Vous connaissez l’expression naitre une cuillère en argent dans la bouche ? Ben ça résume bien ma naissance. Mon père ravit que je puisse un jour reprendre son empire, ma mère ravit d’avoir un bon petit garçon à présenter à ses copines de la haute, tout le monde était ravi ! Moi, j’étais tout petit, et j’ignorais que tout serait tracé à peine avais je hurlé à pleins poumons sortant du ventre de ma mère. J’ai toujours été un gamin très sage, inexpressif – on sait rarement ce que je pense et c’est un don ou une malédiction au choix – et je ne faisais pas grand-chose. Ma mère aurait aimé que je me lie aux autres.. Manque de bol, je n’étais vraiment pas sociable, trop sauvage et solitaire sans doute.. Manque de bol, j’eus mes quinze ans, le feu aux fesses comme on dit et je commençais à faire tout et n’importe quoi.. C’est à cette période que je tombais « malade ». On ignorait encore que mon pouvoir allait se matérialiser.. J’étais comme fiévreux, brulant et intenable.. Pourtant moi, je me sentais très bien.. Je transpirais énormément.. Et il suffit d’une nuit pour changer toute ma vie. Une seule qui me marqua au fer rouge. C’est le cas de le dire puisque la mort de mes parents – provoqué par mes soins – me laissa des cicatrices psychiques importantes qui me rappellent chaque jour cette époque funeste. Mon corps se mit à émettre un gaz toxique, je le sentais mais ne le voyais pas. Imaginez-vous la sensation que l’on peut avoir en regardant mourir sa famille sans pouvoir agir contre cela... La douleur était intenable, je ne prenais pas conscience que ce gaz émanait de moi. A mon réveil j’étais seul dans ma chambre, les cadavres de mes parents autour et les pompiers à côté de moi qui m'expliquait qu'ils n'avaient survécu.. Sans blague !.. Un homme me trouva deux jours après et me demanda si j’étais attiré par un endroit où je me refugierais, ou je serais plus maitre de moi-même et ou mon « don » serait entretenu.. Je le regardais et lui expliqua qu’à mon sens, ce pouvoir n’était qu’une malédiction et que je me débrouillerais tout seul. Ce n’est qu’une semaine après, quand une fille failli mourir devant moi, que je me décidais. Une fois là bas j’évitais tout contact, les émanations étant bien trop instables et dangereuses. J’étais toujours autant dans mon coin.. On m’apprit à canaliser petit à petit ce pouvoir. A faire en sorte que je n'émette pas sans le vouloir. Il y eut des ratés, des morts, des échecs, de grosses déceptions. Je devenais fou, je voulais comprendre.. Je découvrais peu à peu que je n’étais pas seul à penser que sans ça on serait plus heureux.. Je n’étais pas le seul « maudit ». Je la rencontrais ELLE. Elle me montra la voie, elle contrôlait mon pouvoir, avec elle, je pouvais me calmer vite.. J’étais amoureux, je crois, et mes progrès – en partie pour lui montrer que son soutien fonctionnait – furent très vite remarqués.. Mes transformations furent régulées. Mais sous cette forme je devenais trop fort, incontrôlable, nocif.. Certains me fuyaient, pas elle. Je demandais – une fois ma maitrise accrue et mon diplôme en poche – à être nommé professeur et ma demande fut d’abord rejetée, puis acceptée.. Mais un jour où une « mission » fut mise en route, elle fut tuée. Ce jour là mon pouvoir redevenait incontrôlable, on manqua de me chasser de l’école, mais je repris le contrôle de moi-même.. La maitrise acquise fut preuve que j’étais capable de me reprendre. J’aime être prof et ce fut un tournant dans ma vie, moi qui n’en avais toujours fait toujours qu’à ma tête. Mais un autre événement changea le cours des choses… Retrouver la femme que j’avais aimée..Dans le camp des confrérismes..Ceux qui agissaient pour nous mais qui n’étaient que des fous déguisés. Elle n’était pas morte, mais mon cœur lui cessa de battre un instant… Ce qui me fit tenir ? ELLE. Une nouvelle femme dans ma vie, peut être jeune, mais néanmoins un pilier, je peux la protéger, même si je suis loin d’être démonstratif et que la peur de lui faire un jour du mal reste présente.