NOM MUTANT x Camel.

CLASSE x 2.

POUVOIR x Régénération cellulaire.

FORCES, FAIBLESSES & LIMITES x Si, les rares fois où elle parle de son pouvoir, Raziel se vante d'être « indestructible », ou encore « invincible », elle ne l'est pas du tout. En effet, même à son niveau maximum, son pouvoir ne pourrait en aucun cas la sauver d'une blessure mortelle infligée à son coeur, après tout l'immortalité, ce n'est pas à la portée du premier venu, non ? En revanche, si l'envie de sauter d'un pont la prenait, elle s'en sortirait sans trop de soucis, de la même façon, si elle vient à se prendre une balle, peu importe la distance, la plaie se refermerait instantannément, comme pour à peu près toutes les autres blessures non mortelles, et soignables. Mais, si elle guérit presque instantannément, elle souffre tout de même comme n'importe qui et, si la douleur est trop intolérable, il est possible que, comme toute personne normale, elle perde connaissance. Elle ne peut en aucun cas soigner quelqu'un d'autre qu'elle même, ce sont ses cellules à elle qui ont muté de cette façon, et ce serait plutôt difficile, pour ne pas dire impossible, de transférer cette mutation aux autres.

CLASSE 1 x A ce niveau, Raziel n'est pas franchement puissante. Elle peut se briser des os, se planter un couteau, ou n'importe quelles blessures de ce type, et guérir quasi-instantannément. Elle survit aussi à un accident de voiture, à condition d'être attachée, cela va de soi.

CLASSE 2 x Au niveau 2, Raziel peut survivre à une chute d'une petite dizaine d'étages et se relever presque indemne, ou encore se faire écraser par un camion et, en quelques minutes, ne plus en avoir de traces à part, bien entendu, son apparence physique qui peut être un peu différente après ce genre d'expériences. Car non, son pouvoir ne recout pas les vêtements déchirés, et n'efface pas les traces d'huile, de terre, et autres.

CLASSE 3 x« Sauter du quinzième étage ? Sans problème ! » Au niveau 3, c'est ce genre de paris que se lance ou relève Raziel. Et en l'occurence, elle a raison, car les dégâts occasionés par une chute d'environ trente mètres sont réparables par son système immunitaire en quelques instants, à condition, évidemment, que son coeur continue de battre. Le contraire pourrait causer quelques problèmes d'ordre respiratoire ..

CLASSE 4 x Effectivement, à ce stade, Raziel se sent vraiment invincible, et elle survit à la plupart des accidents, même ceux qui n'en sont pas, qui tueraient certainement n'importe quel individu normal. Si l'envie lui prend, elle peut jouer la kamikaze ; le bouclier humain et tout ce qui y ressemble, les trois quarts des blessures qu'on lui infligerait étant en effet vaines contre elle. Cependant, elle doit quand même se ménager, il est toujours possible que trop d'attaques trop violentes en même temps puissent dépasser son système immunitaire, et elle peut y laisser plus que son brushing.

CLASSE 5 x Au niveau 5, Raziel, possède un pouvoir extraordinaire et la majorité des choses qui devraient la tuer ne la blessent pas plus de deux minutes. Si elle ne se risquerait tout de même pas à se faire exploser avec une bombe, elle n'a plus peur de rien, et elle a presque raison. Son corps peut réparer à peu près n'importe quelle blessure, à condition, comme toujours, que son coeur ne cesse pas de battre plus d'une minute, auquel cas Raziel serait fichue. Son coeur reste effectivement la seule partie fragile de son corps, qu'elle doit protéger. Enfin qu'elle devrait, vu qu'elle n'y pense pas. Toutefois, elle est presque invincible, vu qu'elle est capable de se réanimer elle même dans les deux minutes qui suivent. Mais cette capacité n'est disponible qu'à ce niveau.

Raziel est une solitude par nature. Elle n'apprécie pas vraiment la compagnie des autres, qu'elle a plutôt tendance à fuir, d'ailleurs. De toute façon, avec les trois phrases qu'elle prononce par heure, le risque que quelqu'un cherche à converser avec elle est assez minuscule, voir inexistant. Elle a l'habitude de rembarrer les autres, avec un sourire poli mais glacial. Ses rares commentaires sont souvent sarcastiques, accompagnés d'yeux levés au ciel. Raziel ne s'intéresse pas aux autres, d'ailleurs elle ne fait pas vraiment plus attention à elle. Elle est très paresseuse, déteste travailler, et considère enfait que tout lui revient de droit. Elle est hautaine sans le vouloir, et méchante en voulant simplement être honnête. Toutefois, elle ne fait pas le moindre effort pour être agréable, après tout ce n'est pas à elle de changer pour les autres, mais le contraire. Elle n'est pas méchante, et lorsque quelqu'un réussit à devenir son ami, il découvre une jeune fille drôle, moqueuse, et attachante. Facette que personne ne connait, en réalité. Raziel montre si peu d'intérêt envers les autres que personne ne se donne la peine d'apprendre à la connaitre ce qui, honnêtement, lui convient parfaitement. Elle dépense l'argent de son père n'importe comment, et voit la vie comme un jeu. Elle même vit presque dans un autre monde, où rien n'a d'importance, à part la fin. Elle fait une fixation sur la fin, la mort, et surtout la sienne. Tout en se moquant de tout, elle reste persuadée qu'elle mourra bientôt et, bien qu'elle s'en fiche un peu, il lui arrive de psychoter des heures sur le sujet. Si on devait la définir par une couleur, ce serait certainement fluo, quelque chose de flashy, comme elle, comme son univers. Elle fume constamment, et pas uniquement des cigarettes, soyons francs. La chose qu'elle trouve la plus amusante dans le fait d'être mutante, c'est sans doute de pouvoir écraser ses cigarettes sur son poignet, au niveau de ses veines, chose qu'elle fait .. Tout le temps .. De la même façon, elle a la manie d'écailler, du bout de ses ongles, son vernis rouge foncé, juste après l'avoir mis, chose qui peut vous paraitre ridicule, mais qui, pour elle, est évident.

« Parler de moi ? Mais quelle idée stupide, franchement. C'est vrai, que voulez-vous que je vous dise ? Oui, bien entendu, je pourrais vous parler de mon enfance ; vous raconter ma vie. Mais cela manquerait cruellement d'intérêt. Oui, mon enfance, je pourrais vous en parler. Je pourrais, si je voulais. Et si je m'en souvenais. Mais, manque de chance, avant ce que j'appellerai mes sept ans, je n'ai pas la moindre idée de ce que j'ai fait, ou qui j'étais. Ma date de naissance, par exemple, c'est moi qui l'ai inventée. Comme mon âge, en vérité. Vous allez vous dire que je suis folle mais oui, un jour je me suis réveillée, et j'ai décrété que ce jour, ce serait mon anniversaire. Par contre, je dois mon nom à mon père. Tout ça pour dire que mon enfance, je veux bien vous la résumer. Mais ça va être très, très bref. Je suis née quelque part - non, sans blagues -, en Irlande d'après moi, et j'y ai sans doute grandi. Enfin, un peu. Mais, évidemment, ce sont uniquement des suppositions. En revanche, je sais que mon "père" m'a trouvée, toute seule, fragile, mignonne, bref, tout le contraire de ce que je suis réellement, dans un champ - eh oui, je sais, c'est nul -. Il faisait un repérage dans ce fameux champ, il envisageait d'y construire. Vous l'aurez compris, c'était en Irlande. D'où le fait que je pense être Irlandaise. Là encore, je ne suis certaine de rien, et je dois me contenter de ses dires car, ça non plus, je ne m'en souviens plus. Par contre, je peux vous dire que vivre chez lui, c'est le Paradis. C'est un de ces nouveaux riches, ces hommes qui ont fait fortune dans l'immobilier, et trouvent que rien n'est trop beau pour leur fille. Sauf quand ladite fille se trouve être une mutante mais, ça, c'est une autre histoire. »

L'immense cuisine était silencieuse, et presque vide. L'adolescente, alors âgée de treize ans, ou alors douze - elle ne se rappelle plus bien, ne jugeant pas ce passage de son histoire important -, était seule dans l'immense maison, en Floride. Son père avait été appelé aux Etats-Unis pour son travail, et Raziel n'avait rien contre, bien au contraire. Elle fouillait les placards, le réfrigirateur, à la recherche de quelque chose qu'elle saurait cuisiner, pour faire plaisir à sa famille. Elle finit par dénicher des aubergines, qu'elle entreprit de couper afin de préparer .. Elle ne savait pas trop. Elle verrait après. Elle attrapa un grand couteau, parmi la grande collection d'ustensiles de cuisine émantés au-dessus du plan de travail. Elle venait de rentrer du collège, et son sac trainait par terre, dans l'entrée. Où se trouvait aussi son téléphonne, qui sonna brusquement. Malgré elle très pressée de découvrir qui l'appellait, Raziel se précipita vers ladite salle, le couteau toujours en main. Dans sa course, elle ne vit pas le sac, sur lequel elle trébucha. Elle s'étala au sol, et poussa un cri de douleur et d'effroi, en constatant que sa main s'était plantée sur le couteau. Ou alors le contraire. Enfin, toujours est-il que la lame transperçait sa main droite, et le sang dégoulinait de la blessure. Se mordant violemment la lèvre, elle fit la seule chose qui lui parut logique, à savoir retirer brusquement le couteau. L'opération lui arracha un nouveau cri, et ses yeux se remplirent de larmes tandis qu'elle extirpait l'objet de sa paume. Elle finit par y arriver, et contempla sa main, à présent effrayée. Plus rien. Il y avait certes le sang, qui séchait à présent, mais toute trace de coupure avait disparu. Sans plus réfléchir, elle s'empara de son téléphonne, composa le numéro de son père et attendit. Comme elle s'y attendait, le répondeur l'invita à laisser un message.

« Papa. Tu vas pas le croire. Je m'suis coupée, et .. Et .. Plus rien .. C'est .. Papa, rappelle-moi ! »

Elle se balançait sur sa chaise en soupirant. Elle aurait bien aimé qu'on lui fiche la paix, et que son père admette la vérité. Qu'elle n'était pas comme les autres. Qu'elle était .. Une mutante. Mais non, il voyait l'étrange expérience de Raziel comme quelque chose qu'elle avait imaginé. Et, n'ayant aucune envie de se taillader à nouveau la main, ou quoi que ce soit de ce genre, elle n'avait aucune preuve à lui montrer. Il refusait simplement de voir l'évidence, pour continuer à jouer l'homme d'affaires parfait, de peur que cette histoire n'influence ses clients. Et il avait décidé de l'envoyer voir des psychologues. Raziel, loin d'être bête, avait vite compris ce qui se passait, et s'amusait à tourmenter les médecins. Tantôt elle semblait frappée de mutisme pendant toute la séance, et restait à fixer le mur en face d'elle d'un oeil vide, tantôt elle passait des heures à parler de la mort de l'homme en face d'elle, l'empêchant ainsi de poser ses questions inutiles, et s'amusant de voir le sang quitter progressivement le visage du spécialiste, qui devenait livide, tant les détails qu'elle donnait étaient précis, sanglants. Pas qu'elle soit sadique, loin de là. Mais l'adolescente n'aimait simplement pas qu'on la force à aller voir des psy.

« Alors, dis-moi, Cherry. Tu penses toujours pouvoir te soigner .. Magiquement ? Vas-y, parle, je t'écoute. Ne t'en fais pas, cet entretien restera confidentiel, personne ne sera au courant de ce que tu vas me dire. As-tu eu des problèmes, depuis la dernière fois ? Au collège, peut-être ? Avec ton petit ami ? »

La jeune fille poussa un profond soupir et continua d'écailler son vernis d'un air indifférent. Tout naturellement, elle posa ses deux pieds sur le bureau du médecin, allongeant ses jambes, dans le simple but de l'agacer. Elle finit par hausser les épaules, avant de marmonner, d'un air franchement ennuyé

« Pour ça, faudrait que j'puisse en placer une. Et moi, je m'appelle Raziel. »

Elle ne se donna pas la peine d'aller plus loin. Elle avait parlé, et il avait intérêt à être satisfait. Sachant pertinemment qu'il finirait surement par s'énerver, elle prit son sac sur ses genoux, et se mit à fouiller dedans, sans prêter la moindre attention au spécialiste. Raziel en sortit un briquet, et un paquet de cigarettes. Elle en extirpa une du paquet, la coinça entre ses lèvres et l'alluma. Puis elle remit le paquet et le briquet en place, prit son sac dans sa main, se leva d'un bond et, sans prendre la peine de dire aurevoir, sortit en claquant violemment la porte. Comme d'habitude ..

Après de trop nombreux épisodes comme celui-ci, Raziel commençait à désespérer, car son père refusait toujours de voir l'évidence. Elle eut beau se casser un bras en court de sport, et guérir miraculeusement avant d'arriver à l'hôpital, rien n'y fit. Un soir, n'y tenant plus, elle attendit patiamment qu'il rentre, assise sur le canapé, dans le noir, un hachoir à la main. Pourquoi un hachoir ? Aucune idée. Elle trouvait que cela donnait un petit effet comique à la scène, à défaut du côté dramatique qu'elle avait espéré. Raziel aime énormément la mise en scène. Lorsqu'il était arrivé, elle s'était gentimment enfoncé la lame dans l'avant-bras, grimaçant de douleur. Le sang commençait à couler mais elle avait continué à l'enfoncer, ignorant l'homme qui lui disait d'arrêter. Une fois que la tache rouge sur le canapé eut touché ses genoux, elle ôta l'objet de son bras. Elle attendit quelques instants puis montra son bras, vierge de la moindre blessure, à son spectateur. Devant son soudain mutisme, elle réitéra la manipulation deux fois. Son père fut forcé d'admettre qu'elle était bel et bien une mutante. Mais il était hors de question pour lui d'en parler ; personne ne devait être au courant. Il finit par entendre parler d'un certain institut pour jeunes mutants, où il envoya Raziel. Officiellement, elle était « partie en pensionnat, pour rejoindre ses amies. » Il continua à lui envoyer de l'argent chaque semaine, à condition qu'elle ne rentre pas à la maison. Bien qu'un peu blessée par cette réaciton, Raziel ne le laisse aucunement deviner, et semble se moquer d'être rejetée par sa seule famille.

« Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que le moment est venu de parler de ma mort. Après tout, il n'y a rien d'étrange à en parler. Car, si personne ne le dit à haute voix, tout le monde y pense. Tout le monde pense, un jour ou l'autre dans sa vie " Je veux mourrir en sauvant un ami ", ou d'autres bêtises de ce genre. Mourrir pour un autre ? Et puis quoi, encore ? " Ne fais rien pour les autres ; ils ne feront rien pour toi. " C'est la pure vérité. Mais moi, je mourrai de façon spectaculaire. Je ne serais pas vieille, au contraire. Je mourrai avant d'avoir réellement goûté à la vie ; j'aurais moins de vingt ans. Mais je m'en fiche, car j'en profiterai ailleurs, autrement. Ce ne sera certainement pas en sauvant le monde, non, ce sera en m'amusant. Car c'est le plus important dans la vie, comme dans la mort. C'est vrai, si l'on meurt en sauvant le monde, il nous est redevable. Mais il ne fera plus rien pour nous, d'ailleurs il n'a jamais rien fait pour nous. Alors autant faire n'importe quoi, du moment que cela passe le temps, non ? Je sais que beaucoup de personnes ne seraient pas du même avis que moi mais, honnêtement, je m'en moque. Car je ne vis pas pour les autres, je vis pour moi. Et je veux mourrir pour moi. Peut-être exploserai-je avec une bombe ? Oui, ça me plait bien, une bombe. Je m'avancerai vers elle en riant, et j'exploserai en morceaux avec un éternel sourire sur les lèvres. Et à jamais, je serai heureuse. Mon rire résonnera un moment sur le lieu de la fin, et personne ne comprendra. Mais c'est ce que je veux. Que personne ne me comprenne.
Dernière page du journal intime de Raziel