur ! »

Elle se détacha enfin du mur et amorça un geste pour le rejoindre mais se ravisa aussitôt, préférant marcher le plus loin de lui possible. Elle lui fit un geste de la tête, indiquant clairement qu’elle le suivait et qu’elle se laisserait guidée, bien qu’elle connaisse bien les environs à présent. Encore une fois, son discours témoignait de sa personnalité, elle était passée de la détermination à la résignation en quelques secondes. Elle tenait à lui faire remarquer que l’eau contre sa peau ne durerait pas une éternité et qu’elle ne comptait pas se laisser faire comme une vulgaire marionnette. Et puis l’idée de faire son chemin avec un membre de la confrérie dans les égouts de la ville ne semblait pas l’effrayer mais plutôt la laisser indifférente, comme si elle n’était pas consciente du danger. Au contraire, l’enthousiasme la gagnait presque et elle arrivait à présent à s’amuser de la situation dans laquelle elle était fourrée. Elle laissait Drakediriger les opérations, elle savait combien les hommes aimaient cela. Elle sourit plus encore tandis qu’ils commençaient tous deux à s’enfoncer dans les couloirs obscurs des égouts.

L’endroit était frais, désagréable, humide même, Jaelyn n’était pas à l’aise mais n’en montrait rien, évitant au maximum les flaques d’eau et l’humidité ambiante. Elle se sentait vulnérable et à la merci de Drake, pourtant, elle ne souhaitait pas en faire démonstration, il ne s’en sentirait que plus fort.

Était-il prêt à mettre sa vie en jeu ? La réponse était plutôt évidente. Il n’avait pas hésité une seule seconde à mettre sa vie en péril pour un autre mutant de la confrérie. Mais aussi en la laissant repartir saine et sauve. Car oui, aux yeux de certains membres de la confrérie, cela équivalait à une trahison. Beaucoup d’autres mutants appartenant a ce groupe ne se serait pas fait prier pour avoir la chance d’éliminer ceux qui trahissait leur espèce. Or il ne l’avait pas fait, il avait été a l’encontre de ses principes, de ceux de la confrérie. Regrettait-il pour autant ? Bien sur que non, il recommencerait, encore et encore. Il lui devait bien ca. A présent ils étaient quittes et Drake pouvait dormir tranquille sans être réveillé par ce sentiment d’être redevable. Déjà qu’en temps normal il détestait cela, le fait que ce soit envers une traitresse, un ennemi, la situation devint presque insoutenable. Mais la question n’était pas là, jugeant d’un regard le sourire qu’elle arborait fièrement, celui du jeune mutant ne perdit pas une seule seconde de sa splendeur. Oui il parierait sa vie, sa liberté. Elle avait beau prétendre être instable, difficile a cerner, Drake était persuadé d’y être un tant soit peu parvenu. A tord ou a raison, elle était a ses yeux, tout sauf une meurtrière. Un traitresse certes, mais qui n’allait pas au bout des choses en refusant de se salir les mains. Elle en avait eu l’occasion plus d’une fois. Avec lui lors de leur première rencontre mais aussi un peu plus tôt en tentant d’arrêter l’autre mutant de la confrérie. Comme quoi, il lui arrivait bel et bien d’avoir le même comportement pour une même situation. Elle prétendait le contraire ? Soit, qu’il en soit ainsi, qu’elle lui démontre! «Dans ce cas, nous ne tarderons pas à savoir si j’ai tord ou raison.»

Le fait est que Jaelyn n’était pas la seule à être…compliquée. S’il se battait pour une cause, il était presque certain de ne jamais pouvoir bénéficier des avantages qu’aura eus cette guerre. Il mourrait sans doute avant. Ca lui importait peu, tout ce qu’ils voulaient, c’était du résultat, que son frère les mène à la victoire. Que les générations futures, n’aient pas a souffrir des discriminations qui existent a leur rencontre aujourd’hui. Voila pourquoi sa mort, cette perte de liberté ne l’effrayait guère au point de ne pas chercher à se décoller du mur contre lequel il s’était installé. Webster, grimaçant de nouveau sous la douleur, l’incitait fortement à lui démontrer son instabilité. Le fera t-elle ? Il en doutait mais dans le cas contraire, dans le cas où effectivement, il se serait fourré le doigt dans l’œil, Drake était prêt a emmener plusieurs personnes avec lui et Jaelyn, serait une nouvelle fois, son instrument. Dans les deux cas, il gagnerait. Si elle ne faisait rien, il survivrait une fois de plus à une situation difficile. Si elle le dénonçait, faisait ce pourquoi elle était engagée, le jeune mutant savait pertinemment quelles conséquences aura cet acte : Non seulement elle aurait la morts de plusieurs personnes sur la conscience, mais aussi un conflit Humain/Mutans qui aura pris d’autant plus d’ampleur. Un incident diplomatique qui plongerait la société dans une plus grande tourmente. Ainsi tout était une question d’analyse, de stratégie et certes, d’un peu de chance…
Il faut croire que cette dernière fut au rendez vous puisque les agents ne tardèrent pas à faire leurs apparitions au dessus de leurs têtes sans que rien ne se produise. Ne se préoccupant pas de Jaelyn, qui comme il lui avait si bien fait comprendre, avait toutes les cartes en mains, Iz se contenta de conserver son regard rivé sur la plaque d’égout puis sur sa blessure qui refusait de lui laisser une minute d’accalmie. Rien ne vint, ne se fit entendre. La jeune demoiselle confirma ses doutes, les laissant ainsi, s’éparpiller dans les rues voisines dans l’espoir de retrouver le fugitif. Elle ? Ils s’en fichaient bien. Le plus important était de ne pas rentrer bredouille. Comment pouvait-elle croire qu’ils penseraient à elle ? Qu’ils se soucient ne serait ce qu’une seconde, de son état de santé ? Que c’est beau de rêver ! S’il aurait pu en rajouter une couche en la provoquant sur son manque d’initiative, sur sa possible instabilité, Webster n’en fit rien. Croyez vous qu’il se sentait redevable ? Bien sur que non…En réalité, Drake était bien trop préoccupé par sa blessure et puis… ils seraient de nouveau quittes lorsqu’il la laissera retourner parmi siens une fois tout deux sortis de ce pétrin. Une conception des choses que Jaelyn ne semblait pas partager. Ainsi donc elle ne se considérait pas comme l’égal de ceux pour qui elle travaillait ? Intéressant ! Comment se percevait-elle alors ? Mutante ? Alors qu’elle n’hésitait pas une seule seconde à les trahir ? Humaine ? Alors que ces derniers la traiterait comme une moins que rien s’ils apprenaient l’existence de son don où encore si elle n’obtenait pas le moindre avantage de la part des fédéraux. Une vision des choses qui arracha a Drake, un petit rire amusé.

« Allons allons garde tes menaces pour ceux que ça intéresse. C’est même plutôt marrant que tu dises ça… pour une personne qui laisse fortement sous entendre que tu as horreur d’être manipuler comme un vulgaire pantin, tu acceptes de l’être chaque jours par les fédéraux. Par des personnes qui n’ont que faire de toi si ce n’est pour le pouvoir que tu représentes et encore…Tu as beau faire partit des leurs, un jour ou l’autre, ils finiront par te voir comme nous ; un danger contre lequel il faut se battre. »Il ne perdait rien de son sourire, il savait qu’il n’était pas dans le tord. Un Jour ou l’autre, qu’elle soit des leurs ou non, elle et ses amis deviendront un jour ceux qu’il faudra pourchasser pour le danger qu’ils représentent mais aussi parce qu’ils auront eu l’occasion de connaitre le gouvernement de l’intérieur. Au fond, ils risqueraient même d’être perçus comme une plus grande menace que la confrérie. «Quoiqu’il en soit, si chacun y met un peu du sien, je n’aurais pas à t’y contraindre et tes menaces n’auront pas lieux d’être. Qu’est ce que tu crois, ce n’est pas une partie de plaisir pour moi non plus. » Ah les femmes ! Se décollant enfin du mur, c’est avec un éternel sourire amusé qu’il accueillit sa méfiance. Que croyait-elle ? Qu’il allait en profiter pour la tuer ? Si c’était dans ses plans, ne l’aurait il pas déjà fait ? Secouant la tête, ne cachant pas la stupidité de la situation, Drake prit les devant. Si ca pouvait la rassurer. Avançant dans la pénombre et l’humidité, le jeune homme sentait peu à peu ses forces le quitter. Son souffle, se faisait plus dense bien qu’il ne s’accordait aucune pause, aucunes plaintes sur la situation. Comme tout homme devrait le faire, devant une dame qui plus ait, il prenait sur lui. Fort heureusement, le squat abandonné qu’il voulait rejoindre n’était plus qu’a quelques minutes de marches. Même les rats étaient de la partie, jonchant le sol pour les suivre sur quelques mètres avant de prendre une nouvelle intersection. Arrivant enfin devant une échelle qui les ramènerait a la surface, le jeune homme grimpa tant bien que mal pour et souleva doucement la plaque où cas où qu’un comité d’accueil ne se trouve dans les parages. Rien..Se hissant a la surface, il tandis une main a la jeune femme. Libre à elle ou non de l’accepter. Ca n’avait guère d’importance. Une fois fait, il s’engagea dans un squat qu’il connaissait que trop bien pour l’avoir fréquenté a leurs arrivés. Se dirigeant sans trop attendre vers une veille pharmacie dont le miroir était brisé, le jeune homme attrapa une pince et un désinfectant. Pour le reste, il allait devoir improviser. S’installant sur un vieux canapé miteux, il retira sa chemise pour dégager sa blessure et jeta un coup d’œil à Jaelyn… «Ce n’est pas que ca me plaise mais je vais avoir besoin de toi….» Des mots qui lui brulaient les lèvres mais il n’avait guère d’autre choix. «Au moins l’un de nous deux va pouvoir prendre son pied. » Car bien évidemment, il avait conscience qu’en lui tendant les pinces pour sortir la balle de son bras, cela revenait s’offrir a son ennemi.

drake & jaelyn ♥

DRAKE « - Allons allons garde tes menaces pour ceux que ca intéresse. C’est même plutôt marrant que tu dises ca… pour une personne qui laisse fortement sous entendre que tu as horreur d’être manipuler comme un vulgaire pantin, tu acceptes de l’être chaque jours par les fédéraux. Par des personnes qui n’ont que faire de toi si ce n’est pour le pouvoir que tu représentes et encore…Tu as beau faire partit des leurs, un jour ou l’autre, ils finiront par te voir comme nous ; un danger contre lequel il faut se battre. »

Jaelyn sourit, un sourire en coin qui laissait sous-entendre que ce que Drake lui disait était bien beau mais elle avait déjà conscience de tout ça. Si à chaque fois elle ne pouvait s'empêcher d'espérer que les fédéraux aient un tant soit peu de considération, elle avait abandonné depuis longtemps l'idée qu'elle leur était chère pour autre chose que pour son pouvoir. Et elle ne le voulait pas. Que croyait donc Drake ? Qu'elle se plaisait à être au service du gouvernement ? Qu'elle faisait cela de son plein gré ? Qu'elle avait envie de faire ce qu'elle faisait, que si elle avait une autre solution, elle ne préfèrerait pas s'y employer ? Les mutants travaillant pour le gouvernement étaient considérés comme des traîtres, comme des lâches, pourtant la plupart d'entre eux avaient une histoire, une raison de faire ce qu'ils faisaient, pour eux ou pour un autre. S'il n'était question que de la liberté de Jaelyn, elle n'aurait jamais trahie sa race, elle se serait battue à leurs côtés. L'inconvénient ? Il s'agissait de son frère, de son jumeau, de son double qui était en danger si elle n'obéissait pas. Mais elle ne le racontait pas, elle ne voulait pas qu'on dise qu'elle se cherche des excuses, elle voulait simplement en finir avec tout ça pour pouvoir vivre sa vie. Etait-elle mutante ? Humaine ? Membre de ce gouvernement ? Elle n'en savait rien, elle ne savait plus qui elle était et ce en quoi elle croyait. La raison pour laquelle elle était si imprévisible, elle était perdue, désordonnée. Et Drake croyait pouvoir lui apprendre des choses sur les gouvernementaux, son attitude, son air de Monsieur-je-sais-tout l'agaçait au plus haut point.

JAELYN « C'est déjà comme cela qu'ils nous voient, tu as l'air de penser que je suis différente de toi mais je suis tout autant une mutante qui représente un danger pour la société, ils font juste en sorte de nous avoir dans leur camp plutôt que parmi les terroristes ! Tu peux appeler cela de la manipulation, au gouvernement je sais pourquoi je me bats, si tu te sers de moi comme d'un vulgaire pantin, je ne serais pas libre de mes décisions ! »

Oui, elle sous entendait être libre de ses décisions et elle appuya ses paroles en lui lançant un regard lourd de sens. Elle avait prise toute seule la décision de le laisser filer, de ne pas le tuer ni le capturer dans cette ruelle il y a déjà quelques temps. Et ce n'était guère la première fois qu'elle le faisait, même si elle devait en payer les conséquences. Une double traîtresse en quelque sorte. Mais elle ne le disait pas clairement, elle n'avait pas à se justifier à ses yeux après tout, elle tenait simplement à lui rappeler que sa situation au gouvernement était différente de l'influence que son pouvoir pouvait avoir sur elle. Il était perturbant de faire quelque chose que l’on n’a pas envie de faire et que l'on fait pourtant. On devient un acteur/spectateur d'une scène tragique sans pouvoir l'éviter.

Visiblement, la situation n'enchantait pas plus Drake qu'elle, ce qui tombait plutôt bien. Et pourtant, ils étaient coincés tous les deux dans les égouts et ils allaient devoir en sortir ensemble. De plus, le jeune homme était toujours blessé et malgré tout ce qu'elle pouvait dire, il n'était pas question qu'il rende son dernier soupire en sa présence. Il avait beau l'agacer, elle était loin de souhaiter sa mort et encore moins de vouloir y assister. Mais il se débrouillait visiblement très bien pour jouer les fiers, pour ne pas montrer sa douleur et pour rester droit, même dans cette situation. Tandis qu'il avançait devant elle, Jaelyn le regardait faire avec un léger sourire. Ce n'était pas du sadisme, c'était juste la situation qui l'amusait légèrement, cette fille était légèrement décalée quand elle s'y mettait. Pourtant, elle ne manqua pas de se retourner à plusieurs reprises, surveillant ses arrières mais également celles de Drake qui était préoccupé par la route à suivre. Après tout, les fédéraux auraient très bien pu faire preuve d'intelligence et comprendre que leur soudaine disparation pouvait venir d'en bas. Elle s'attendait donc presque à voir le gouvernement débarquer derrière eux à n'importe quel instant.

Pourtant, Drake se stoppa au bout de quelques minutes sans que qui que ce soit, si ce n'est les rats des environs, ne les rattrape et se hissa à la surface plus rapidement qu'on ne pouvait s'y attendre de la part de quelqu'un de blessé. Elle leva les yeux vers la sortie, prenant rapidement sa suite, grimpant à son tour pour retrouver un air plus respirable et moins humide. En levant les yeux de nouveau, elle croisa la main que Drake lui tendait et s'interrompit dans son ascension. Elle n'eut pas à réfléchir bien longtemps pour décider qu'elle ne risquait rien en acceptant un coup de main, malgré sa blessure à lui. Elle attrapa donc sa main et finit de se hisser vers la sortie, respirant un grand coup tandis que le mutant s'éloignait déjà d'elle. Il ne tenait visiblement pas en place. Jaelyn se redressa pleinement et observa les alentours, le lieu était plus que lugubre. Elle pénétra dans l'endroit où venait de disparaitre Ashton et le trouva assis sur le canapé entrain de retirer sa chemise, munie d'une paire de pince et de désinfectant. Il n'allait quand même pas faire ça comme un sauvage quand même ! Elle allait ouvrir la bouche pour mettre son grain de sel dans sa façon de faire quand il leva les yeux vers elle de lui-même.

DRAKE « - Ce n’est pas que ça me plaise mais je vais avoir besoin de toi…. »

La jeune mutante arqua un sourcil, mimique qui gagna en intensité quand il en rajouta juste après. Elle l'observa. Elle s'y attendait évidemment mais elle ne pensait pas qu'il allait le lui demander ainsi. Peut-être s'attendait-elle réellement à ce qu'il fasse usage de son pouvoir sur elle après tout, elle n'avait pas l'impression que le faire lui poser vraiment un problème majeur. Elle soupira, il avait la décence de lui demander, même si la forme laissait encore à désirer, elle n'allait pas s'enfuir en courant alors qu'il se vidait simplement de son sang. Et puis il lui avait fait clairement comprendre que si elle ne faisait pas tout cela de son plein gré, il la forcerait. Elle n’avait pas le choix en quelque sorte et pourtant, elle ne put s’empêcher de penser que même sans cette menace qui planait, elle aurait très certainement accepté de le faire quand même.

JAELYN « Je n’ai pas le diplôme d’infirmière alors tu ne m’en voudras pas si les soins semblent manquer de précision ! »

Elle lui adressa un merveilleux sourire en attrapant la pince et le désinfectant. Si elle allait prendre son pied en soignant Drake ? Si elle allait profiter de la situation et faire en sorte qu’il le sente passer ? Finalement, de quoi devait-elle réellement se venger ? Ils étaient quittes jusqu’à ce qu’ils se croisent dans la ruelle aujourd’hui, il avait eu le sens aigu de l’honneur la dernière fois qu’ils s’étaient croisés. Si ses manières paraissaient brutales, elle ne pouvait pas lui en vouloir, instinct de survie oblige. Elle fronça les sourcils, observant la plaie qui n’était pas belle à voir. Elle ouvrit le désinfectant et le laissa couler sur la paire de pince pour la désinfecter un maximum. Puis elle observa autour d’elle un instant avant de voir la chemise de Drake tachée de sang.

JAELYN « Tu m’excuses mais comme je suppose que tu ne vas plus t’en servir …. » Elle attrapa alors la chemise pour déchirer la manche complètement fichue et imbiba le morceau de désinfectant pour le diriger vers le bras de Drake pour désinfecter la plaie à présent. Jusque-là, elle n’avait pas croisé le regard du mutant, elle ne cherchait pas à voir ou à ressentir ses réactions. Elle essayait de tout faire bien et elle restait concentrée sur ce qu’elle faisait, les sourcils légèrement froncés. La couette qu’elle s’était faite ce matin en partant avait largement eu le temps de se défaire et des mèches lui tombaient devant le visage. Pourtant, elle restait attentive à ce qu’elle entreprenait puisqu’elle attrapait déjà la pince dans sa main pour la diriger vers la blessure de Draken. Là, elle croisa le regard du mutant et eu un instant d’hésitation. Il ne devait pas s’attendre à ce qu’elle ait des scrupules à le faire souffrir. Elle ne faisait que lui donner raison, elle n’était pas faite pour torturer ou pour tuer quelqu’un. Elle en éprouvait toujours des remords, surtout lorsqu’il s’agissait d’un mutant. Parce que Drake pouvait dire ce qu’il voulait, elle se fichait des fédéraux et de leur sort. Ils n’étaient que des chaînes pour elle, sa prison, sa malédiction. Ce qu’ils devenaient ? Elle n’en avait rien à faire. Là était la nuance qu’Ashton n’avait pas su voir, s’il pensait qu’elle était vraiment une traîtresse qui considérait le gouvernement comme son foyer, sa maison. Il avait tort et raison à la fois finalement.

Mais Jaelyn lâcha rapidement les yeux du jeune homme, se concentrant de nouveau sur son travail. Elle attrapa d’une main le bras du mutant pour le maintenir immobile et pour se donner un appui. Elle entreprit ensuite de chercher la balle pour la retirer. Et contre toute attente, Jaelyn s’employa à être la plus délicate possible tout en ne faisant pas durer le moment pendant trop de temps. La balle avait bien pénétré la peau et avec tout le sang qui coulait, elle n’y voyait pas grand-chose, surtout que la lumière ne l’aidait pas vraiment. Elle passa le dos de sa main sur son front pour retirer les mèches qui pendaient et qui la gênaient, ne se préoccupant pas du sang qu’elle pouvait laisser sur sa peau par la même occasion. La situation lui retournait l’estomac mais elle serrait les dents pour ne rien en montrer. Elle aussi savait jouer les filles fortes et fières. Au bout de quelques minutes, qui lui parurent interminables, Jaelyn retira enfin la paire de pince du bras du mutant, la balle coincée entre les deux tiges. Elle la balança alors un peu plus loin avec les pinces, s’occupant de désinfecter à nouveau la plaie et elle finit par déchirer un nouveau bout de tissu pour l’enrouler autour du bras de Drake, histoire que cela stoppe au moins temporairement la coulée de sang. Elle se redressa alors rapidement, soufflant de soulagement et leva les yeux vers Drake.

JAELYN « C’est pas du grand art mais ça devrait te permettre de survivre, au moins jusqu’à ce qu’on ce que je récupère mon pouvoir ! »

Elle avait sa revanche à prendre après tout mais ce ne serait pas pour tout de suite. Elle l’avait assez charcuté pour aujourd’hui, elle n’en rajouterait pas. Quoique, selon ses futures réactions, elle pourrait décider qu’il n’en avait pas eu assez. Rapidement, elle se releva, quittant le canapé sur lequel ils étaient installés, elle ne souhaitait plus vraiment se souvenir de ce moment où elle l’avait finalement aidée de son plein gré, sans qu’elle ne soit obligée de se montrer attentive et instinctivement douce.

Les méthodes employées par les fédéraux n’étaient pas inconnues au sein de la confrérie. Les mutants tombant sous le chantage, celui-ci étant généralement d’ordre affectif, était monnaie courante. Des pratiques qui confortaient Drake dans son dégout de l’humanité, du moins, du pouvoir actuel. Néanmoins le chantage justifiait il tout ? Pour le jeune homme, la réponse était bien évidement non. S’il n’était pas un modèle de vertu, de patience ou encore d’optimisme, le mutant considérait que tout problème a une solution. Et pour lui, la trahison n’en n’était pas une. Pas envisageable en tout cas. D’autres, plus astucieuses existaient. Il suffisait de s’adresser aux bonnes personnes. Lui ? Peu être, peu être pas. Tout dépend bien évidement, de la situation. Comme tout le monde, Webster n’était pas invulnérable et sans failles. Un mutant pouvait donc s’avérer plus efficace que lui. Quoiqu’il en soit et de manière générale, la confrérie, pouvait être une ressource non négligeable. Jusqu'à présent, tout les mutants étant tombés sous la coupe des fédéraux se trouvaient encore dans un cercle vicieux et cela, depuis plusieurs mois voir des années. Ils trahissaient leur race, perdaient leur repères, le reste de leurs amis ou familles, dans l’espoir d’une contre partie qu’ils considèrent comme indispensable. Et pourtant, il faut être bien naïf pour croire que les fédéraux respecteraient leurs paroles en perdant ainsi par la même occasion, leur objet de pression. Oh oui c’est plus facile à dire qu’à faire et vous avez raison ! Nous pouvons tous nous demandés ce qu’il arriverait si le frère de Drake se retrouvait pris au piège par les fédéraux. En admettant bien évidement, qu’ils ne décident pas de le tuer sur le champ pour mieux faire chanter notre jeune homme pour une raison quelconque. Craquerait-il ? De rage surement mais à coup sur, il ne trahirait pas leur cause pour autant. Iz’ se servirait de la confrérie pour, a son tour, faire pression et obtenir la libération de son frère. Apres tout, les mutants ne sont pas les seuls à avoir de la famille, des amis qui ne demandent rien à personne. Cruel ? Peu être mais c’était un jeu auquel il participerait sans avoir le moindre problème avec sa conscience. Quand bien même cela échouait, les solutions, toutes aussi sombres soient elles, existaient par milliers. Voila pourquoi le jeune homme avait tout autant horreur de ces traitres. Mais là n’est pas la question, le jeune homme ignorait tout de la situation de la jeune femme, tout ce qui l’intéressait à présent, c’était d’en finir, que chacun, reprennent son chemin sans que le destin ne leur joue une nouvelle fois, un mauvais tour. «Dans leurs camps ? Aucun de nous ne peu l’être ! Toi comme les autres vous n’êtes que des instruments, de vulgaires pantins ! Quand ils vous jugeront « inutiles », ils vous jetteront au buché tel un vieux jouet dont un enfant pourris gâté se serait lassé. C’est ca, être dans leur camps ? Quand bien même, ils voudraient que ca soit véritablement le cas, ils nous traiteraient pas comme de véritables parias. Ils nous traiteraient avec respect comme n’importe quels citoyens, aucune manipulation, de guerre ou de morts n’auraient eut lieu ou ne seraient à déplorer.» Drake n’en démordait pas, si le gouvernement agissait ainsi que pour obtenir la paix, la sécurité de la société, il fallait commencer par les laisser vivre, les traiter avec le respect qui leur était dû. Or ce n’était clairement pas le cas. Ne serais ce que par les recensements. Non il ne comprenait décidément pas ce point de vue, les agissements de la jeune femme. Dans une grimace douloureuse, il grommela quelques paroles, l’air boudeur « Dans leur camps…je rêve…il traite avec plus de respect leur taulards que les meilleurs d’entre nous…»

Elle avait néanmoins raison : la manipuler par son pouvoir était quelque peu différent. Voila pourquoi il n’insista pas d’avantage à ce sujet. Réfléchissait-il ? Serait-il dés lors, plus respectueux de sa personne en lui laissant le libre arbitre ? Détrompez vous…Webster n’était pas aussi sage. S’il n’avait guère le choix, il recommencerait. A elle donc de faire en sorte qu’il ne se sente pas obligé. Le menacer d’un quelconque retour de bâton, comme un peu plus tôt, ne servait à rien. Ses propres parents n’y étaient pas parvenus alors.... Le visage meurtri par la douleur grandissante, bien que s’efforçant encore de masquer toutes émotions, le jeune Drake n’afficha plus le moindre sourire et se mis en route dans le but de retrouver la terre ferme. Le silence prit le relais tandis que nos deux compères, du moins pour quelques heures, longèrent les égouts en compagnie de rats. Jugeant être assez « loin » des fédéraux et surtout, arrivés a destination, Drake grimpa rapidement le long d’une échelle métallique et a moitié rongé par la rouille. Garder le rythme. Il le fallait, s’il cédait dans son ascension, la douleur serait telle qu’il serait incapable de continuer. Comme quoi, il était exigeant avec les autres mais aussi avec lui-même. Soulevant une plaque, se hissant a la surface, il jeta un coup d’œil de chaque coté et proposa sa main en guise de soutiens a la demoiselle. L’accepterait-elle ? Rien n’était moins sur. Il ne fallait pas oubliés qu’ils appartenaient à deux camps ennemis. Mais c’est avec un semi sourire qu’il reçut contre toute attente sa main, la hissant a la surface pour mieux l’abandonner sur le parvis d’un immeuble complètement délabré du Bronx.
Certains y verraient un manque de prudence en lui laissant une possibilité de s’échapper mais le jeune homme s’en fichait bien. Elle était libre après tout, libre de choisir entre un peu de tranquillité et des morts sur la conscience si elle tentait de prévenir qui que ce soit de sa présence. N’était ce pas ce qu’elle voulait : le libre arbitre ? Quoiqu’il en soit, il fit son entré dans le bâtiment et se précipita vers une pharmacie dont l’état était tout aussi déplorable que le bâtiment. Fort heureusement, son contenu ferait l’affaire. Prenant place sur un canapé troué de toute part par les ressors, Webster retira sa chemise afin d’examiner sa blessure plus en détail. Verdict ? Se soigner seul relevait de l’impossible. Ce n’est donc pas sans un grognement et un coup dans sa fierté qu’il fit appel aux bons soins de Jaelyn…Tout d’abord avec méfiance, il examina plus en détail le sourire de la traitresse comme ci ce dernier, lui en apprendrait d’avantage sur ses réelles intentions. Mais en vain…elle restait un mystère. Glissant ensuite sur la pince qu’elle attrapait à présent, son regard ne tarda pas à retrouver le sien… «Je pense que je m’en arrangerais.»

Le plus important était de retirer la balle et de cesser le saignement. Le reste, la douleur, lui était complètement égal. Du moins tant qu’il n’y avait pas d’abus de sa part en se montrant volontairement maladroite. Mais elle connaissait les risques et Drake se plaisait à croire que le résultat serait toujours plus appréciable que si c’était lui qui s’en chargeait. Ah Il n’avait jamais été aussi proche de la vérité. Et pour cause ! Ne la quittant du regard que pour observer sa chemise ensanglantée et posés à coté d’eux, il lui fit un signe de tête, donnant ainsi l’autorisation d’en faire ce que bon lui semblait. Moins bavard tout à coup, il examina chaque geste de la demoiselle lorsqu’elle désinfecta la plaie. La méfiance fut l’un de ses premiers reflexes. Quoi de plus normal non ? Puis peu à peu, son regard s’éleva sur la demoiselle qu’il observa avec attention. Un sourire évinça même la douleur en remarquant les traits de son visage qui traduisaient amplement toute la concentration avec laquelle elle œuvrait. C’était…étrange, douloureux mais étrangement tolérable devant un tel spectacle. Même si bien sur, Drake avait pleinement conscience que le plus gros restait à faire. D’ailleurs, lorsqu’elle releva la tête dans un moment d’hésitation, le mutant s’empressa d’effacer son sourire, fronçant légèrement les sourcils par la même occasion. Elle doutait de ses capacités. Lui pas. Comment lui faire comprendre sans laisser entrevoir un brin de gentillesse, sans ressembler au crétin qui souriait à peine quelques secondes plus tôt ? A coup sur, ca ne sera pas sans maladresse.

« Je suis flatté par tant de compassion mais ca va…pour une infirmière novice tu te débrouille suffisamment bien. Je t’absoudrais d’éventuelles maladresses…» Prétentieux ? Pas cette fois, en réalité, le jeune homme faisait de l’humour. Si si je vous assure ! Mais par peur de lire un quelconque sourire sur son visage, de se laisser attendrir, il l’encouragea d’un signe de tête à poursuivre ses efforts, détournant ensuite, le regard en direction d’une fenêtre brisée et calfeutrée par du carton. La bonté qui émanait d’elle, qu’elle tentait de masquer dans les égouts ne lui avait pas échappé néanmoins le jeune homme ne fit aucune remarque a ce sujet. Avouez que ca serait stupide ! Elle se braquerait, nierait tout en bloc et deviendrait d’autant plus maladroite. Nan…il ne prendrait pas ce risque. Si la souffrance faisait partie intégrante de la vie, il ne la provoquait pas à chaque minute de son existence. Une nouvelle fois, le silence fut au rendez vous, le jeune homme se laissant a son tour, manipuler tel un vulgaire pantin par la demoiselle. Le point serré, le regard rivé sur un point fixe de la pièce, Drake ne broncha presque pas, grimaçant, fronçant légèrement les sourcils lors des moments les plus délicats. Il arborait un comportement calme, peu a son image. Ce qui ne semblait pas être le cas de la demoiselle qui fit un large geste qui alerta notre blessé. La regardant, il remarqua la tache de sang entremêlée à ses mèches de cheveux qui lui tombaient sur le front. De son autre main, il passa un doigt sous celles-ci pour s’en saisir et les dégager délicatement de son champ de vision. Haussant un sourcil, il plongea son regard sur sa plaie saignant a tout va, fuyant ainsi une nouvelle foi, une quelconque réaction de Jaelyn. Lorsque la balle fut enfin retirée, il relâcha son emprise sur la crinière (^^) de la jolie brune et attendit patiemment la fin des soins. La laissant par la suite prendre ses distances, Webster junior se leva a son tour, ramassa tout les instruments ensanglantés et les jeta dans l’évier d’une salle annexe. Mais cela ne se fit pas sans un rire amusé suite à sa réflexion : «Tu es beaucoup plus impressionnante avec une pince entre les doigts tu sais. Mais....» «TOI !! Vérifie fouille cette ruelle de fond en comble !» Décidément ils n’auront jamais la paix ! Attrapant la jeune femme par le bras, il l’amena à lui et la plaqua contre un mur donnant sur un petit couloir. Plaçant un doigt sur ses lèvres pour lui suggérer le silence complet, il conserva son regard dans le sien tout en se tenant prêt à bondir sur un malheureux visiteur. Par chance, ils tombèrent sur un agent peu scrupuleux et sans doute fatigué d’une chasse n’aboutissant sur rien d’autre que la perte d’un de leur coéquipier. Regardant a travers la fenêtre, un fuseau de lampe torche traversa la pièce. Protéger par un angle mort, les deux jeunes gens firent concurrence a Casper le fantôme en passant inaperçu. Le faisceau de lumière disparu, Drake desserra l’étreinte sans pour autant complètement se décaler de la demoiselle…la regardant dans les yeux, il attendit qu’un « RAS » se fasse entendre «Merci...»

drake & jaelyn ♥

DRAKE « Dans leurs camps ? Aucun de nous ne peut l’être ! Toi comme les autres vous n’êtes que des instruments, de vulgaires pantins ! Quand ils vous jugeront « inutiles », ils vous jetteront au buché tel un vieux jouet dont un enfant pourris gâté se serait lassé. C’est ça, être dans leur camps ? Quand bien même, ils voudraient que ça soit véritablement le cas, ils nous traiteraient pas comme de véritables parias. Ils nous traiteraient avec respect comme n’importe quels citoyens, aucune manipulation, de guerre ou de morts n’auraient eu lieu ou ne seraient à déplorer. »

Jaelyn soupira longuement et serra les poings. Son attitude jusqu’ici plus ou moins calme commençait à être mise à l’épreuve. Il jouait avec ses nerfs et surtout avec les mots qu’elle employait. S’il croyait un seul instant qu’elle réfléchissait à ce qu’elle disait, à chaque mot qu’elle prononçait. Evidement qu’elle était dans le clan des fédéraux mais elle ne se considérait pas comme l’une des leurs, il lui semblait lui avoir déjà dit.

DRAKE " Dans leur camps…je rêve…il traite avec plus de respect leur taulards que les meilleurs d’entre nous… "
Elle serra les dents en levant les yeux vers lui, le fixant de ses yeux sombres, agacée par ce comportement qu’il avait. Il ne semblait pas se remettre du terme employé par la jeune femme et il était assez satisfaisant de le voir dans cet état. Il ne s’énervait pas mais il semblait désespéré qu’elle pense de la sorte. Tant mieux, il ne croyait quand même pas qu’elle changerait ses convictions juste parce qu’elle n’avait pas crié à l’aide pour se sortir de là ? Elle ne voulait pas assister à une boucherie certes mais quelque chose lui disait de ne pas livrer ce mutant. Elle lui avait déjà sauvé la vie une fois, elle l’avait épargné et il lui avait bien rendu. Il semblait influent à la confrérie, il avait ordonné à ces mutants la dernière fois de les laisser en tête à tête. Il n’en était pas le chef mais il était important. Si elle voulait trouver la confrérie et un jour être libre, quelque chose lui disait qu’il lui serait utile. Cette petite tactique qui se mettait en place petit à petit dans sa tête émergeait depuis quelques minutes seulement. Ce qui n’expliquait donc pas réellement son geste de tout à l’heure. Mais pour l’heure, le mutant l’agaçait.

JAELYN « Et la faute à qui ? Pourquoi le gouvernement nous considère comme une menace ? Pourquoi les habitants nous rejettent et pourquoi il est si difficile de trouver un job ? Simplement parce qu’il existe des gens comme vous. Des mutants qui se croient supérieurs aux humains et qui font tout pour les détruire. Le pays était calme jusqu’à ce que vous commettiez des attentats un peu partout avec la confrérie, on avait même un département spécial au gouvernement. Mais vous avez tout gâché, voyant en cela une insulte, ils voulaient nous aider et qu’est-ce que vous avez fait ? Vous les avez attaqués ! Alors ils ripostent, quel autre moyen ont-ils ? Si j’ai un travail, si je suis coincée dans ma condition, c’est uniquement parce qu’un groupe tel que le vôtre existe ! »

Elle s’arrêta, respira un bon coup. Elle ne s’était pas énervée mais elle n’avait pas repris son souffle durant toute sa tirade. Elle fronça les sourcils.

JAELYN « Nous ne sommes pas comme eux, nous ne sommes peut-être pas dans leur camp mais la plupart des collaborateurs n’ont pas le choix de faire ce qu’ils font, peu importe ce que tu peux en penser ! »

Elle ne s’incluait pas dans ces collaborateurs. Elle ne voulait absolument pas mettre son histoire en avant, montrer qu’elle était une pauvre petite fille innocente aux mains du gouvernement. Se plaindre, se faire plaindre, ce n’était pas son truc et durant le temps où elle ne quitta pas Drake des yeux, elle s’employa à le lui faire comprendre. Son discours n’était pas désespéré. Elle défendait sa cause au moins autant que lui. La confrérie avait tout commencé en se considérant hautement supérieure aux humains. Quand le gouvernement acceptait les mutants, la confrérie avait continué ses agissements, ses attentats. Les humains n’avaient plus confiance et Drake voudrait les blâmer ? N’avait-on pas peur des terroristes depuis les attentats du 11 septembre ? La sécurité renforcée au niveau international. Le gouvernement protégeait son pays, c’était légitime. Elle n’était pas d’accord avec toute cette traque maladive, ce recensement, malheureusement, elle pouvait aussi le comprendre. Ils étaient à présent perçus comme une menace, ils ne pouvaient plus rien faire pour gagner le cœur des humains. Alors autant aider à éradiquer ceux qui maintenait cette tension afin d’un jour peut-être, être de nouveau acceptés parmi la société. La jeune femme n’était pourtant pas naïve, elle savait très bien que ces idées ne seraient pas faciles, qu’il faudrait du temps et du chemin mais les actions de la Confrérie n’aidaient en rien ce processus.

La suite de la conversation se fit dans le calme et le silence, comme s’ils en oubliaient quelque peu leurs idées si différentes pour pouvoir sortir de là. Et voilà comment Jaelyn se retrouva à soigner le jeune homme dans cet entrepôt obscur d’où les gouvernementaux pouvaient arriver à n’importe quel moment. Elle s’appliqua, étrangement à sa tâche, essayant de ne pas sentir le regard de Drake posé sur elle dans un premier temps.

DRAKE « Je suis flatté par tant de compassion mais ca va…pour une infirmière novice tu te débrouille suffisamment bien. Je t’absoudrais d’éventuelles maladresses… »

La remarque l’étonna, elle leva les yeux mais le regard du mutant avait déjà disparu. Un mince sourire se dessina au coin de ses lèvres à cet humour, étrange certes, mais humour quand même. Elle l’observa quelques secondes avant de se remettre à sa tâche, il fallait à présent lui retirer cette balle et stopper le saignement avant que la perte ne lui fasse perdre la tête. C’était peut-être même déjà le cas après tout. Sinon, il n’aurait pas fait d’humour. Elle sourit légèrement à cette pensée avant de se concentrer sur la plaie qui se présentait à elle. Alors que sa main passait sur son visage pour dégager ses mèches de cheveux, elle ne s’attendait certainement pas à ce que Drake lui écarte délicatement pour qu’elle y voit mieux. Elle détourna légèrement les yeux vers lui mais encore une fois, son regard se faisait fuyant. Elle eut un léger mouvement d’hésitation suite à cela avant de reprendre sa tâche. Il s’assurait seulement qu’elle était dans les meilleures conditions pour le soigner, il n’y avait sûrement aucune forme de délicatesse là-dedans. Elle finit ce qu’elle avait à faire le plus rapidement mais également le plus doucement possible pour éviter de le meurtrir davantage. Et cela sembla fonctionner. Drake lâcha ses cheveux et elle put se lever rapidement, l’air tout à coup beaucoup moins à l’aise. Elle le laissa ranger tout son matériel avant qu’il ne se retourne vers elle suite à sa remarque. Un rire ? Elle sourit légèrement, amusé de le voir rire. En avaient-ils oublié qui ils étaient, à faire de l’humour comme ils le faisaient ? La jeune femme sembla amusée par la situation alors qu’il répondait.

DRAKE « Tu es beaucoup plus impressionnante avec une pince entre les doigts tu sais. Mais.... »

Mais quoi ? Elle se retourna brusquement quand une voix interrompit Drake. Un agent n’était pas loin. Elle n’eut pas le temps de réagir qu’elle sentit une main lui attraper le bras et avant qu’elle ne comprenne, elle se retrouva plaquée contre un mur, Drake contre elle qui posait un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Elle leva alors les yeux pour rencontrer le regard bleu éclatant de son ennemi qui la fixait. Pour une fois qu’il la regardait dans les yeux, elle ne le lâcha pas, immobile telle une statue, elle se laissa faire tandis que l’agent pénétrait dans le hangar. Elle aperçut du coin de l’œil le faisceau de lumière. Elle ne savait pas réellement ce qu’elle voulait. Qu’on les trouve, qu’on les laisse tranquille, que Drake se batte contre l’agent, que l’agent gagne, que Drake gagne, qu’il la laisse partir, qu’il la maintienne enfermée ici encore un peu. Elle n’avait aucune envie, elle ne savait même pas ce qu’elle désirait. Alors elle se contenta d’observer le jeune homme dans les yeux, le cœur légèrement battant par la situation. Il n’avait pas tenté de l’hypnotiser pour qu’elle se taise, alors qu’elle pourrait hurler, ce ne serait qu’un agent mort, pas de quoi en faire un drame. Mais elle ne disait rien, exactement comme sous la plaque d’égout. « RAS »

Jaelyn sentit Drake desserrer son étreinte mais une autre voix leur parvint juste après la seconde.

AGENT « Si elle en a encore laissé filer un, je fais un rapport au chef, elle va voir ce qu’elle va voir !! »
La voix était déjà trainante et lointaine. Ils rentraient au gouvernement.

Jaelyn se mordit la lèvre en levant les yeux vers le jeune homme qui venait de la remercier. Les agents ne savent jamais tenir leur langue. Ils sous entendait que Drake ne serait pas le premier et en plus elle allait passer un sale quart d’heure en rentrant. Ils penseraient qu’elle l’a laissé filer, ce qui, en quelque sorte était bel et bien le cas. Ces agents en avaient assez qu’elle les trahisse, s’en sortant toujours par des excuses plus risquées à chaque fois.

Drake ne s’était pas véritablement éloigné et elle pouvait encore le sentir contre elle. Passant sa main dans ses cheveux emmêlés, ne se souciant pas du sang qui souillait encore son front, à vrai dire, elle ne s’en rendait même pas compte, Jaelyn lui adressa un léger sourire avant de dire.

JAELYN « Il faut dire que tu ne m’as pas laissé réellement le choix ! » Elle ne parlait pas encore à voix haute, comme si quelqu’un pouvait les entendre à chaque instant. Elle baissa les yeux, constatant qu’il ne s’était toujours pas décalé. Elle croisa de nouveau son regard, tout sourire. Mais eux deux savaient très bien que même avec le choix, elle l’aurait fait quand même. Et c’est ce que Jaelyn essayait d’oublier. Elle préférait dire qu’elle n’avait pas eu d’autre solution que de l’aider. Ce qui au fond, était tout aussi inventé.

« Et la faute à qui ? Pourquoi le gouvernement nous considère comme une menace ? Pourquoi les habitants nous rejettent et pourquoi il est si difficile de trouver un job ? Simplement parce qu’il existe des gens comme vous. Des mutants qui se croient supérieurs aux humains et qui font tout pour les détruire. Le pays était calme jusqu’à ce que vous commettiez des attentats un peu partout avec la confrérie, on avait même un département spécial au gouvernement. Mais vous avez tout gâché, voyant en cela une insulte, ils voulaient nous aider et qu’est-ce que vous avez fait ? Vous les avez attaqués ! Alors ils ripostent, quel autre moyen ont-ils ? Si j’ai un travail, si je suis coincée dans ma condition, c’est uniquement parce qu’un groupe tel que le vôtre existe ! » C’est un petit sourire aux lèvres que le jeune homme délecta le goût de la victoire. Non seulement elle perdait le contrôle d’elle-même, mais en plus, elle lui donnait des informations sur sa personne. Ainsi donc elle était « coincée ». Bonne nouvelle ! Au moins elle ne trahissait pas les siens de son plein gré, bien que pour Drake, aucunes situations ne justifiaient de telles actions. Non… cela ne l’excusait en rien…cela la rendait tout simplement plus…humaine. Pas attendri pour autant, il ne pu que constater avec un certain amusement que tout deux ne tomberaient jamais d’accord sur le conflit qui régnait entre les mutants et les agents du gouvernement. Certes, les actions qu’ils menaient ne contribuaient aucunement à une amélioration du climat néanmoins, il fallait remettre les choses dans leurs contextes. Pourquoi la confrérie menaient-elles de telles actions ? Les mesures du gouvernement, les agressions anti mutants naissaient de toutes parts et contrairement à ce que prétendait la jeune femme, ce n’était en rien, de la légitime défense. En effet, dés lors que leur existence fut révélée au monde, la chasse aux mutants fut ouverte ! Croyez-vous que le gouvernement, celui qu’elle s’efforçait de défendre avec tant d’ardeur, aurait pris des mesures pour les défendre ? Bien sur que non…Qu’aurait-il fallu faire alors ? Rien ? Prier de ne pas être la prochaine victime de ce système oppresseur ? Jaelyn évoquait un service spécialisé et apparemment…elle n’avait pas encore compris que celui-ci n’était en rien un privilège, une prise en considération mais bel et bien un moyen de les avoir à l’ œil, de les contrôler. « Nous ne sommes pas comme eux, nous ne sommes peut-être pas dans leur camp mais la plupart des collaborateurs n’ont pas le choix de faire ce qu’ils font, peu importe ce que tu peux en penser ! » Blablabla…cette conversation commençait à devenir lassante et le jeune homme ne le cachait pas, baillant faussement avant de regarder le sang qui ne cessait de s’échapper de son corps. Drake avait bien conscience que certains collaborateurs étaient victimes de chantage, néanmoins, celui-ci restait persuadé que le sacrifice, les pertes occasionnelles étaient nécessaires. Un discours dur et froid, inhumain même, mais quelle guerre ne fait aucunes victimes ? La conviction qu’ils défendaient était selon lui, beaucoup plus importante, permettrait de sauver les siens.

Finalement, tout deux se retrouvèrent dans un immeuble abandonné où la jeune femme s’appliqua à jouer les infirmières. Une situation étrange et qui aurait dû être placé sous le signe de tensions, de méfiance comme un peu plus tôt dans les égouts. Pourtant, ce fut plutôt le contraire puisque Drake se fit plus aimable, laissant entrevoir une bonté passagère lorsqu’il évoqua les éventuelles maladresses qu’elle pourrait commettre. Un comportement qui apparemment, étonna la jeune femme, celle-ci l’interrogeant du regard comme ci elle venait de voir un fantôme. Une situation qui le mettait mal a l’aise si bien qu’il s’empressa de regarder dans un coin de la pièce. Lorsqu’elle se remit à sa tache, Drake retrouva son visage, l’observant, décelant sur ses lèvres, un petit sourire dont l’origine piqua sa curiosité. Que pouvait-il y avoir de drôle ? Etait-elle justement tentée de commettre un impair ? Fronçant légèrement les sourcils, plus intrigué que souffrant, le jeune mutant s’occupa finalement des mèches de cheveux qui lui tombait dans le visage. Comment pouvait-elle travailler dans de telles conditions ? Les lui maintenant, il dévia le regard, se doutant que Jaelyn serait une fois de plus, intrigué par un tel geste. Que les choses soient claires, ce genre de rapprochement, d’attitudes, ne lui plaisaient guère. Il n’en n’était pas habitué. Qui plus ait, l’idée qu’elle le pense capable de tendresse, d’être attentionné envers son prochain, ne lui plaisait pas. Pour lui, c’était avant tout un signe de faiblesse. Une faiblesse qu’elle pourrait par la suite, exploité. Non…il se devait d’être sans faille !
Une fois la plaie refermée, Drake se mit à ranger tout le matériel ne pouvant néanmoins, s’empêcher de rire lorsqu’elle lui fit part d’une nouvelle menace. Pas de quoi l’impressionner. Ce qui le dérangeait en revanche, c’était ce sentiment étrange qui l’envahissait peu à peu, cette impression d’être redevable. Une foi de plus…De quoi l’agacer, d’autant plus lorsqu’il s’agissait d’un collabo ! La remercier était une idée qui ne lui déplaisait et pourtant, il le fallait bien, sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas passé outre. Mais c’était sans compter sur la ténacité des agents qui se mirent en tête d’inspecter la rue et le bâtiment où tout deux se trouvaient. Drake se précipita alors sur Jaelyn, l’attrapant pour mieux la plaquer contre un mur en l’incitant de conserver le silence …Un nouveau rapprochement qui le mettait, une fois de plus, mal a l’aise mais qui lui paraissait indispensable. Et oui, il y mettait de sa personne ! La regardant dans les yeux, Drake se tenait sur le qui-vive, prêt à lui ordonner de se donner la mort. Et oui…pour les états d’âme, on repassera ! La bonté de Drake ne durait jamais bien longtemps ! « RAS » Laissant l’agent poursuivre sa route, Drake se détacha lentement de la jeune femme, conservant pour autant, une certaine proximité où cas ou que celui-ci ferait demi tour. « Si elle en a encore laissé filer un, je fais un rapport au chef, elle va voir ce qu’elle va voir !! » Plutôt étonné par de tels propos, Webster interrogea du regard la jeune collabo, haussant un sourcil pour lui faire part de son étonnement. Ainsi donc, il lui arrivait de sauver la vie des mutants, de ne pas toujours les livrer à ses supérieurs. Voila qui était une première ! Une nouvelle qui forçait son respect bien que Drake se refuserait de l’avouer et cela, même sous la torture. Se mordant la lèvre, la jeune femme abordait un comportement plutôt enfantin, comme ci elle venait d’être prise en faute. De quoi faire sourire notre jeune homme qui se décida finalement à la remercier. « Il faut dire que tu ne m’as pas laissé réellement le choix ! » Hum, elle n’avait pas tord, néanmoins… « Je sais je sais, je suis plutôt convaincant comme mec ! Mais…on a toujours le choix » Il fallait simplement en assumer les conséquences. Une ultime pensé que le jeune homme garda pour lui, sachant pertinemment que Jaelyn n’avait pas besoin de lui pour le comprendre. Que ce soit pour le chantage, la confrérie ou encore des méthodes employées par le gouvernement, il était évident que Jaelyn et lui n’était pas sur la même longueur d’onde. Mais si dans chacune de ses situations, le sentiment d’être « coincé », « démuni » apparaissait, il n’en restait pas moins que plusieurs solutions s’offraient à nous. Et contrairement a notre mutante aux doigts de fée (^^), Drake assumait pleinement chacune des conséquences que ses prises de décisions, actions, pouvaient engendrer.

Quoiqu’il en soit, c’est dans un sourire qu’il prit de la distance, allant jeter un coup d’œil par l’une des fenêtres brisées du bâtiment pour s’assurer que les agents s’en étaient allés loin d’eux. Une fois fait, il prit position sur ce qui était autrefois, un canapé. Cette course à la montre, ce jeu du chat à la souris l’avait épuisé. Fermant les yeux un instant, sans pour autant perdre de son attention, Drake respira doucement, tentant de récupérer un peu de force le temps d’une a deux minutes. « Alors comme ça, tu as aussi le dons de t’attirer des ennuis ? » Les yeux toujours clos, un petit sourire amusé vint égayer son visage. « Pas que ça m’intéresse vraiment mais… ma curiosité mal placée s’interroge : qu’est ce qui vous arrive lorsque l’un d’entre vous, désobéi aux ordres ? Une fois, de plus il serait le dernier à reconnaitre une quelconque inquiétude pour autrui. Or c’était bien lui qui était venu en aide à un autre mutant, c’était également lui qui, pour une raison inconnue, tenait à faire preuve de gratitude lorsqu’on lui venait en aide. Des petites intentions qui le rapprochaient d’avantage d’un Homme que le mutant sans état d’âme qu’il semblait être.
Fouillant dans l’une de ses poches, il fut bien heureux de retrouver un son petit paquet de cigarette qu’il chérissait tant dans ces moments. Ré ouvrant les yeux, il attrapa l’une de ces drogues douces et la porta à ses lèvres. Malheureusement, il fut forcé de constater que son briquet s’était fait la malle. « Toi qui es si fier de ton pouvoir électrisant, tu n’aurais pas, par le plus grand des hasards, le pouvoir d’allumer ses petite merveilles ? » Allez savoir pourquoi, il n’y comptait pas trop, continuant inlassablement à fouiller ses poches de jean. La poisse !

drake & jaelyn ♥

Coincée entre le mur et le jeune homme, Jaelyn l'observait silencieuse. Lui qui avait fait paraître une certaine bonté au travers des gestes qu'il avait eu envers elle semblait à présent prêt à bondir et tuer l'agent qui fouillait l'immeuble abandonné à leur recherche. Il semblait tout aussi imprévisible qu'elle et étrangement dur à cerner. Elle aurait tout fait pour éviter le regard interrogateur de Drake au moment où l'un des agents prononça cette maudite phrase. Elle qui voulait éviter à tout prix de se mettre en avant, d'avouer qu'elle pouvait être une bonne personne pour avoir l'air dure et froide, c'était complètement fichu. Sa crédibilité, s'il lui en restait encore un peu après le passage de l'infirmière novice, venait d'être évincée par quelques mots. Elle se mordit la lèvre, comme si la situation était d'une catastrophe sans précédent. Avoir l'air faible devant un ennemi ? Plutôt en mourir. Chaque pouvait avoir sa fierté et entre ces deux-là, elle semblait de rigueur. Elle ne supporterait pas la pitié dans le visage de quelqu'un, l'envie de compatir à son malheur, elle ne voulait pas qu'on lui trouve d'excuses, qu'on la plaigne, qu'on lui pardonne ses impairs. Ce qu'elle ressentait lorsque Drake la regardait, c'était justement le contraire. Il pouvait être surpris, il pouvait revoir tout son jugement sur elle, jamais il ne viendrait à compatir, à lui demander de lui raconter son histoire pour ensuite la laisser pleurer sur son épaule en lui caressant les cheveux. Il n'était pas de ceux qui plaignaient les autres, pas plus qu'il aimait être plaint. Il ne semblait pas avoir d'attache et un simple geste de bonté suffisait à le rendre mal à l'aise et à éviter le regard d'une autre personne. Et cela, elle l'appréciait. Son changement ne changea pas plus que cela, il rebondit même sur ses paroles plutôt que de faire attention à celles de l'agent. DRAKE « Je sais je sais, je suis plutôt convaincant comme mec ! Mais…on a toujours le choix » La jeune femme arqua un sourcil, croisant les bras entre eux sans raison apparente. Elle sembla réfléchir un instant avant de reprendre la parole.

JAELYN « Je préfère faire les choses en mon âme et conscience plutôt que d'y être contrainte ! »

Oui elle avait eu le choix de lui dire non, d'aller se faire voir ou encore de le torturer un peu plus. Mais si elle ne l'avait pas fait d'elle-même, il aurait usé de son pouvoir sur elle. Et comme elle venait de le dire clairement, elle préférait la solution qu'elle avait choisi, ainsi, elle savait pourquoi elle l'avait fait. Quoiqu'elle ne fût pas réellement sûre de savoir ce qui l'avait poussé à une telle attention, à la réelle douceur dont elle avait fait preuve. Elle lui donnait le bâton pour se faire battre, la preuve que la violence ne l'intéressait pas. Elle ne voulait rien avoir à faire avec toute marque de conflit, et pourtant elle y était propulsé au centre avec un pouvoir plus qu'offensif, un pouvoir qui lui donnait l'opportunité de torturer. Et pourtant, elle n'avait jamais dépassé la classe 2. Elle ne le voulait pas, son pouvoir lui convenait, plus de puissante ne l'intéressait pas. C'est pourquoi elle n'était pas de classe 3 alors que son pouvoir, ramené à sa puissance maximum, pouvait endommager le circuit électrique de toute une ville.

Elle l'observa s'éloigner, elle resta contre le mur quelques secondes, se demandant ce qui pourrait bien se passer maintenant. Ce qu'ils allaient faire. Elle aurait des ennuis dès lors qu'elle rentrerait au gouvernement. Elle se détacha du mur et sortit du coin où il les avait conduits, s'appuyant contre l'embrasure de la porte aujourd'hui inexistante pour le regarder s'effondrer sur le canapé pour reprendre des forces.

DRAKE « Alors comme ça, tu as aussi le don de t’attirer des ennuis ? » Jaelyn croisa les bras, l'épaule touchant toujours le mur. Elle le voyait parfaitement mais elle évita vite de rencontrer son regard et de le détourner pour observer l'entrepôt.

JAELYN « Je te l’ai dit, j’aime avoir le choix de ce que je veux ou non faire… » Elle avait conscience de ne pas répondre à sa question, de survoler simplement son interrogation mais elle lui exprimait toute la liberté qu’elle se donnait, même enchaînée aux prises des fédéraux. Elle se donnait toujours plus ou moins le choix, quitte à s’attirer des ennuis. Elle resta par la suite silencieuse et le vit sourire et rapidement ajouter une autre question.

DRAKE « Pas que ça m’intéresse vraiment mais… ma curiosité mal placée s’interroge : qu’est ce qui vous arrive lorsque l’un d’entre vous, désobéi aux ordres ? Ce fut à elle de sourire pour le regarder de nouveau. Elle se prit même à rire légèrement devant sa curiosité. Il n'en avait clairement rien à faire mais il voulait savoir. A la bonne heure, Jaelyn était justement là pour lui répondre. Elle pencha la tête sur le côté, touchant alors le mur, comme si le spectacle qu'offrait Drake l'attendrissait. Mais elle pensait à toute autre chose.

JAELYN « On a le droit à une bonne tape derrière la tête … » Annonça-t-elle d'un air fataliste avant d'ajouter, un sourire au coin des lèvres ... « Une fois, j'ai même vu un collaborateur privé de son dessert préféré au repas du soir ! »

Fière au possible, la jeune femme leva les yeux au ciel pour hausser les épaules. Quelle importance cela pouvait avoir pour le jeune homme après tout ? Il venait lui-même de le dire, ça n'en avait pas et elle n'allait pas lui livrer les éléments sordides de cette vie pour lui donner raison une fois de plus. Les gens du gouvernement étaient durs et les punitions sévères mais elle n'avait aucune intention de lui servir l'information sur un plateau. Elle se moquait de lui, plus ironique que jamais. Elle secoua légèrement la tête en le voyant sortir une cigarette et lui demander de l’allumer avec son pouvoir.

JAELYN « Au cas où ça t’aurait échappé mon pouvoir fait des étincelles, si tu veux du feu, il faudrait que je fasse exploser une prise … sauf que grâce à ton génie, je risque de m’électrocuter au passage. »

Elle faisait bien sûr référence à son jean qui avait du mal à sécher et ses chaussures toujours mouillées de leur escapade dans une flaque. Cependant, elle se détacha du mur contre lequel elle venait de se poser et fouilla la poche arrière de son pantalon. Victorieuse, elle en sortit un briquet et s’avança pour finalement se poser à côté de lui, une jambe repliée devant elle, l’autre tombant sur le sol. Son coude vint se poser sur le dos du sofa et elle faisait ainsi face à Drake, toujours appuyé contre le canapé. Elle alluma le briquet avec un grand sourire et l’amena à la cigarette que Drake tenait toujours entre ses lèvres. A la dernière seconde, elle se rétracta pourtant, fermant le briquet et l’éloignant de lui, un sourire malicieux aux lèvres, la cigarette toujours éteinte.

JAELYN « Quand tu auras repris un minimum de forces, nous nous en irons chacun de notre côté… »

C’était une question autant qu’une affirmation. Elle retrouva très légèrement son sérieux en l’observant. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle se sentait obligée de le préciser. Mais chacun repartirait, pas d’entourloupe, de coup fourré. Elle lui avait été d’une certaine utilité, elle ne lui devait plus rien. En revanche lui… elle le fixa, elle se fichait qu’il lui rende la pareille ou non, elle voulait juste repartir tranquille, même si elle devrait en assumer les conséquences au gouvernement. Elle avait reposé sa main sur sa cuisse avec le briquet, oubliant presque qu’il avait envie de fumer.