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 The Power is just an illusion

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Alexis E. Devlin« Alexis E. Devlin »৸ Technology rules the world ৸
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Gène mutant repéré
Nom mutant : Spyware
Classe : 4
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MessageSujet: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyMar 19 Juil - 21:37

Alexis regardait la tour abritant le siège de la Danner Organization au travers de la baie vitrée du Starbuck Coffee de l'autre côté de la rue, dont de rares fenêtres étaient encore éclairées aux étages les plus supérieurs. Peut être les puissants de ce monde s'amusaient-ils à contempler l'objet de leur pouvoir plongé dans une nuit sans lune ; ou peut-être étaient-ce juste les techniciens de surface qui entraient en action, tâchant de gagner leur croûte. Quoi qu'il en soit, en parlant de passer à l'action, il était temps pour la jeune femme d'en faire autant.

L'ordinateur sous les doigts, connectée sur la ligne Wi-Fi du café, il ne lui fallut que quelques secondes pour contourner le pare-feu et charger un des programmes préalablement rédigé au coeur de son empire virtuel, bien à l'abri dans le bocal sécurisé qu'était sa chambre du QG. Autant dire que la Confrériste se servait avant tout de ses talents "humains" d'informaticienne et de hackeuse pour opérer dans le monde extérieur. Son pouvoir la rendait trop vulnérable pour qu'elle s'en serve en extérieur, hors cas de force majeure. Et puis, cela faisait des semaines qu'elle planifiait ce coup de pub magistral. Chaque programme était bien huilé, et prêt à remplir sa fonction. Il y avait au total cinq programmes à charger dans la bécane pour parvenir à ses fins, tous parfaitement clean après des heures et des heures de rédaction et de révision en langage DEVLIN. Autant dire que les logiciels de sécurité allaient faire la tronche, et qu'elle allait faire mériter leur salaire à de nombreux informaticiens de la NSA dès le lever du soleil le lendemain.

:/DO.01/REAL/EXECUTE

Spyware frappa la touche "Entrée" de son clavier, et la première phase de son plan d'action venait d'être lancée. Il ne fallut qu'une dizaine de secondes pour que le voisinage ne soit plongé dans le noir le plus total. Lampadaires, réverbères, néons publicitaires, messages défilants. Tout fut coupé. Seuls les phares des quelques véhicules arpentant les rues du quartier semblaient apporter un peu de couleur au monde noir. Le gratte-ciel d'en face baignait dans l'obsucrité, monstre de verre et de béton imposant dans la nuit, reflétant les rares lueurs des véhicules. Alex' se leva et quitta le café, le portable dans les bras. Le temps de traverser la rue pour atteindre le building, le contourner et entrer par une porte de service dont le verrou magnétique avait sauté, faute d'alimentation.

Longeant le couloir de maintenance, elle ne tarda guère à trouver la cage d'escalier, entamant là une lente ascension vers le cinquième étage. Si son timing était bon, le courant serait revenu, et les ascenseurs fonctionneraient à nouveau. Et pour quelqu'un qui n'était pas du terrain, son timing n'était pas si mauvais ; les lumières revenant éclairer les plafonniers alors qu'elle venait de passer le quatrième étage. "Je manque d'entraînement pour ces conneries." souffla-t-elle en accélérant le pas.

Non pas qu'elle ait réellement besoin d'être physiquement sur place, elle aurait très bien pu le faire depuis sa chambre, mais on lui avait conseillé de sortir de son trou un peu plus souvent, alors elle voulait simplement admirer le spectacle de ses propres yeux, depuis le coeur même de sa cible. Arrivée au cinquième, elle appela l'ascenseur, qui arriva dans un "Ding" des plus classiques vingt-sept secondes plus tard. Spyware monta dans la machine ascensionnelle, puis appuya sur le bouton du dernier étage, le quatre-vingt-septième. Une chance qu'elle n'ait pas eu à se les farcir à pied.

Le quatre-vingt septième... Le bureau du PDG de la Danner, Andrew T. Danner. Quel meilleur point d'observation pour contempler l'île de Manhattan sombrer dans la pénombre ? Au moins les baies vitrées ne donnaient-elles pas sur l'Empire State Building qui lui aurait gâché la vue...

Elle tira le pass de sa poche, qu'elle avait pris soin d'encoder selon les informations tirées de ses piratages récents, puisqu'elle n'avait pas prévue de venir sur les lieux à la base. C'était là une sérieuse entorse aux règles qu'elle s'était fixées, ne pas prendre de risques, mais il fallait bien l'avouer, tout cela l'excitait étrangement. Elle aurait peut être dû en parler à quelqu'un de la Confrérie avant de jouer les risque-tout, mais les risques avaient étaient calculés. Elle serait tranquille, elle le savait, et puis elle voulait donner du grain à moudre aux autorités, ainsi que que faire marrer les Confréristes qui regarderaient CNN au petit matin avec ses exploits nocturnes.

Nouveau "Ding" et les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur une anti-chambre très bien décorée, moquette épaisse au sol et toute la décoration assortie, révélatrice de l'aisance financière de la Compagnie des Energies Renouvelables. Le bureau de la secrétaire particulière sur sa gauche était désert. Rien d'étonnant à cette heure-ci d'ailleurs. A plus de minuit, la plupart des travailleurs normaux étaient dans leurs lits ou sur le canapé depuis belle lurette.

Spyware traversa l'antichambre d'un pas rapide, ouvrant une des double porte avant de se retrouver face à la porte en verre terni sur laquelle était typographié en lettres noires : "ANDREW T. DANNER, PDG." Alex' passa le badge magnétique devant la serrure numérique, qui bipa, le voyant passant au vert.

"Yesss !!" s'extasia-t-elle à haute-voix en ouvrant la porte en verre. " C'est trop fastoche !" La geekette n'en pouvait plus d'excitation, de voir son plan se dérouler sans aucune anicroche. Elle referma la porte derrière elle, traversa la pièce plongée dans l'obscurité et posa l'ordinateur sur le bureau, ses émeraudes posées sur la grande baie vitrée du bureau et son spectacle de lumières et de couleurs qui semblait s'étendre à perte de vue, la statue de la Liberté trônant fièrement sur la ligne d'horizon.

"Jolie vue, Monsieur Danner," commenta-t-elle à haute-voix, avant de se plonger sur son écran d'ordinateur et de commencer à charger le second programme, ses doigts pianotant sur le bois verni du bureau en signe d'impatience. Un frisson lui parcourut la peau, la faisant tressaillir, alors que les lignes de codes s'enchaînaient les unes après les autres à l'écran, jusqu'à ce que la commande de contrôle ne s'affiche.

:/DO.02/REAL/EXECUTE

A plusieurs milliers de kilomètres de là, en pleine orbite basse le satellite espion Américain KH-13 mit près de dix minutes pour se repostionner et fixer l'île de Manhattan de son objectif aiguisé ; alors qu'à 35786 km, les COMSAT de l'opérateur Sky Angel se connectaient en flux d'interception du KH-13 et ré-émettaient directement vers le plancher des vaches. Ainsi, les réseaux télévisuels de toute l'Amérique du Nord pourraient bénéficier d'images de première fraîcheur. Aucun doute qu'à cet instant précis, la NSA devait se demander pourquoi le KH-13 jouait au con et surtout, les régisseurs des chaînes d'informations devaient beugler des ordres à tout va pour enregistrer les images qui venaient de parasiter leurs programmes, tout comme les milliers d'Américains insomniaques devaient se demander ce que foutait une vision nocturne de New-York sur leurs écrans, quelque soit la chaîne qu'ils regardaient.

Une fenêtre apparut sur l'écran du portable de Spyware, retransmettant les images observées en direct par le KH-13. Quelques commandes plus tard, la résolution était reconfigurée et l'échelle de balayage optimisée pour couvrir l'île de Manhattan. Satisfaite et surexcitée, la pirate entra la nouvelle invite de commande, déclenchant ainsi la dernière phase de son plan.

:/DO.03/REAL/EXECUTE/>DO.04/SUCCEED>DO.03/10S/REAL/EXECUTE>DO.05/SUCCED.DO.04/10S/OVERSUCCEED.DO.03/10S/REAL/EXECUTE/REPEAT/30S/10TIMES

Les lumières du gratte-ciel s'éteignirent de nouveau au bout de quelques secondes, avant de se rallumer. Par la baie vitrée, Spyware avait observé l'île de Manhattan plonger dans l'obscurité, quartier par quartier avant que quelques rues seulement ne s'éclairent, puis ne s'éteignent à nouveau, replongeant dans le noir, laissant dautres rues prendre le relais. Un clignotement, un jeu de lumière qui s'enchaînait, se répétait continuellement, alors que sur l'écran, le KH-13 retransmettait les images vues du ciel.

Si d'un point de vue parfaitement terrestre, on aurait pu croire que le système d'alimentaition électrique faisait des siennes ; vues par l'objectif ultra-précis d'un satellite-espion, on voyait très clairement les rues perpendiculaires alternativement éclairées puis assombries pour former des lettres ; et ces lettres former des mots.

"BROTHERHOOD", puis "MUTANTS" ; et enfin"FREEDOM".

Sauf que dans l'exaltation de voir son message passer dans l'oeil d'un satellite espion et retransmis sur tous les canaux d'Amérique, la geekette n'avait pas senti la présence derrière elle d'un homme, l'homme auquel appartenait le bureau depuis lequel elle pianotait fiévreusement. Observer les rues de Manhattan clignoter et transmettre un message au Président, qui tirerait sûrement une sale tronche au réveil, la rendait véritablement trop euphorique pour qu'elle s'en rende compte. Enfin les autorités allaient comprendre jusqu'à quel point la Confrérie pouvait interagir sur leur monde, et susciter le chaos.

"Vous nous haïssez, et on vous le rend bien" commenta-t-elle à haute-voix en admirant le spectacle.
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Andrew T. Danner« Andrew T. Danner »Mutant & Proud
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyMer 20 Juil - 12:48

    Son regard vide se posa sur le liquide ambré, qui remuait doucement au fond de son verre passablement entamé. Andrew Danner n’était que l’ombre de lui-même, ainsi vautré sur son divan, faiblement éclairé par les crachotements d’une télévision diffusant un vieux film dénué de couleurs. Une cigarette pendait lamentablement au bord de ses lèvres. Les paupières alourdies par le manque de sommeil, il somnolait sans parvenir à sombrer dans les bras de Morphée, l’esprit aussi préoccupé qu’embrumé par l’excès de tabac. Un désordre apocalyptique régnait dans le loft qu’il habitait, transformant la luxueuse habitation en garçonnière de mauvais goût, qu’autrefois son épouse avait mis tant de passion à décorer. Gagné par la fatigue, le maître des illusions se laissa bercer par le brouhaha nocturne agitant la ville et la voix boudeuse d’une Bardot abandonnée dans son écran, définitivement préparé à s’octroyer une nuit de repos éphémère.

    Ce fut sans compter la sonnerie désagréable et stridente de son cellulaire, oublié quelque part sur la table basse et encerclé par cendrier, journal et télécommande. Tiré de ses éternels mauvais rêves, Andrew se redressa vivement, comme secoué par un électrochoc. Il écrasa son mégot et chercha, à tâtons, la cause vibrante de son réveil prématuré. « Oui ? » Marmonna-t-il en se frottant négligemment les yeux. « Les plombs ont sauté dans le quartier, c’est le blackout total. » Lança sèchement la voix de son directeur exécutif et, accessoirement, plus proche collaborateur. « Bordel Andrew, si tu es bourré ou défoncé… Je suis sur place et bloqué dans le parking souterrain. » L’intéressé poussa un grognement de dédain, en sentant le mépris palpable de son interlocuteur. Ses pairs ne lui accordaient plus la même confiance, convaincus qu’il n’était plus qu’un pantin au service du Gouvernement ou d’une quelconque organisation, désireuse de tirer profit de sa fortune colossale. « Donne-moi cinq minutes. » Murmura-t-il contre le combiné. Le temps d’arriver à destination, le courant serait probablement revenu mais il avait besoin de se rendre sur place pour constater les éventuels dégâts – cette coupe de jus lui paraissait terriblement suspecte. Restait à se demander pourquoi Danner n’était pas cloîtré dans son bureau, comme chaque grand patron absorbé jusqu’à la moelle par leurs affaires… La vérité était aussi nébuleuse que les missions dont le chargeait le Gouvernement. La traque des mutants non recensés, des traitres… ou la signature de chèques grossièrement juteux pour le compte des bureaux anti-mutants. Il ignorait ce qui le dégoûtait le plus.

    L’Illusionniste était déjà à une minute de son timing annoncé. Il pressa l’allure et prit son ascenseur particulier – une telle débauche de luxe était ridiculement exagérée, mais non sans lui rappeler la triste pauvreté qui avait agité son enfance et son adolescence. Syndrome du petit miséreux. Andrew sortit de son immeuble, un vieil entrepôt reconverti en logement, comme l’était la plupart des lofts de riches bobos dans ce quartier faussement « artiste », et grimpa dans son véhicule, qui l’attendait à quelques mètres de l’entrée. Dans la nuit, il n’avait pas à souffrir des embouteillages diurnes mais qu’importe. Andrew était un mauvais conducteur, imprévisible et trop rapide. Avant de se garer près de Danner Organization, il prit soin de dissimuler illusoirement son arrivée aux yeux des passants plongés dans le noir, tenant à rester discret. Sa multinationale lui tenait plus à cœur qu’autre chose, plus que sa propre vie peut-être. Elle représentait tout ce qu’il avait réussi à accomplir et fatalement, le raison de sa perte. Parfois, dieu seul sait à quel point il était tenté de passer les rennes et de disparaître avec ses souvenirs, avec le vain espoir de recommencer sa vie.

    Andrew pénétra à l’intérieur du building par derrière, en toute discrétion, alors que les réverbères se rallumaient un par un. L’électricité ne tarda pas à revenir dans le bâtiment abritant sa réussite, amenant avec elle une agitation désagréable, les travailleurs nocturnes se hâtant vers les diverses sorties, trop heureux d’être libéré du monstre de béton. « C’est quoi ce merdier ? » Scanda-t-il contre son cellulaire, à l’adresse de la sécurité. « Les caméras sont brouillées, on essaye de- » L’Illusionniste coupa la communication et sauta dans l’ascenseur, sa patience atteignant son paroxysme. Il réussit à rétablir la liaison, un bref instant, avec les dispositifs de sécurité par le biais d’une illusion fatigante ; s’attaquer à la technologie par la psychique se soldait, le plupart du temps, par un échec cuisant. Il n’aurait accès qu’à quelques images, mais cela lui suffirait. Son portable lui retransmettait les vidéos surveillance qui, à son grand désarroi, ne révélèrent aucune activité suspecte dans les étages.

    Il rangea son cellulaire à l’intérieur de sa veste, tapant nerveusement du pied contre le sol de l’ascenseur. La nature de cette coupure, qu’elle soit accidentelle ou criminelle, ne le préoccupait pas vraiment pour le moment. Il lui fallait rapidement atteindre son bureau afin de rétablir l’ordre dans ce chaos. Un building de cette ampleur ne pouvait être géré à une seule personne… Son regard restait braqué sur les voyants lumineux indiquant le nombre d’étages dépassés, qui tardait à se rapprocher des quatre-vingtièmes. L’ascenseur se bloquait parfois, après une secousse passagère, avant de reprendre son ascension vers le sommet de l’immeuble. « Evelyn, appelez-moi… - Oui, je sais l’heure qu’il est, merci. – J’ai besoin que vous… Votre mauvaise humeur commence à m’agacer. Vous allez appeler Jefferson, j’ai besoin d’une sécurité renforcée pour Danner Organization cette nuit. Dites-lui aussi de… non rien. » Il aurait souhaité lui suggérer de prévenir quelqu’un du gouvernement mais se rétracta, ils s’immisçaient suffisamment dans sa vie. Sa secrétaire personnelle pesta contre son patron, lui reprochant mille et une choses y compris l’irrespect qu’il avait pour son besoin de repos, le confondant sans doute avec ses heures sup, mais il ne put rire de la suite car il raccrocha. Comme d’habitude, du reste.

    Par prudence, il étouffa l’arrivée si caractéristique de l’ascenseur avec une illusion sonore, rendant tout l’étage sourd à son apparition, et pénétra à l’intérieur de son espace personnel. Les caméras de surveillance, qui trônaient à chaque coin du couloir ouvrant sur son bureau et celui de sa secrétaire, semblaient étrangement inertes alors qu’elles étaient habituellement réactives aux mouvements thermiques. Andrew passa la porte de son bureau, et ne mit pas longtemps à comprendre les obscures origines de ce blackout. Dos à lui, une jeune femme paraissait s’extasier devant l’écran de son ordinateur, tandis que le courant de Manhattan sautait de quartier en quartier, tout comme celui qui éclairait le siège de son entreprise. Furieux que quelqu’un ait réussi à déjouer les codes de sécurité de l’imposant building et ait violé l’intimité de son bureau, il s’apprêta à ouvrir la bouche avant de la refermer fissa.

    Quelle femme, sinon sa secrétaire, aurait pu s’introduire si facilement à cet étage sans avoir recours à quelque aide extérieure ? Non pas qu’il soit misogyne (tout dépendait de son humeur), mais la réponse lui apparut comme une évidence. Il referma silencieusement la porte, et fit apparaître un revolver – fictif, étant donné que le vrai se trouvait dans l’un des tiroirs de son bureau – dans sa main. S’il tirait, l’illusion ne pourrait pas tuer son adversaire, mais elle causerait en revanche une sympathique réaction psychologique… une crise cardiaque par exemple. Il s’agissait sans s’y méprendre d’Alexis Devline, redoutable mais ô combien douée pirate informatique. En tant que collaborateur, Andrew avait bien entendu parlé d’elle et comme tous ses « collègues », il avait reçu l’ordre de l’attraper. Cela dit, l’Illusionniste était le mauvais élève de cette bande de lèche-culs du Gouvernement, il n’avait pas de haine particulière contre les Confréristes, ni contre les mutants en général… Il obéissait pour sa préserver sa réputation. « Vous nous haïssez, et on vous le rend bien. » Andrew s’avança davantage, jusqu’à atteindre son bureau, et pouvoir s’y appuyer. Il posa le revolver imaginaire contre la surface de verre, sortit une cigarette et un briquet. « Brillant. Spyware, n’est-ce pas ? » Demanda-t-il calmement, en tournant l’ordinateur portable vers lui, le regard presque admiratif. « Vous ne faites pas les choses à moitié pour la Confrérie… Il y a des feux d’artifice programmés, aussi ? » Lâcha-t-il, sarcastique, en jetant des œillades la baie vitrée. « Transformer Manhattan en néon grandeur nature de mon bureau… Je me sens vraiment honoré. Cela dit, je n’y vois pas le moindre intérêt… » La Confrérie le laissait de marbre, et ce message également. Oh bien sûr, les répercussions seraient sans doute à la hauteur des espérances de la jeune hackeuse qui, par son appartenance à cette organisation mutante, avait sûrement une foi inébranlable en la cause qu’un temps, il avait défendue.
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Alexis E. Devlin« Alexis E. Devlin »৸ Technology rules the world ৸
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Nom mutant : Spyware
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyMer 20 Juil - 18:10

La jeune femme sursauta en sentant la présence s'installer à ses côtés, sur le bureau, comme si de rien n'était. « Brillant. Spyware, n’est-ce pas ? » La justement nommée recula de quelques pas, s'éloignant ainsi du bureau, et de son portable, les lèvres tremblantes, découvrant l'idendité de l'intrus. De toute façon, vu l'endroit, ce n'était pas véritablement surprenant. Alex' sentait déjà la panique s'insinuer vicieusement au coeur de ses tripes.

"Danner", lâcha-t-elle sèchement, bien que la trouille transparaissait dans le son de sa voix fluette. Son regard se posa durant une fraction de secondes sur l'arme de poing. *Mais dans quoi je me suis encore fourrée ?* se demanda-t-elle, véritablement dépassée. Tout devait normalement se passer comme prévu, sans anicroche. Malheureusement, dans le monde réel, l'aléa faisait parti de l'équation, et le hasard, ce n'était pas une chose qu'elle était véritablement capable d'introduire dans ses calculs informatiques. Elle connaissait le bonhomme, pas personnellement bien entendu, mais les noms et visages des Collaborateurs restaient gravés dans son esprit. Le but après tout, c'était de les éviter. Sauter dans la gueule du loup n'était d'ailleurs pas forcément le meilleur moyen. *Je t'en foutrai du "sortir de mon trou..."* grommela-t-elle intérieurement. Pour une fois qu'elle avait prit plaisir à agir de façon plus autonome, et bien moins encadrée, voilà que ça se retournait contre elle.

Et bêtement, elle s'était éloignée de la seule source de pouvoir qu'elle possédait ici bas : son ordinateur portable ; lequel était actuellement reluqué par le PDG, qui ne manqua pas d'y aller de jouer de sarcasme. « Vous ne faites pas les choses à moitié pour la Confrérie… Il y a des feux d’artifice programmés, aussi ? »

Spyware secoua la tête, sérieuse, dissimulant bien mal son malaise. Elle connaissait le pouvoir du Collabo', le fichier du recensement était plutôt utile pour cela, mais il n'expliquait cependant pas comment on pouvait contrer le-dit pouvoir. Illusitionniste. Le seul fait de le voir était réel, mais était-il vraiment installé sur ce bureau, avec une arme et une clope au bec ? Peut-être le véritable Andrew T. Danner se trouvait-il juste derrière elle, sans qu'elle ne puisse le voir, elle-même bercée d'illusion, ou peut être n'y avait-il justement aucune illusion. Comment savoir ? Elle n'en avait aucune idée. Et ne pas savoir la terrifiait. Alors le plus simple, c'était encore de foncer tête baissée dans l'illusion et voir ce qu'il se produirait. Qu'avait-elle à perdre qu'elle n'avait déjà perdu dès l'entrée du PDG de la Danner Organization ? Aussi Alexis secoua-t-elle la tête pour répondre par la négative à sa question, qui n'exigeait en fait pas véritablement une réponse.

"Non, il n'y a aucun feu d'artifice de programmé... Ce n'est qu'un simple... Message."

« Transformer Manhattan en néon grandeur nature de mon bureau… Je me sens vraiment honoré. Cela dit, je n’y vois pas le moindre intérêt… »

La lumière revint, dans le bureau, une poignée de secondes, avant de disparaître à nouveau. Spyware put ainsi remarquer les traits tirés du PDG, et cela n'était pas pour la rassurer. Il semblait fatigué, et la fatigue vous poussait souvent à agir inconsidérément. "Vu votre état, cela n'a rien d'étonnant, Monsieur Danner. Vous n'avez visiblement pas la tête du monstre sacré de l'énergie que les journaux économiques vous attribuent." Sur quel terrain s'engageait-elle ? Elle n'en savait trop rien. Et puis de toute façon, autant y aller à tâton et arrivera ce qui arrivera. Dans le meilleur des cas, il lui collerait une balle, dans le pire, il la remettrait aux mains des autorités. Illusion ou pas, Alex' était sûre d'une chose : plutôt crever que de se retrouver à nouveau enfermée au coeur des bâtiments de la NSA, vouée à trahir les siens. Et puis, mis à part son monde virtuel, elle n'avait plus rien à perdre ici. La lumière se coupa à nouveau.

"Les néons, comme vous dites, n'ont aucune importance, c'est juste du spectacle, pur et dur. Ce qui compte vraiment, c'est le noir qui entoure ces "néons". La manifestation du contrôle que j'ai sur ce monde, et le chaos potentiel dans lequel je peux le plonger, à partir d'un simple clavier."

Sauf que le contrôle dont elle parlait actuellement se trouvait à quelques pas de là, sur un bureau et sous la main d'un ennemi qui plus est. Loin d'un ordinateur, et encore plus éloignée du net, elle était tout simplement impuissante, ne valant guère mieux qu'un misérable humain. L'idée de tourner les talons et de se barrer fissa lui traversa l'esprit, mais l'image du flingue la rappela à l'ordre. Elle ne pourrait pas aller bien loin. Alors elle fit une chose absurde, un pas dans la direction d'Andrew.

"Je ne cherche pas à faire la guerre au monde entier, monsieur Danner, je veux juste que le Gouvernement comprenne que tenter de nous éliminer est illusoire, et que nous accepter plutôt que de nous pourchasser serait la plus simple des issues. Mais un traître à sa race comme vous ne pourra jamais le comprendre." Ce n'était pas de la colère, ou du dédain qui résonnait dans sa voix, mais bel et bien de la tristesse. Si Spyware soutenait la cause de la Confrérie, elle ne partageait cependant pas ses intentions de domination, bien qu'elle fasse preuve d'arrogance dès qu'il s'agissait de virtuel.

Elle fit un nouveau pas en avant, se rapprochant de l'illusioniste, gardant tout de même un oeil vers l'arme de poing. "J'aurai préféré être normale Monsieur Danner, mais la vie en a décidé autrement." Alex' frissonna. Après tout, elle faisait face à un Collabo', qui pouvait user de son pouvoir à sa guise contre elle. Si seulement elle était mentalement plus forte, elle aurait peut être eu l'assurance de ne pas baigner en pleine illusion. Si seulement elle pouvait savoir. A l'heure actuelle, la geekette était en proie au doute, et ce n'était pas pour lui plaire. Elle était effrayée, et le dissimulait bien mal à vrai dire. Le terrain, ce n'était pas son truc, pas quand on avait un pouvoir inoffensif.

Son regard émeraude se posa sur le mutant qui lui faisait face. Son ordinateur était si proche. Andrew était si proche. Elle aurait bien voulu parvenir à entrer en contact avec les deux, pour se sortir de ce pétrin, mais nom de Dieu, ce n'était pas à sa portée. Elle avait les jambes flageollantes, et une boule de pure trouille lui vrillait l'estomac. Nouveau pas, bien peu assuré vers le bureau. Le portable était enfin à sa portée. La liberté était à portée, mais où que puisse se réfugier son esprit, son corps resterait là, inerte et inconscient, autant dire qu'elle n'aurait véritablement aucun moyen de se défendre, et que ne pas savoir où elle reprendrait ses esprits la terrorisait encore plus. Alors sa main se posa sur l'écran du portable, dont elle rabattit le clapet, le mettant en veille, et rétablissant par la même le courant dans tout Manhattan. Spyware n'avait pas l'esprit combattif dans le monde réel. Elle était foutue, et elle le savait, alors autant ne pas chercher à jouer un jeu perdu d'avance.

"Vous m'avez eu, monsieur Danner, alors finissez-en."
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Andrew T. Danner« Andrew T. Danner »Mutant & Proud
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Nom mutant : L'Illusionniste.
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyVen 22 Juil - 23:02

    La donne avait miraculeusement changé, mais Andrew ne s’en étonnait pas à dire vrai. Il avait étudié de nombreux fichiers de recensement, autant par intérêt que par obligation, et le cas d’Alexis Devline était sûrement l’un des seuls qui ne donnerait pas de fil à retordre. Le Gouvernement avait préféré miser sur ses aptitudes geek que physiques, il n’avait pas besoin d’être télépathe pour constater que sa présence avait suffi à contrecarrer le plan, subtilement préparé, de la jeune femme. Pourtant, elle aurait pu – dû même – parvenir à ses fins avec aisance ; Andrew n’était pas censé être éveillé, et les chances qu’il se rende immédiatement au siège de sa chère société étaient infimes, en pleine nuit. À croire qu’il était sérieux, au fond, et pas cet alcoolique chantant les louanges du Gouvernement décrié par la mauvaise paperasse médiatique. L’Illusionniste sentait la peur qui étreignait Spyware, mais il préférait ne pas crier victoire trop vite. La Confrérie fourmillait de manipulateurs habiles ; rien n’indiquait qu’elle avait préparé son coup en solitaire, ni que ses airs effarouchés étaient sincères. Ce n’était pas pour rien qu’il avait exigé que les effectifs de sécurité soient renforcés pour la nuit, effrayé à l’idée de perdre le contrôle de sa société. Son pouvoir, son influence, étaient bien les seules choses lui permettant de marcher droit et de réveiller avec un but précis, des objectifs à atteindre.

    « Non, il n'y a aucun feu d'artifice de programmer... Ce n'est qu'un simple... Message. » Andrew haussa un sourcil moqueur, avant de tendre la main afin d’approcher le cendrier qui se trouvait au coin de son bureau. Quel message ?… Un message qu’il aurait eu l’audace de lancer, quelques années auparavant, mais en lequel il ne croyait désormais plus. Cette initiative était louable aux yeux d’un ancien défenseur de la cause mutante et une entorse aux règles établies pour un Collaborateur. « Ah, je vois. Vous êtes la secrétaire de la Confrérie ? Je suggérerais à la mienne de faire ma publicité comme ça, la prochaine fois. » Le trait d’humour noir était lourd et absurde, mais son manque de sommeil pardonnait cette mauvaise plaisanterie qui, au fond, n’en était pas vraiment une. Il ignorait toujours si elle agissait sous quelque ordre ou si cet acte était délibéré. La dernière hypothèse confessait un certain culot et un goût du risque prononcé, ou bien un coup de tête inconscient… Et à vrai dire, Andrew n’en avait cure. Il l’avait coincée, ce qui, à première vue, n’enchantait pas la jeune femme, et palliait tant bien que mal sa mauvaise humeur par un masque indifférent et une satisfaction narquoise du prédateur ayant finalement attrapé sa proie. La lumière clignota un bref instant sans se rétablir. Il ne s’en formalisa pas, son regard acier trop occupé à scruter successivement les traits d’Alexis, prise à son propre piège, et l’écran lumineux de son ordinateur. « Vu votre état, cela n'a rien d'étonnant, Monsieur Danner. Vous n'avez visiblement pas la tête du monstre sacré de l'énergie que les journaux économiques vous attribuent. » Un léger filet de fumée s’échappa de ses lèvres, qui s’étirèrent en un mince sourire blasé.

    « Quelle tête devrais-je avoir alors ? » Andrew la dévisagea, non sans se demander à quoi ou à qui elle se référait… Il s’efforçait de paraître éclatant de santé sur les photographies – pour l’apparence, évidemment – ou à travers ses déclarations mais c’était un joli mensonge étalé sur papier glacé. « Vous avez bien l’air d’une accro à son ordinateur, en revanche. J’ai entendu dire que le gouvernement ne vous laissait pas souvent sortir, mais ça doit être le cas de la Confrérie aussi… » Remarqua-t-il sèchement, légèrement agacé par la provocation de la jeune femme. Il n’aimait pas qu’on lui rappelle les traces de ses écarts imprimées sur son visage aux traits creusés et aux cernes trop sombres. Et il arrivait maintenant au filtre. Le mégot termina abandonné dans le cendrier, tandis que la jeune femme se dévoilait enfin, avec une hardiesse qui le laissa, l’espace d’une seconde, pantois. « Les néons, comme vous dites, n'ont aucune importance, c'est juste du spectacle, pur et dur. Ce qui compte vraiment, c'est le noir qui entoure ces "néons". La manifestation du contrôle que j'ai sur ce monde, et le chaos potentiel dans lequel je peux le plonger, à partir d'un simple clavier. » Tiens donc. Vaguement impressionné par ce discours lui semblant être une récitation automatique, Andrew hocha lentement la tête, avant de croiser les bras contre son torse, manifestement dur à convaincre. Il lui suffisait de refermer le clapet de cet ordinateur pour que tout son système se casse la gueule – et croyez-moi, sa main en était frémissante. Il ne sous-estimait pas pour autant ses capacités qui étaient pour le moins hallucinantes. Dans un monde entièrement numérisé, informatisé, elle était une Déesse. Elle représentait l’autorité suprême d’une société enlisée dans la technologie et incapable de s’en défaire, dépendante à son internet et à toutes ces conneries. Andrew faisait parti de ces victimes, il ne sortait jamais sans son portable, sur lequel était planifiés ses moindres faits et gestes, et avait du mal à résister devant le dernier bibelot informatique que sortait telle ou telle marque.

    « C’est juste, finit-il par avouer sans sourire. Mais ce contrôle n’est pas total. Qu’en adviendrait-il, en plein désert ? Ou après une bonne dose d’électrochoc ? Et puis, pourquoi pas, un virus informatique. Les technopathes impressionnent toujours, c’est un fait, en particulier aujourd’hui. J’estime quand même que vous êtes vulnérable… Si je referme cet ordinateur, si je plante votre programme, tout s’effondre. » Pourtant, l’Illusionniste n’avait toujours pas saisi cette occasion, il continuait de fixer l’objet de ce spectacle lumineux avec méfiance et intérêt. « Ou du moins, vous en donner l’illusion. » Un rictus s’installa sur son visage impassible, plutôt sadique. Oh oui, tourmenter les esprits, les perdre, les obliger à voir ou ne pas voir le faux… Andrew n’avait même pas besoin d’user de son pouvoir, à partir du moment où sa victime était au courant de ses capacités. Celle-ci ne saurait plus distinguer le vrai du faux, elle se méfierait de ce qui l’entoure, jusqu’à s’interroger sur la situation qu’elle vivait… réelle ou irréelle. La notion d’illusion déstabilisait davantage que son utilisation, un paradoxe cocasse. Afin d’illustrer ses propos, il posta un faux double de lui-même, près de la baie vitrée, qui disparut aussitôt. Ses yeux bleus et polaires étaient braqués sur Spyware. Il tressaillit à peine lorsqu’elle décida de s’approcher, avec une retenue qui trahissait son incertitude. Si elle avait été assurée, si elle avait prévu, elle ne renverrait pas cette impression de calculer ses gestes. « Je ne cherche pas à faire la guerre au monde entier, monsieur Danner, je veux juste que le Gouvernement comprenne que tenter de nous éliminer est illusoire, et que nous accepter plutôt que de nous pourchasser serait la plus simple des issues. Mais un traître à sa race comme vous ne pourra jamais le comprendre. » Il entendit la moitié de ses paroles. La dernière partie. La dernière phrase. Son cœur manqua un battement et son sang, bouillant de rage, ne fit qu’un tour. Andrew se redressa vivement, la mâchoire crispée par la colère.

    Traître. Combien de fois l’avait-il entendu, de la bouche des mutants qu’il traquait et arrêtait ? Mais pouvait-il lui en vouloir ? Elle avait été à la merci du Gouvernement, comme lui, et elle avait réussi à s’en échapper alors qu’il avait préféré baisser la tête et les bras. « J'aurai préféré être normale Monsieur Danner, mais la vie en a décidé autrement. » Il l’ignora, blême et fébrile, avec la furieuse envie de répliquer que la vie ne l’avait pas épargné non plus, que le Gouvernement l’avait poussé à faire les pires conneries… Et il la regardait avancer, sans bouger, les bras ballants, paralysé par une fureur muette. Elle arrêta elle-même son ordinateur, le courant ne mit alors que peu de temps avant de revenir sur Manhattan. Le plafond clignota deux, trois fois avant de les baigner d’une lumière qui l’aveugla. Reprenant ses esprits, Andrew contourna vivement son bureau sans mot dire, prêt à se jeter sur la pauvre fille… pour finalement s’asseoir dans son fauteuil de cuir. Il aurait pu briser l’ordinateur d’Alexis – et son cou aussi – mais ne céda pas à ses violentes pulsions. L’Illusionniste était réputé, dans sa société comme ailleurs, d’être très sanguin selon ses humeurs. Il avait saccagé plus d’une fois son bureau ou même celui de sa secrétaire… Toutefois, cela ne servait à rien d’amputer la jeune femme de son « arme ». Ses deux écrans se dressaient face à lui, l’un tactile et l’autre ayant son clavier soigneusement rangé dans un de ses multiples tiroirs. Il attira l’ordinateur portable vers lui, et tourna son siège de façon à faire face à la jeune femme. « Nous pourchassons les mutants récalcitrants. Beaucoup respectent les règles et ne rencontrent pas de problème… Mais pour ça, les Confréristes se considèrent comme des dieux et n’ont toujours pas compris que les humains auront toujours le dernier mot. Je ne crois pas être celui qui se soit introduit par effraction ici, pour donner en spectacle une organisation qui n’a pas besoin de pub, d’ailleurs… Ah non, j’oubliais. Moi, je préfère vendre les miens. » Il marqua une pause, en jetant une œillade vers la porte ouvrant sur son bureau. « Il faut savoir assurer ses arrières. Parce que vous croyez que les Collaborateurs sont acceptés ? C’est la peur qui assure notre place dans la société et je n’en tire aucune gloire. Vous seriez surprise de voir notre fonctionnement. » Le chantage, par exemple. Les menaces. Il était hanté par l’assassinat de sa femme et dégoûté par ce qu’il était obligé de faire, afin de garder la tête « haute ».

    Elle lui suggéra d’en finir. Autant elle l’avait impressionné avec ce ballet lumineux, autant elle le décevait à se rendre si rapidement. La peur avait-elle eu raison de son bon sens ? Ou était-ce une feinte ? De la lâcheté ? De la lassitude ? Il la jaugea des pieds à la tête avant de pousser un soupir agacé. « Vous êtes pathétique. Vous défendez l’honneur de la Confrérie et vous déposez les armes. Et c’est moi qui n’ai pas de fierté, marmonna-t-il. Enfin, pathétique mais utile. Vous allez retourner dans votre trou informatisé pour notre compte… Et le pire, c’est que vous n’essayez même pas de vous défendre. Vous vous sentez l’âme d’une kamikaze ce soir ? » Il s’empressa alors de dégainer son cellulaire et d’appeler son contact favori, l’ombre d’un sourire satisfait passant sur son visage. Ce n'était qu'un bref aparté, à voix quasiment basse, sans soutenir le regard d'Alexis. « Evelyn (Il ne prit pas la peine de se confondre en excuse pour ce dérangement tardif, encore une fois. Sa secrétaire ne manqua pas de le lui reprocher, arguant qu’il lui devrait une journée de congé payé.), vous vous souvenez de la liste de numéros que je vous ai donnée ? Appelez le deuxième, et dites-lui que le cas Spyware est réglé. Mot pour mot. » Ne pas le faire lui-même était de la pure fainéantise… ou de la stratégie qui, dans sa tête, tenait la route. Disons qu’il avait de bonnes raisons de ne pas composer ledit numéro et d’en charger quelqu’un d’autre à sa place. « Certains m’avaient dit que ce n’était qu’une question de temps avant que vous ne rentriez au bercail. Un problème d’adaptation sociale, apparemment… Une dernière volonté avant d'être embarquée? » Son coude soutenait maintenant sa tête, tandis qu’il jetait des regards obliques à celle qui était en phase de devenir sa meilleure « capture ».
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Alexis E. Devlin« Alexis E. Devlin »৸ Technology rules the world ৸
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptySam 23 Juil - 10:53

« Il faut savoir assurer ses arrières. Parce que vous croyez que les Collaborateurs sont acceptés ? C’est la peur qui assure notre place dans la société et je n’en tire aucune gloire. Vous seriez surprise de voir notre fonctionnement. »

Alexis baissa la tête, se sentant honteuse. Non pas pour avoir oublié d'assurer ses arrières, mais bien pour avoir secoué son interlocuteur, l'avoir traité de traître, alors qu'elle même l'avait été. Elle ne connaissait que trop bien les méthodes du Gouvernement pour tenir les Collabo' sous son joug. S'il était face à elle, c'est qu'il avait encore quelque chose à perdre ; et cette chose, elle s'y trouvait actuellement. Danner Organization. Autant dire qu'elle n'était pas très fière de l'avoir insulté, d'autant qu'elle n'aurait certainement pas accepté non plus qu'on la traite de la sorte, si elle avait pu voir le jour depuis son bocal informatisé de la NSA, deux années auparavant. "Je..."

« Vous êtes pathétique. Vous défendez l’honneur de la Confrérie et vous déposez les armes. Et c’est moi qui n’ai pas de fierté. Enfin, pathétique mais utile. Vous allez retourner dans votre trou informatisé pour notre compte… Et le pire, c’est que vous n’essayez même pas de vous défendre. Vous vous sentez l’âme d’une kamikaze ce soir ? »

Spyware secoua la tête, énergiquement, en signe de négation. Les yeux écarquillés, les lèvres tremblantes, le coeur tambourinant dans la poitrine. Ses doigts s'agitaient nerveusement pianotant sur sa cuisse. Oui, elle était pathétique, oui elle était lâche. Peut être était-elle décevante aux yeux du Collabo' ; mais dans son esprit, résister aurait plus pathétique, parce que c'était voué à l'échec. Elle avait brièvement vu apparaître un double de son interlocuteur debout devant la baie vitrée, admirant peut être le spectacle lumineux avant que le clapet refermé du portable ne l'interrompe. Ainsi donc il y avait bien une illusion... Une simple démonstration peut être, ou une illusion totale. Comment savoir ? Elle n'en savait rien. Si ça se trouve, cette cigarette n'avait jamais été allumée, cet homme ne l'avait peut être même jamais dévisagé. Ou pas... C'était troublant, frustrant, et ça la foutait la trouille. Elle aurait voulu prendre ses jambes à son cou, mais pour aller où ? L'informaticienne avait plongé tête baissée dans la gueule du loup ; loup endormi qui s'était réveillé et qui avait mordu à pleins crocs dans la naïveté de la jeune femme. Le pouvoir de cet homme était redoutable. Extrêmement redoutable ; et cela se sentait dans le ton de sa voix quand elle reprit, déstabilisée, balbutiante.

"Je... Je ne dépose pas les armes Danner." On oubliait le "Monsieur" désormais, c'était un ennemi. Enfin, ennemi, un bien grand mot ; c'était juste quelqu'un qu'il fallait éviter, chose qu'elle avait pensé réussir en se pointant ici en pleine nuit. Loupé Alex'. Elle déglutit, trahissant le manque d'assurance flagrant de ses propos. "Je connais très bien les méthodes du Gouvernement. Peut être serions-nous dans le même camp si le maître-chanteur n'avait pas détruit le seul moyen de pression qu'il avait sur moi."

En fait, la douleur était toujours présente, moins vive certes, mais gênante comme une piqûre de moustique, le truc qui démange constamment et que l'on ne peut oublier qu'en arrêtant de se gratter, sauf que l'on n'arrive pas à se retenir. Son petit frère, sa mère. Eux étaient innocents, et ils avaient péri, simples dommages collatéraux de la politique anti-mutants, une opération menée suite aux informations recueillies par la hackeuse. Autant vous dire que ça lui avait donné l'envie de se barrer vite fait.

« Evelyn, vous vous souvenez de la liste de numéros que je vous ai donnée ? Appelez le deuxième, et dites-lui que le cas Spyware est réglé. Mot pour mot. »

La brunette releva la tête. Cette fois-ci, son cas était bel et bien réglé, comme l'avait si bien dit le PDG. A moins que ce ne soit qu'une illusion de plus. Elle déglutit à nouveau, une boule de trouille lui écrasant l'estomac de tout son poids. Tout ce qu'elle espérait, c'est que le deuxième nom de la fameuse liste téléphonique ne soit pas celui de Firestone. Manquerait plus que ça. Cet homme-là était un vrai Collabo', pas pour rien qu'il en était le chef. Il n'était pas à sa place par contrainte, mais bien par orgueil ; et ça, ça faisait de lui un homme redoutable, face auquel Spyware n'aurait voulu se retrouver, pour rien au monde. Si le Gouvernement ne pourrait jamais la contraindre à utiliser son pouvoir contre les mutants, il se démènerait toujours pour lui arracher les informations qu'elle avait sur la Confrérie. Leur QG, ses membres, leurs occupations, leurs emplois dans la vie de tous les jours. Et ça, c'était bien la dernière chose que souhaitait la mutante. Si aucun télépathe ne parviendrait à lui arracher ses informations par son seul pouvoir, elle n'était pas sûre de pouvoir résister face à un interrogatoire plus "physique".

« Certains m’avaient dit que ce n’était qu’une question de temps avant que vous ne rentriez au bercail. Un problème d’adaptation sociale, apparemment… Une dernière volonté avant d'être embarquée? »

*Un problème d'adaptation sociale. Je t'en foutrai moi...* maugréa-t-elle intérieurement en serrant le poing. Autant elle avait baissé les bras quelques instants plus tôt, pensant que le Gouvernement n'avait aucun moyen de la contraindre à agir, autant elle venait de se prendre en pleine face un retour à la réalité, la vraie. Non, elle n'était une inadaptée sociale, elle avait juste du mal avec les gens, et la Confrérie avait su l'accueillir et lui trouver une vraie place. Alors non, elle n'avait pas "rien à perdre" en fait. Et cela venait de lui frapper l'esprit, comme un rayon de soleil éblouissant perçant une onde orageuse. La sécurité de tous ces Confrères reposait aussi sur ses épaules. *Quelle conne, mais quelle conne je fais !* Elle rageait intérieurement en se blâmant. Dire qu'elle n'avait même pas pensé à ça, persuadée que si on la choppait, on la recollerait devant un ordinateur de toute façon, et qu'à partir de là, elle reprendrait le pouvoir, ferait de nouveau appel à ses "amis" et se barrerait à nouveau. Et puis il y avait Julian, et les autres Confréristes, à qui elle pourrait toujours demander de l'aide. Elle collectait les fonds pour la Confrérie, faisait disparaître des preuves, des vidéos, des fichiers, des informations, ou créait de fausses infos pour induire Gouvernement et Collaborateurs en erreur. Elle ne pouvait pas se faire prendre, elle ne le devait pas, du moins sans avoir prévenu la Confrérie au préalable.

A la demande de dernière volonté, Alex' hocha la tête, le regard déterminé, posant ses mains sur le bureau et prenant appui sur ses bras, se penchant vers Andrew, menaçante. Un dernier sursaut de combativité, qu'elle aurait dû avoir bien plus tôt. La rage de la défaite qui faisait surface. "Négocie-toi une bonne récompense pour ma capture Danner, c'est tout ce qu'il te restera quand ton maître-chanteur se servira de moi pour servir ses intérêts. Et encore..."
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Andrew T. Danner« Andrew T. Danner »Mutant & Proud
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyMar 26 Juil - 0:07

Andrew savourait silencieusement cet avant-goût de victoire. Il la savait coincée. Et pour une fois, les Collaborateurs ne pourraient pas lui reprocher sa tolérance ou son impartialité à deux balles. S’il parvenait à reconduire Alexis dans les sombres bureaux gouvernementaux, enchaînée devant son écran d’ordination comme seul compagnon, il gagnerait enfin un peu de reconnaissance et ses « collègues » le lâcheraient. L’Illusionniste était connu pour être l’un des plus mauvais traqueurs de mutants, ou du moins, l’un des plus faibles. En revanche, il redorait son blason à coup de chèques rempli de zéros, mais ce n’était pas assez pour que l’on arrête de lui agiter les clichés de l’assassinat de sa femme sous le nez. Maintenant, son empire était menacé, sa fortune, sa vie. Malgré tous les comptes qu’il possédait dans divers paradis fiscaux, et dont il gardait jalousement le secret, Andrew était conscient qu’un faux pas de plus lui attirerait les foudres de son supérieur… au sens propre comme au figuré, du reste. Sa main était posée sur l’ordinateur portable de la jeune femme, comme un nouveau jouet qu’il protégeait. L’anxiété d’Alexis était palpable, elle n’était certainement pas habituée à travailler sur le terrain. Sa voix n’était pas assurée, chevrotante. Le ton de la défaite. Il l’avait attrapée dans ses filets et aucune chance qu’il ne s’amuse à jouer au bon samaritain. Pirater Manhattan sur son propre terrain l’avait condamnée. Et il n’était pas d’humeur.

« Je… Je ne dépose pas les armes Danner. »
L’Illusionniste arqua un sourcil, sans se priver d’un ricanement méprisant. Il la forcerait à le faire. « Je connais très bien les méthodes du Gouvernement. Peut-être serions-nous dans le même camp si le maître-chanteur n’avait pas détruit le seul moyen de pression qu’il avait sur moi. » Andrew releva légèrement le menton, la jaugeant avec un étonnement qu’il ne prit pas la peine de feindre. Enfin, pourquoi être surpris ? Cette bande de puissants imbéciles commettait des erreurs impossibles à rattraper. Elles étaient rares, certes, mais irréparables. Sur le coup, elle lui parut chanceuse ; même si cette liberté passagère avait dû lui coûter cher. « Vous n’avez pas su saisir votre chance. Et c’est une belle connerie. » Dit-il simplement, comme un reproche. Elle aurait pu fuir, ou rester tranquillement dans les bras protecteurs de la Confrérie, mais non. Elle avait décidé de tenter le diable, de lui tendre une perche monstrueuse. Les Collaborateurs étaient soigneusement choisis, cela va sans dire… Elle avait bien choisi en grimpant les étages de Danner Organization, le nid de son pouvoir et de sa chute potentielle. S’il décidait de lui ouvrir la porte de secours, Firestone lui tomberait dessus avant même qu’il ne puisse boucler sa valise. Le message lumineux qui avait eu le temps d’être retransmis sur tous les réseaux télévisuels portait la signature de Spyware – du moins, la première technopathe à qui le Gouvernement penserait. Elle n’était la seule à être prise au piège, ce soir.

Andrew avait parfaitement conscience de son appel téléphonique et des répercussions qu’il engendrerait. En tant que Confrériste, elle serait interrogée… Bien sûr, il assistait rarement à ce genre d’interrogatoire – seulement avec les mutants sensibles aux attaques mentales, déséquilibrés ou qui, comme lui, étaient capables d’illusions. Elle en ressortirait sur les genoux, et traînée par un cerbère vers ses nouveaux « appartements ». Mais il devait choisir entre la seule chose qui le raccrochait à la lucidité et une gamine qui s’était fourrée dans le pétrin jusqu’au cou. Et pour une fois, il sauverait sa peau. Que l’éthique aille se faire foutre, il ne renoncerait pas au travail de toute une vie. La jeune femme changea soudainement d’attitude sous son regard indifférent. Elle inspirait la crainte, du moins l’espérait-elle. Que croyait-elle ? Qu’il tremblerait devant ses menaces ? « Négocie-toi une bonne récompense pour ma capture Danner, c’est tout ce qu’il te restera quand ton maître-chanteur se servira de moi pour servir ses intérêts. Et encore… » À son tour de poser ses coudes sur le bureau et de soutenir les iris bleues d’Alexis. Il découvrit ses dents légèrement jaunies par l’excès de tabac dans un sourire en coin, nullement impressionné par le présage de la pirate informatique. « Je suis censé avoir peur ? » Le tutoiement était maintenant de rigueur, le respect avait cédé à une tension inconfortable.

Un lourd silence suivit cette interrogation dédaigneuse, avant qu’il ne s’enfonce confortablement dans son siège de grand patron. Une « planque » où il se sentait en sécurité. Il prenait les décisions, et ce n’était qu’une question de temps avant que les hommes du Gouvernement lui succèdent. « L’argent ne m’intéresse pas. C’est même moi qui signe les chèques, en général. » Au mot « récompense », il associait directement et sans réfléchir le mot « argent ». La société à laquelle il appartenait l’avait transformé en pompe à fric, c’était la seule résolution aux problèmes extérieurs. Il fournissait énormément de fonds aux Collaborateurs, par conséquent il n’exigerait pas une prime pour la capture d’une « fugitive » en sachant d’avance qu’il la reverserait intégralement dans les caisses de l’Etat à un moment ou à un autre. L’appât du gain ne le motivait pas – ou plus, maintenant qu’il figurait sur les listes des plus grosses fortunes au monde. « T’introduire ici est une chose, lança-t-il sèchement, l’air condescendant, t’attaquer à moi en est une autre. Crois-moi, je me ferais un plaisir de venir te soutirer quelques informations en temps voulu. Mais pourquoi ne pas commencer maintenant ? Il me suffirait de peu de choses pour te faire croire n’importe quoi. »

Absolument n’importe quoi. Andrew se leva alors de son siège – laissant une illusion assise dessus – et parcourut lentement la distance qui le séparait de la porte principale, pour y prendre appui. Sans éveiller le moindre soupçon. Pour l’instant, elle croyait encore qu’elle conversait avec lui comme s’il n’avait pas bougé. Il alluma sa deuxième cigarette en jetant une œillade impatiente à sa montre. Qu’est-ce qu’ils foutaient ? Il espérait que les jeux d’Alexis n’avaient pas court-circuité toute la sécurité du rez-de-chaussée, et par conséquent le verrouillage des portes et fenêtres, ou l’impossibilité d’accéder aux issues de secours. Il observa son illusion se lever à son tour et se saisir du revolver, orienté maintenant vers l’une des cuisses de la jeune femme. Laissera-t-il son « lui » chimérique tirer ou pas, ce n’était pas sa principale préoccupation. Plus les minutes filaient, plus il était séduit par une nouvelle perspective. Alexis avait été très utile pour le Gouvernement, mais ce dernier ferait tout pour la convaincre de révéler ce qu’elle savait sur la Confrérie. La manière forte portait ses fruits – Andrew y était passé quelques années auparavant – elle n’y couperait pas. Ce serait dommage, pensa-t-il en recrachant un mince filet de fumée. Le coup de feu partit. Mais elle ne sentirait rien, l’illusion n’était pas tactile, seulement auditive, donc totalement inoffensive. À la limite, elle aurait le souffle coupé quelques secondes, s’écroulerait, peu importe. « Je ne crois sincèrement pas que tu veuilles retourner travailler pour ‘nous’. Et avant de te réinstaller derrière ton écran, ils voudront des informations sur la Confrérie. Je ne sais même pas si tu pourras utiliser un ordinateur après ça… » Il marqua une pause, effaça son illusion et revint sur ses pas. « Il y a toujours moyen de s’arranger pour éviter de trahir. » Il ignorait pourquoi il songeait à s’embarquer dans cette voie-là. Probablement par humanité.
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyMar 26 Juil - 17:52

« Je suis censé avoir peur ? »

Manifestement, pour ce qui était des menaces ou des tentatives de pression, Alexis aurait dû réviser ses classiques. Ses yeux ne cessèrent de soutenir le regard d'acier du Collaborateur, mais celui-ci ne flanchait pas. Bien évidemment, il avait fallu qu'elle tombe sur le Collabo' le plus blasé du monde qui semblait n'avoir rien à perdre. Mais elle savait très bien que s'il bossait pour le Gouvernement, c'est qu'il avait malgré tout quelque chose à perdre. La liberté ? Vu son pouvoir, il se serait probablement révélé très compliqué de réussir à l'enfermer. Elle serra les dents, lui faisant crisper la mâchoire, son visage affichant un air revêche. Perdre sa liberté, c'était bien là la seule chose qu'elle craignait. Et encore, avant de se rendre compte qu'elle était dans une situation où elle finirait par vendre les siens, sûrement pas de gré, non, mais de force, c'était bien plus probable, et beaucoup moins enviable.

« L’argent ne m’intéresse pas. C’est même moi qui signe les chèques, en général. »

Spyware perdit un peu de sa hargne face à cet argument. Elle baissa les yeux sur ses mains, qui s'étaient serrées en deux poings ridicules sur la surface vitrée du bureau sous la colère. Son esprit lui soufflait qu'elle n'aurait dû ressentir que mépris et colère contre cet homme, mais au final, c'était un tout autre sentiment qui lui empoignait les tripes. Il s'agissait-là de compassion, une sorte de syndrôme du miroir. Au final, il n'était qu'un pantin du Gouvernement, liés aux doigts du marionnettiste par des fils d'or. La compassion de celle qui s'était jadis retrouvée dans la même situation, celle où l'on préfère courber l'échine plutôt que de risquer l'existence de ce qui nous est cher. Elle aurait bien voulu dire quelque chose, en répartie, mais rien ne lui venait. Elle avait déjà été pathétique à ses yeux, pourquoi recommencer. Il lui renverrait sûrement sa compassion - ou sa pitié - en travers de la figure, sans vergogne. Alex' était sûrement encore trop naïve, et trop renfermée, pour saisir toute la subtilité de la psychologie humaine. Non, pour espérer se tirer de ce pétrin, elle devait lui prouver qu'il s'avérait plus risqué pour lui de lui tenir tête à elle plutôt qu'au Gouvernement.

« T’introduire ici est une chose, t’attaquer à moi en est une autre. Crois-moi, je me ferais un plaisir de venir te soutirer quelques informations en temps voulu. Il me suffirait de peu de choses pour te faire croire n’importe quoi. »

Elle fixa le PDG bien installé dans le fond de son fauteuil - sans se douter un seul instant que le modèle original fumait sa blonde dans son dos - en frappant du poing droit sur la table de verre.

"Conneries !" s'emporta-t-elle avec véhémence, avant de pointer l'illusion du doigt. S'il y avait eu une caméra de surveillance filmant la scène, sans illusion, alors celui qui visionnerait la bande la prendrait très certainement pour une folle furieuse. "Je sais que tu es là, dans cette pièce. Peut être pas face à moi, mais t'es obligatoirement ici, et je sais que tu m'entends. Et c'est tout ce qui compte." Alors pour la petite histoire, la jeune femme ne se mettait que très rarement en colère, mais les situations désespérées avaient tendances à la faire réagir ainsi, et donc de façon irrationnelle. "Le doute est une arme puissante Danner, mais c'est une arme à double tranchant, car tu penses avoir le contrôle dans ton environnement illusoire alors que..."

L'informaticienne ne termina pas sa phrase, se redressant pour reculer de quelques pas en voyant le PDG se lever de son fauteuil et faire le tour du bureau, le revolver à la main et pointé vers elle, enfin, vers sa cuisse. *Merde. Si c'était une illusion, il viserait la tête, ou le coeur.* Mais elle avait trop de valeur pour le Gouvernement pour qu'il prenne un tel risque. Quoique... Elle n'était à vrai dire sûre de rien. Un mutant mort était toujours préférable à un mutant incontrôlable pour les autorités. Mais malgré la menace, son énervement ne s'était pas amoindri, bien au contraire.

"Tu ferais mieux de me tuer Danner ! Je préfère encore ça que retourner bosser pour le Gouvernement. Aucune envie de retourner dans ce trou. Et si c'est le cas, même si on ré-exploite mon pouvoir, un ordinateur reste un ordinateur, qu'il s'agisse du mien ou d'un autre. Et le Gouvernement n'a aucun contrôle sur moi dans cet autre monde." Elle dévisageait l'illusion d'un oeil rageur. A vrai dire, elle détestait qu'on la manipule, qu'on la laisse baigner en plein doute ou qu'on tente de la déstabiliser, qu'il s'agisse d'un humain ou d'un mutant ; et autant un Confrériste qu'un Collabo'.

"Tu signes les chèques c'est ça ? Et si un jour tes chèques devenaient une illusion ? Ce n'est rien d'autre qu'un morceau de papier sans valeur qui autorise des transactions bancaires. Et comment sont véritablement effectuées les transactions bancaires ?"

Et Devlin laissa la question en suspens, la respiration rapide et le teint rougi par son emportement. Nul doute que l'Illusionniste avait dû faire le rapprochement entre l'informatique et son pouvoir. Enfin, elle obtint une réponse des plus brèves, et flagrante, résumée en un simple coup de feu. Elle sursauta, son coeur manqua un battement et elle fit un bond en arrière, instinctif. Cette fois, elle haletait vraiment, était complètement déboussolée et tremblait comme une feuille ; le coup de pétoire illusoire et terrifiant ayant eu pour effet de la calmer instantanément. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle avait poussé un cri de frayeur.

« Je ne crois sincèrement pas que tu veuilles retourner travailler pour ‘nous’. Et avant de te réinstaller derrière ton écran, ils voudront des informations sur la Confrérie. Je ne sais même pas si tu pourras utiliser un ordinateur après ça… »

Là par-contre, illusion ou pas, elle savait bien que c'était la vérité. Les informations qu'elle conservaient dans son esprit, qu'aucun télépathe n'arriverait à lui arracher par son seul pouvoir, pourraient bien être extraite de façon beaucoup moins appréciable. Spyware fixait toujours l'illusion, et son faux-flingue au canon fumant. *Alors son arme était fausse depuis le départ,* se rendit-elle compte. Elle fixa l'homme, puis secoua la tête, pensant toujours que celui qui tenait l'arme était le vrai Danner. Elle sursauta à nouveau en voyant les deux illusions disparaître, alors que la voix d'Andrew venait de résonner sur sa droite.

« Il y a toujours moyen de s’arranger pour éviter de trahir. »

Alex' fit volte-face immédiatement, ne quittant pas l'homme du regard, tout en reculant jusqu'à sentir l'angle du bureau la stopper. Elle grimaça en sentant la pointe du plateau de verre lui rentrer dans l'arrière de la cuisse, et manqua de trébucher. La période de vaine résistance était passée, alors qu'elle observait avec effroi l'ampleur de son impuissance face à ce mutant. Elle était juste complètement paumée, et ne savait vraiment pas que croire, ou ne pas croire, et cela l'abattait. Sa main gauche tâtonna sur le plateau de verre, à la recherche de son portable, qu'elle attira vers elle dès qu'elle l'eut sentit sous ses doigts ; puis ramenant l'ordinateur contre sa poitrine, croisant ses bras sur le clapet fermé, comme s'il s'était agi là d'un rempart destinée à la protéger, ce qui était bien vain puisque de toute façon, la bécane était en mode veille. La jeune femme regardait l'Illusioniste avec un regard de gamine apeurée, parce qu'en fin de compte, c'est tout ce qu'elle était à ce moment-là.

"Un moyen de s'arranger ?" répéta-t-elle, après un silence d'une dizaine de secondes. "Je ne te crois pas Danner. Ce n'est qu'une illusion de plus !" lâcha-t-elle, convaincue de baigner à nouveau dans une réalité fictive. Pourtant, ce petit espoir se s'en tirer avait quelque chose de rassurant, et de dangeureusement attrayant.
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyJeu 28 Juil - 22:57

Andrew écouta le déballage de la jeune femme d’une oreille distraite, couvrant du regard ce bureau qui se préparait à redevenir le théâtre des menaces gouvernementales. Il ne donnait pas cinq minutes aux agents pour débarquer, leur abandonnant la tâche ingrate de l’arrestation. Il avait l’impression que le destin se jouait de lui en lui imposant cette Confrériste, si tard le soir, au sommet de Danner Organization. Ce malheureux hasard le forçait à revivre ses derniers instants de liberté. Bien sûr qu’il se dégoûtait d’agir de la sorte, bien sûr qu’il n’était qu’une pitoyable marionnette. Il avait confessé sa véritable utilité en voulant renverser la balance verbale à son avantage… Qui était-il, sinon le friqué du Gouvernement, toujours prêt à dégainer le chéquier sans poser la moindre question, sans se demander à quoi servirait son argent. Non, il la fermerait et présenterait une somme astronomique la bouche en cœur, un sourire contraint et forcé étalé sur les lèvres. Lui aussi était pathétique. « Le doute est une arme puissante Danner, mais c'est une arme à double tranchant, car tu penses avoir le contrôle dans ton environnement illusoire alors que… » Heureusement que son illusion se chargeait de couper court au petit discours de la jeune femme, il ne souhaitait pas en entendre le fin mot. Pour le moment, il était à un stade où il maîtrisait ledit doute. Andrew se savait intouchable avec son don, mais viendrait un jour où il se réveillerait lui-même dans ses illusions, sans être capable de dissocier le vrai du faux. L’intruse avait diablement raison, ce n’est pas une balle factice qui la contredirait. Maintenir le fragile équilibre existant entre le réel et l’irréel était un exercice éprouvant, mais il ne pouvait s’empêcher d’en franchir les limites, comme s’il se lançait à lui-même un défi. Bien sot, d’ailleurs.

« Tu ferais mieux de me tuer Danner ! Je préfère encore ça que retourner bosser pour le Gouvernement. Aucune envie de retourner dans ce trou. Et si c'est le cas, même si on ré-exploite mon pouvoir, un ordinateur reste un ordinateur, qu'il s'agisse du mien ou d'un autre. Et le Gouvernement n'a aucun contrôle sur moi dans cet autre monde. » L’Illusionniste préférait éviter les effusions de sang, en règle générale. De la fumée s’échappa de ses narines et ses épaules s’affaissèrent. Elle possédait un pouvoir que ses supérieurs convoitaient avidement, il en était conscient, et dieu sait ce dont elle était capable ; pas étonnant que le Gouvernement veuille la récupérer à tout prix. Andrew ne faisait qu’altérer la réalité pour la réinventer à sa guise, mais elle ne pourrait jamais l’être pour de bon. Son monde était chimérique, à l’opposé de celui auquel appartenait Alexis : numérique, réel. « Tu signes les chèques c'est ça ? Et si un jour tes chèques devenaient une illusion ? Ce n'est rien d'autre qu'un morceau de papier sans valeur qui autorise des transactions bancaires. Et comment sont véritablement effectuées les transactions bancaires ? » Même son illusion hocha brièvement la tête, comme pour approuver ses dires. « Mais ça, ce n’est pas mon problème, » souffla-t-il à sa propre attention. Qu’elle accède aux comptes bancaires, qu’elle falsifie des sommes indécentes, qu’elle empêche des flux d’informations… grand bien lui fasse, il ne pouvait pas l’en empêcher. Certains Collaborateurs n’auraient pas hésité à la réduire au silence, mais Andrew avait une approche quelque peu différente. La déflagration lui arracha une grimace, mais eut le mérite de taire la rage d’Alexis et de stopper ses véhémentes paroles.

Cependant, il se retrouva presque dans ce débordement… Et cela le troublait étrangement. La hargne dont elle faisait preuve lui rappelait la sienne, lors de ses discours défendant la cause mutante. Et que dire de sa propre « arrestation » ? Lorsqu’il avait essayé de sauter à la gorge de son maître-chanteur ? Le regard éteint et le sourire faiblard, Andrew ressemblait désormais à un robot gouvernemental ; il n’était qu’un illusionniste désillusionné et ce soir, il décidait d’être un connard de collabo. Il longea un mur nu et impersonnel, sans quitter du regard la jeune femme – ou gamine ? –, qui ressemblait à une fillette inoffensive, incroyablement minuscule dans ce bureau surplombant Manhattan. Cette image le laissa perplexe. Ce fut peut-être en plantant ses yeux acier dans les iris azures d’Alexis qu’il prit conscience que son destin dépendrait de lui. S’il le voulait, elle serait embarquée en moins de deux et il se dirigerait vers sa baie vitrée afin de suivre le cortège de camionnettes et de voitures que le Gouvernement aurait envoyés pour l’occasion. Ou elle sortirait par une issue de secours et il en découdrait avec ses supérieurs. Deux solutions parmi tant d’autres. « Un moyen de s’arranger ? » L’entendit-il répéter, comme si elle peinait à y croire. Il hocha faiblement la tête en passant devant elle, afin de déposer son mégot fumant dans le cendrier qui se trouvait à l’autre bout de la surface de verre. Andrew enfonça ses mains dans ses poches sans revenir sur ses pas. « Je ne te crois pas Danner. Ce n'est qu'une illusion de plus ! » Il inclina la tête en avant et se rapprocha d’elle, un demi-sourire suffisant scotché sur son visage impassible. « Tu es sûre que c’est ton ordinateur ? » Se contenta-t-il de souffler. Le doute s’immiscerait davantage dans son esprit, alors qu’elle n’avait rien à craindre : ce qu’elle serrait contre sa poitrine était bel et bien son jouet et celui qui s’était penché vers son oreille était bien fait de chair et d’os. « Pourtant, je suis certain que tu voudrais en entendre davantage. Sinon, je peux aussi bien tirer de nouveau, mais avec un vrai revolver… on verra si c’est illusoire. »

Andrew détourna vivement la tête lorsqu’il entendit la cage de l’ascenseur et des pas précipités au niveau des escaliers. Il jeta une œillade dubitative vers Alexis. Le timing était bon, mais trop tôt à son goût finalement. Ce huit-clos lui convenait pour le moment, et il n’avait pas même pas entamé la négociation. L’Illusionniste se pinça l’arête du nez, avant de saisir le bras de Spyware et de l’entraîner vers la porte d’entrée du bureau, que quelqu’un martelait de coups. La porte refusait de s’ouvrir à quiconque ne possédait pas son badge ou n’était pas Andrew Danner – et cela incluait, bien évidemment, le Gouvernement, qui avait peut-être le contrôle de sa vie mais pas de sa multinationale. Il pressa son pouce contre un détecteur de reconnaissance digitale, laissant le visage d’un agent apparaître dans l’embrasure de la porte. « Elle est avec moi, se contenta-t-il de dire en attirant la jeune femme près de lui. Mais vous me permettez que je termine mon petit interrogatoire ? » Derrière cette demande polie avait éclaté un ordre autoritaire. Son regard acier dardait l’assistance appelée en urgence, vêtue de noire et armes au poing. « Ce n’est pas v… » Il abandonna ses airs désabusés et lâcha brutalement Alexis, une main désormais posée sur la porte. « Je sais que ce n’est pas moi qui suis censé m’en charger. Mais cette femme est entrée par effraction dans mes bureaux, en trompant la vigilance de ma sécurité, et j’entends bien m’en occuper moi-même. Elle sera toute à vous plus tard. » La mine penaude de son interlocuteur le força à faire appel à un autre agent, celui qui le suivait à la trace depuis des années. « Katherine, marmonna-t-il de mauvaise grâce, s'il vous plaît ? » L’interpellée hocha la tête – cette mutante bloquait toutes ses illusions, elle était la seule personne capable de certifier ce qui était réel à cet étage. « Laissez-le. » Lâcha-t-elle sèchement, avec une aplomb déstabilisant.

L’Illusionniste claqua la porte de son bureau, les mains fébriles. Il détestait se sentir épié, surveillé. Sa paranoïa le poussait à interdire aux caméras de surveillance de filmer ce qui se passait à l’intérieur de son bureau. La seule qui fonctionnait était directement reliée à son cellulaire et à ses ordinateurs, mais personne n’y avait accès. Andrew se décida à faire face à Alexis, en masquant tant bien que mal sa nervosité naissante. « Maintenant, je n’ai plus qu’à ouvrir cette porte, alors illusion ou pas, je pense que ce serait utile que tu m’écoutes. Attentivement. » Il marqua une pause pour humidifier ses lèvres soudainement sèches. Il regrettait presque d’avoir passé ce coup de fil, mais paradoxalement, cette situation lui permettait de jouer sur la pression qui pesait sur les épaules de l’informaticienne. « Le Gouvernement voudra en savoir beaucoup sur ces mois passés avec la Confrérie. Je ne pense pas que tu veuilles faire du tort à ceux qui t’ont accueillie, j’ai raison ? Si tu divulgues des informations, ils sont assez sadiques pour te renvoyer à la rue et t’y laisser pourrir. Dans tous les cas, tu es perdante s’ils te mettent la main dessus, et je ne donne pas cher de toi après une journée en interrogatoire. Avec un tel potentiel, ce serait du gâchis. » Andrew s’approcha alors progressivement d’elle afin de combler la distance qui les séparait. « Je ne suis pas là pour le plaisir… mais c’est difficile de rester éloigné des problèmes, ici. » Et pour cause… les Collaborateurs étaient le problème mutant. « Tu pourrais ressortir de ce bureau lavée de tout soupçon, et peut-être rejoindre la Confrérie pour leur vanter ton exploit nocturne si ça te chante. » Il était arrivé à son niveau, son visage n’étant qu’à quelques centimètres à peine de celui de la Confrériste. « En contrepartie, travaille pour moi. Je te couvrirais au Gouvernement. » Naturellement, il avait imaginé un scénario légèrement plus complexe que ces trois vagues mots ‘travaille pour moi’. Elle refuserait cette proposition, il en était certain. Il ne démordrait pas, les arguments ne lui manquaient pas.
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Alexis E. Devlin« Alexis E. Devlin »৸ Technology rules the world ৸
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MessageSujet: Re: The Power is just an illusion   The Power is just an illusion EmptyVen 29 Juil - 23:24

« Tu es sûre que c’est ton ordinateur ? »

Alex' secoua la tête en fermant les yeux sous ce nouveau coup porté par la voix de l'Illusionniste à son moral, et aussi à sa perception de son environnement. Elle serra un peu plus son emprise sur la bécane en veille. Oui. C'était le sien, il ne pouvait pas en être autrement. Cependant, le doute s'emparait à nouveau de son esprit. Comment savoir ? Toujours la même question qui revenait, inlassablement. Ne pas savoir à quoi se fier et de quoi se méfier, c'était un véritable calvaire. Non pas qu'elle était très portée sur la paranoïa, mais il y avait cependant de quoi vous y pousser. "Arrête..." murmura-t-elle en baissant le regard sur ses pieds.

« Pourtant, je suis certain que tu voudrais en entendre davantage. Sinon, je peux aussi bien tirer de nouveau, mais avec un vrai revolver… on verra si c’est illusoire. »

Et encore. Il continuait à s'amuser avec ses nerfs, à torturer son esprit, à jouer des mots avec autant d'aisance qu'il se jouait de la réalité. "Un vrai revolver." N'était-ce pas là la solution à tous ses problèmes ? Au moins, elle serait sûre d'échapper au pire : la souffrance, la trahison, la persécution. La jeune femme était juste un peu plus paumée, bien que la proposition de trouver un "moyen de s'arranger" ne quittait pas son esprit, et continuait d'alimenter un mince espoir. *C'est ridicule. Je suis foutue de toute façon,* tâcha-t-elle de se convaincre en son for intérieur. Sauf que l'idée, elle, ne lui paraissait pas si ridicule que cela. Enfin, c'était tout de même moins con que d'accepter de se faire tirer dessus. Elle libéra une de ses mains de son emprise sur le portable pour se prendre la tête, empoignant son cuir chevelu, comme si le dilemme allait la pousser à s'arracher les cheveux ; ce qui n'était en fin de compte pas si loin de la réalité. Finalement, Devlin acquiesça d'un simple hochement de tête, résignée à son sort.

Sauf que l'arrivée de l'ascenseur et les bruits de pas précipités vinrent briser le silence planant. Alors le coup de fil était lui bien réel. Ce n'était pas encore une illusion de plus destinée à la faire flancher. Pour une fois, elle aurait souhaité que ce ne soit qu'une illusion, et que ce tête-à-tête puisse mener quelque part, enfin, puisse la mener ailleurs qu'entre les griffes des Gouvernementaux. Mais au final, Andrew avait joué son rôle de Collabo', et un joli coup de filet pour le PDG. Son rythme cardiaque s’accéléra, la panique vint à nouveau faire son nid dans son ventre alors qu'elle jetait des regards désemparés, tour-à-tour vers la porte et vers Danner. Et quand ce dernier lui empoigna le bras, elle tenta de se dégager avec véhémence. Acte vain, puis qu'il réussi tout de même à l'entraîner vers la porte d'entrée, pour l'instant toujours fermée aux Gouvernementaux.

"Non Danner ! Non !" supplia-t-elle, véritablement terrorisée. Elle s'imaginait déjà retrouver sa petite cellule de la NSA, sécurisée de façon beaucoup plus rudimentaire cette fois, avec des verrous manuels, sans aucune sécurité électronique. Un trou, une oubliette, dans le sens propre du terme. En fait, elle se trouvait pathétique de supplier ainsi l'homme d'affaire, alors que sa raison lui soufflait déjà qu'elle était fichue. Mais il y a un fossé entre savoir quelque chose, et être capable de l'accepter.

Mais la scène qui suivit l'étonna au plus haut point. Non, Andrew ne l'avait pas balancée dans les pattes des Gouvernementaux, du moins pas encore. Il tâchait de gagner du temps, ce qui ne manqua pas d'intriguer la jeune femme, qui jeta un regard effrayé sur l'agent dont le visage se découpait dans l'embrasure de la porte. Pourquoi tout cet arsenal de déployé ? Tous ces agents juste pour elle, qui ne représentait aucun danger en l'état actuel des choses ? Elle n'en savait rien. Avaient-ils pensé que c'était un piège tendu par la Confrérie ou un truc du genre ? Ou était-ce là une simple mesure de sécurité ?

Danner la relâcha brutalement pour focaliser son attention sur le groupe d'intervention. La jeune femme profita de cet instant de répit pour se reculer de quelques mètres de la porte et ouvrir le clapet de son portable, la lumière bleutée de l'écran jouant de reflets sur son visage blême de trouille. « Katherine, s'il vous plaît ? » Elle s'assit rapidement en tailleur sur la moquette, relevant brièvement le nez de sur l'écran, fronçant les sourcils en écoutant Andrew. Pourquoi un tel changement de ton, de façon de parler. "S'il vous plaît ?" Cela n'avait pourtant pas l'air d'être dans les habitudes du PDG de demander poliment quelque chose. Mais elle ne devait pas se laisser distraire, ayant peut être sous les doigts une porte de sortie, ou du moins un moyen de négocier. Elle pianotait rapidement sur le clavier, jouant sur les touches de son clavier comme un virtuose pouvait le faire de son piano. Elle en était maintenant certaine, cet ordinateur était bien le sien.

La porte claqua et Danner se tourna vers elle. Alexis le dévisagea, appuyant sur la combinaison de touches "Shift", "Ctrl", "Alt", "D", "P", "L" et "Delete", puis abandonna à ses côtés son ordinateur, le laissant détruire l'ensemble de ses données. Le disque dur serait désormais vierge, le Gouvernement ne tirerait aucune information de l'appareil informatique. Elle se redressa pour faire face au Collaborateur, prête à le laisser mener son "petit interrogatoire".

« Maintenant, je n’ai plus qu’à ouvrir cette porte, alors illusion ou pas, je pense que ce serait utile que tu m’écoutes. Attentivement. » Spyware porta son regard vers la porte à nouveau fermée, avant de ramener de le plonger dans l'acier d'Andrew, pour l'écouter, très attentivement. Ses paroles pouvaient peut être lui sauver la mise ou du moins préserver la Confrérie des conséquences de ses actes. Et Danner se rapprocha, encore et encore, jusqu'à ne se trouver qu'à quelques centimètres de son visage. Bien évidemment, ses propres yeux fuirent vers le sol, ne pouvant soutenir le regard implacable du mutant.

« En contrepartie, travaille pour moi. Je te couvrirais au Gouvernement. »

Étrangement, la seule chose que l'informaticienne trouva à répondre en premier fut un petit ricanement nerveux, sans volonté de se moquer, et même sans volonté tout court. Un simple ricanement de désespoir. Elle secoua la tête tristement, alors que le petit rire se tut en un léger sourire triste. "Tu te berces d'illusions pour le coup Danner," finit-elle par répondre. "T'as été trop loin. Maintenant que le Gouvernement sait que tu me tiens, il ne me lâchera pas... Il ne nous lâchera pas..." Elle releva la tête pour lui faire face, légèrement excédée et déçue qu'il n'ait rien trouvé de mieux. "T'espère quand même pas le faire avaler que je n'ai strictement rien fait, alors que tu viens de m'accuser d'être entrée par effraction dans tes bureaux en déjouant ta sécurité il y a quelques minutes à peine. Tu leur as même dit que je serai toute à eux plus tard..." Une larme rageuse roula le long de sa joue gauche alors qu'elle agrippait le col du PDG avec l'énergie du désespoir, les dents serrées.

"Arrête de jouer avec moi Danner ! Arrête et dis-moi ce que tu veux !"
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