Retour aux sources || Ava

Rancune : une maladie qui ne pardonne pas.
[Guy-Guy Bouzoune]

Parait-il que le passé a toujours tendance à nous rattraper, à refaire surface lorsque l’on s’y attend le moins. Une leçon que Drake comptait enseigner a une ancienne connaissance, un "vieil " ami qui eu la "bonne mauvaise " idée de s’allier aux collabo’. Comment avait-il pu tirer un trait sur leur amitié aussi facilement ? Lui qui autrefois venait a lui pour lui demander des conseils, se réfugier lorsque ses parents abandonnaient la communication pour de la vaisselle brisée. Il était son ami, son plus fidèle ami. Après tout, ce n’est pas tout le monde qui accepterait de côtoyer un braqueur de banque ! Mais tout change avec le temps. Car plus les mutants furent exposés au grand jour, plus son ami développait une haine grandissante pour ceux qu’il qualifiait déjà de monstrueux. Devant une telle incompréhension, une telle intolérance, Drake prit la décision de lui cacher sa véritable nature, son don à contrôler les esprits. Et ce n’est que bien plus tard, qu’il comprit que rien ni personne ne pourrait le faire changer d’avis. Même le sauver in extremis de la mort alors qu’il pensait être à la hauteur contre un jeune mutant, ne parvint pas trouver grâce a ses yeux. C’est là qu’il découvrit les pouvoirs de Drake, se braquant contre celui qui fut son complice pendant de si longues années. Ne pouvait-il pas le haïr sans pour autant lancer les collabo’ à leurs trousses ? Il mettait en péril son existence et surtout celle de son frère. La sienne passe encore ! Drake ne portait pas un grand intérêt à la vie, mais celle de son frère…une trahison qu’il ne pouvait décidément pas accepter. Il devait l’éliminer, il n’avait point d’autre choix. Il en savait trop, beaucoup trop… « Ne fais pas ça Drake ! » « Tu ne me laisse pas le choix ! Bordel ! Pourquoi ?! POURQUOI a-t-il fallu que tu te mêles de tout ça ?!!! » « Vous tuez des innocents ! Tu ne veux pas ma mort sur la conscience, l..laisse moi partir. » « Impossible… » « Drake non ! » « Désolé…il est temps pour toi de faire le grand plongeons… » Détournant le regard, il attendit avec appréhension le bruit de l’impact, le moment où, son ancien meilleur ami entrait sur la longue liste des innocents sacrifiés au combat.

Quittant les lieux et sous une pluie battante, il se rendit dans un bar ou autre fois, il y avait ces petites habitudes. Quoi de mieux que l’alcool pour soulager sa conscience hein ! Beaucoup trouverait a en redire mais Drake n’était plus apte a écouter le moindre sermon. Il voulait oublier, enfouir au plus profond de lui tout souvenirs de cet ami. S’accoudant au bar, il fit un signe au barman qui ne tarda pas à le rejoindre. « Un verre de vodka please… non finalement je prendrai la bouteille.» Le voila seul en compagnie de sa nouvelle alliée, un alcool fort qui lui permettrait de faire taire un tant soit peu ses remords. « Wuaa qu’elle tronche tu te paye toi ! Mauvaise journée ? » Et voila qu’un autre poivrot venait de se joindre a lui. Bon sang…cette journée était tout sauf excellente ! L’ignorant, plongé dans son verre d’alcool mais aussi et surtout dans ses pensées, il ne tarda pas a relever la tête lorsqu’il ressentit soudainement une plénitude qu’il connaissait que trop bien…Et pour cause, il ne l’avait que ressenti qu’une seule fois, qu’en compagnie d’une seule et unique personne. « Wuaaa le canon ! Hey hey ! Je suis sûr que je peux me la pécho ! » Inutile de suivre le regard de cet imbécile qui se voyait d’ores et déjà dans les bras d’Ava, d’ailleurs, il n’était plus déjà plus a ses cotés, s’empressant d’accoster la jeune femme avec un familier « hey beauté, je t’offre un verre ? ». Qu’y avait il de plus navrant ? Sa manière de s’exprimer ou revivre une situation aux allures de "déjà vu" ? Un petit sourire aux lèvres, il ne pû que deviner l’issue de cette rencontre… « Et c’est pour qui le méchant râteau ?!»

La journée a été longue et bien remplie, si je puis m’exprimer ainsi. J’ai fait un marathon habituel mais toujours aussi éreintant. J’admire mon rédacteur en chef, une vraie boule de stress, qui hurle sur tout son personnel. Je me demande comment il peut survivre à autant de nervosité. Ce n’est pas bon pour le cœur, ça. Mais je sais que m’avoir dans le bâtiment en général, et surtout au même étage le calme et offre un répit bien mérité à tout le personnel. Sauf que malheureusement, via le téléphone mon don naturel ne marche nullement. Aussi m’a-t-il réveillée à 7h du matin en gueulant littéralement que je devais m’activer, si je tenais à ma place et que ce n’était pas croyable d’être encore au lit à une heure aussi avancée… Ah parce que 7 heure du matin c’est tard en plus ?!? Enfin soit, tout ça pour me demander de me rendre à une conférence de presse à l’autre bout de New-York. Je n’ai pas râlé, je me suis exécutée sachant que m’opposer à lui ne ferait qu’augmenter sa colère. J’ai donc enfilé rapidement un tailleur jupe noir, avec veste cintrée et escarpin à talons aiguilles pour me rendre là-bas. Ce ne fut pas passionnant, juste un blablatage anti-mutant habituel qu’ils aiment à resservir régulièrement, pour maintenir la pression. Après cela il y a eu le diner, que je n’ai pas pu éviter, avec un autre politicien que j’ai souvent interviewé. Et enfin, rentrer au journal pour rédiger l’article et le déposer pour la parution du lendemain. Finalement, il est assez tard quand je peux enfin sortir des bureaux et arpenter la rue tranquillement pour rentrer chez moi.

J’erre donc à mon aise dans les rues de Brooklyn. J’aime New-York, ville vaste dans laquelle on sait si facilement se perdre. Des millions de personnes vivent et circulent dans ces rues, avenues et ruelles plus sombres. Il y a toujours de l’activité, un endroit où s’amuser. On ne peut pas s’ennuyer dans cette mégapole internationale. Centre de fête, politique, économique et culturel, je me suis très vite plu ici. Je peux passer inaperçue, et me perdre quand je le désire au milieu d’une foule dense. C’est avec un sourire amusé sur les lèvres, que je parcoure cette partie de la ville tout en écoutant les conversations. Comme toujours, les gens s’écartent poliment devant moi, qui involontairement apaise l’atmosphère. Je continue à longer une des avenues avant de me stopper et de reculer de quelques pas, face à la fenêtre d’un bar. J’y suis déjà venue, je m’en souviens. Je papillonne des yeux. C’était peu après mon arrivée à New-York, c’est ici que j’ai rencontré Drake… Un de mes ex, celui qui m’a laissé le plus de regrets mais fait comprendre involontairement quelque chose de fondamentale sur mon don. J’observe le nom peint en rouge et noir sur la fenêtre, et j’hésite. Finalement, je souris délicatement. Il ne m’a pas laissé que de mauvais souvenirs, loin de là. Je l’ai aimé follement et j’ai apprécié le temps passé près de lui. Je pousse la porte du bar et entre, m’arrêtant pour observer les clients et l’ambiance, qui n’a pas changé depuis la dernière fois.

Mes yeux font rapidement le tour, cherchant à voir si je connais quelqu’un à tout hasard. Finalement mon regard se pose sur l’homme assis au bar, seul avec une bouteille d’alcool. J’écarquille les yeux. La coïncidence est énorme, je ne pensais pas le croiser ici. Je remarque à peine l’autre homme qui s’avance vers moi et m’adresse la parle. Je me concentre sur Drake et ses remords, sa tristesse et toutes ses pensées noires mes reviennent, je peux ressentir en moi les sentiments négatifs des gens. Finalement, je comprends que l’autre homme m’a adressé la parole et attend que je cède à son invitation. Qu’est-ce qu’il m’a dit ? Ah oui un verre… Bon le faire dégager et rejoindre mon « ami » assis au bar ne devrait pas être trop dur. Je souris purement polie et dépose ma main gauche sur son bras.

« Non merci, je suis venue rejoindre un ami. » J’influe en lui une politesse et une compréhension extrême, qui le fait reculer en s’excusant et ne me souhaitant une bonne soirée.

Je traverse la salle pas trop bondée de client, et m’installe sur le tabouret à droite de Drake, déposant mon sac à main sur le comptoir et croisant les jambes. Un soupire m’échappe. Je commande rapidement un bourbon au barman et me tourne vers mon ex petit ami qui n’a toujours pas daigné me regarder.

« Bonsoir, cela fait un moment qu’on ne s’est pas vu… Comment vas-tu ? » J’introduis par une grosse banalité la conversation. J’ai bien senti qu’il allait mal. Mais connaissant son ressentiment pour ma personne et mon don, je n’ose pas lui effacer sa souffrance. Du moins, pas sans sa permission au préalable.

Rancune : une maladie qui ne pardonne pas.
[Guy-Guy Bouzoune]

Sans un regard, Drake prêta une oreille attentive à la scène qui se déroulait non loin de lui, se doutant bien qu’Ava éconduirait l’ivrogne qui venait courageusement de l’aborder. C’était une belle femme et il fallait être fou pour ne pas tenter sa chance. Il le savait que trop bien, ayant lui-même céder a la tentation pour le plus grand plaisir d’Oscar Wilde. « Non merci, je suis venue rejoindre un ami. » Lui avait eu beaucoup plus de chance, ayant pour x raisons, réussit à obtenir un rendez-vous. L’alcool qui émanait de l’homme y était peut être pour quelque chose. Sans doute même…car d’après son expérience, bien que celle-ci reste tout de même limitée, c’était généralement peu apprécier des femmes. Il fallait les séduire, les faire rires ou encore leur permettre de s’évader d’un monde bien loin de celui que l’on vous présente étant enfant. Et si le pauvre homme avait une chance de faire rire la jeune femme, la séduire et lui offrir du rêve était tout sauf gagnée ! Enfin ! Attrapant son verre, il but une gorgée, se doutant que trop bien qu’Ava utiliserait son pouvoir afin que l’opportun ne ressente pas l’envie d’insister. Comment lui en vouloir ? Lui-même l’aurait certainement fait ! C’est alors qu’un autre petit détail vint le frapper de plein fouet. Avait-elle bien dit qu’elle s’en allait rejoindre un ami ? Quel ami ? Jared peut être ?! Une chose était sure : cela ne pouvait définitivement pas être lui en vue de leurs dernières conversations. Il lui en voulait et Drake n’était pas le genre d’homme à faire dans le mystère. Du moins pas à ce sujet. Plutôt franc, il lui arrivait que trop souvent de dépasser les bornes, préférant blesser son entourage plutôt que de se heurter à l’hypocrisie qui hante un grand nombre de personnes, de relations. Et malheureusement pour elle, Ava ne fut pas épargnée…
Pourtant a sa grande surprise elle vint s’assoir a ses cotés, prenant même le temps de se commander un bourbon après un soupir dont il ignorait la cause. Drake lui, ne savait que faire. Lui adresser la parole ? Pour dire quoi ? S’excuser de son comportement tout sauf galant ? Ce n’était pas son genre. Il ne savait que penser de sa présence, n’était pas a l’aise a ses cotés. Etait ce dû à son pouvoir ? A leur histoire commune ? Il l’ignorait mais ne cherchait pas pour autant à lever le mystère. Préférant la vodka à des paroles dénuées de tout sens, Drake but une nouvelle gorgée sans prêter grandement attention, du moins en apparence, a son ex petite amie. « Bonsoir, cela fait un moment qu’on ne s’est pas vu… Comment vas-tu ? » Finalement le silence fut rompu par ses soins, ce qui en apparence ne lui fit aucun effet, jouant comme a son habitude, la carte du comportement désinvolte. En apparence seulement…car le jeune homme était doué pour masquer tout sentiments, érigeant ainsi un mur entre le monde et lui. N’étant plus maitre de lui-même depuis le début de la soirée, son esprit s’embrouillait, ne savait que dire où penser. Des images de leurs vies à deux se mêlaient à présence à celles de son ami, mort il y a peu grâce a lui. Mais bien évidement il n’était pas question d’aborder ce sujet, ces sujets ! « T’aurais-je manqué ma chère Ava…? » Son verre a nouveau rempli du délicieux breuvage, Drake daigna enfin lui adresser un regard, n’attendant pas pour autant une réponse a sa question. Tout ca lui importait peu. Comme beaucoup de choses direz-vous ! «Ne crains-tu pas que ton ami prenne la poudre d’escampette en te voyant en compagnie d’un aussi charmant jeune homme que moi ? » Un brin amusé par son propre humour aux allures vantardes, Drake lui adressa un fin sourire, retrouvant finalement son verre du regard.. « A moins bien sûr que ce ne soit une excuse de ses excuses pour lesquelles vous les femmes vous êtes si connues ? Oui il ne portait pas une grande tendresse aux femmes. Rares furent celle qui réussirent à s’attirer sa sympathie bien qu’Ava fut l’une d’entre elle. Du Moins il le pensait jusqu'à ce qu’il apprenne en quoi consiste son pouvoir. Dorénavant il n’était plus sur rien ! Enfin tout ceci était du passé non ?! Lâchant à son tour un soupir, il jeta un regard en direction d’Ava par miroir interposé, celui-ci se trouvant face a eux callé derrière de nombreuses bouteilles d’alcool. « Que viens-tu faire ici Ava ? Si c’est pour un reportage sur la conférence de presse qui est censé se tenir très prochainement, tu perds ton temps. Je n’ai rien à te dire »

Le hasard rend parfois les choses étranges. Peu après mon arrivée à New York, j’avais hanté les rues de Brooklyn à la recherche de lieu. J’avais à l’époque conscience de mon don et le maitriser en partie, du moins assez pour ne pas partie en vrille au moindre frôlement, ni pour me griller. Il faut dire que rarement les gens autour de moi cherche la cause de leur bien être soudain, acceptant comme une bénédiction et un cadeau la sérénité soudaine et réconfortante. Et puis, je fais attention quand même. Et peut-être ai-je eu cet effet involontaire sur Drake. Peut-être est-ce pour ça qu’il m’a appréciée au départ. C’est peut-être la clé de notre relation. Pourtant je l’ai aimé follement. J’ai cru en nous et j’avais confiance en lui. Les choses ont déparée quand il a su pour mon don. Pas que le faite que je sois Mutante était un problème, il en est un. Mais il s’est senti trahi et manipulé. Et pour la première fois, je me suis rendue compte que peut-être les gens ne m’aimaient pas véritablement, que peut-être mon don était à l’origine de tout cela. Après lui, je me suis contentée de passade n’étant jamais sure. Le revers de la médaille a été rude, je me sens bien souvent seule sachant que ceux qui gravite autour de moi le font influencé par l’aura que je dégage ou par dépendance au bien-être que j’offre invariablement. Paradoxalement la seule personne ressentant quelque chose de véridique à mon encontre est Shadows, puisque mon don n’a pas d’effet sur lui et qu’il l’annule totalement. Oh lui, quand il dit me haïr je sais qu’il ne ment pas, il est le seul à savoir me traiter avec violence et de manière négative. Je n’y gagne rien, entre nous, si ce n’est un soulagement certain. Alors entrer dans ce bar et y croiser Drake que je n’ai plus vu depuis notre dispute de rupture a quelque chose d’ironique. Je revoie mon ex dans le bar où on s’est rencontré …

J’ai remarqué Drake dés que je suis entrée et je sais qu’il a senti ma présence, juste par la modification de l’ambiance et la calme qui doit l’habiter en ce moment. Néanmoins, il ne se tourne pas vers moi, ce qui ne m’étonne guère. Par contre son voisin s’empresse de venir vers moi et je grimace discrètement. Pourquoi j’attire les mecs moi ? Ah oui, formes généreuses, lèvres pulpeuses et style sexy … Il y a des jours où j’aimerais être née moins jolie … Cependant c’est avec un sourire poli, et juste poli, que j’accueille le poivrot qui tangue. Et c’est avec ma gentillesse légendaire que je décline son invitation, prétextant être là pour un ami… L’ami en question est toujours au bar et ne risque pas d’être enchanté de me voir. Mais je sens son trouble et sa tristesse, et je me refuse à le nier. Qui sait un pas vers la réconciliation peut-être ? J’influence une politesse énorme à l’homme par un simple geste de la main sur son bras, et il se recule me laissant passer. Une fois le passage libre je me dirige vers le bar et m’installe juste à côté de mon ex petit ami. Je lâche un soupire de soulagement, mes chaussures commencent à me faire légèrement souffrir, après le marathon de cette journée. Drake ne me regarde pas, me niant ouvertement alors que je commande un verre. Je sens sa surprise, amis il s’obstine au silence. Le contraire venant de lui m’aurait sincèrement surpris. Il est assez rancunier dans son genre et doit toujours m’en vouloir pour quelque chose que je n’ai pas fait ou au pire inconsciemment. Je sais utiliser mes charmes, mais de là à utiliser cela sur mon petit ami … Finalement, c’est moi qui le salue et entame une conversation qui risque de ne pas être évidente ni de tout repos.

Il ne me répond pas de suite, évitant de me regarder. J’en viens à me demander s’il pense que c’est par le regard que je modifie les sentiments… Après tout, je n’ai pas souvenir de lui avoir précisé clairement la réelle teneur de ma mutation… Enfin ce n’est pas comme si il m’en avait laissé le temps, non plus d’ailleurs. Si al dispute avait été relativement calme en réalité, c’était lié à mon don…. Ce qui ne l’avait pas empêché de claquer la porte et de mettre fin via le téléphone à notre relation. En même temps, au moins il était sure que je ne le manipulerais point. Je comprends, j’ai relativisé notre échec avec le temps. Et je ne lui en veux pas, ou plutôt plus. Il brise quand même le silence et je souris amusée. Typiquement Drake comme réponse !

« Bien sur que tu m’as manqué… Surtout ton ironie et tes piques, c’est dingue ce que ma vie est plate depuis tond épart. » Je rétorque sincère mais un peu ironique sur les bords quand même.

Nouveau silence pendant lequel il en profite pour se resservir. Combien de verres a-t-il déjà bu ? Je me pose sincèrement la question. Je le connais assez pour savoir que s’il se saoule c’est qu’il va mal. Mais poser la question directement c’est risquer qu’il se ferme. Je pourrais si facilement effacer temporairement sa souffrance morale, en simplement posant ma main sur la sienne… Mais il ne voudra surement pas. Il doit être un peu maso pour préférer la souffrance au bien être que j’offre spontanément. Je bois une gorgée à mon verre alors qu’il poursuit me piquant sur l’ami dont j’ai parlé avant… Je pensais qu’il me connaissait mieux, je suis déçue là… La suite aussi est typique, malgré le fin sourire qu’il m’a quand même offert et auquel j’ai répondu, il reste péjoratif envers les femmes. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi, mais je sais que c’est aussi une raison qui a favorisé notre rupture.

«Tsss n’accordes tu jamais un minimum de chances aux femmes ? Et pour te répondre, le rendez-vous est du au hasard, mais je suis avec mon ami en ce moment. » Je réponds avec un sourire amicale.

Je me tourne vers mon verre et en bois une nouvelle gorgée, l’alcool détendant mes muscles légèrement crispés de fatigue. J’estime pour le moment ne pas trop mal m’en tirer avec lui, quand on connait notre histoire. Mais pour combien de temps ? Et accepterait-il que je l’aide ? Je croise son regard par le biais du miroir derrière le bar et je grimace comiquement. Non il faut vraiment que je lui explique parce que là ça devient étrange de converser sans que nos regards ne se croisent … Mais il me prend de vitesse pour se montrer désagréable et m’envoyer balader. Ok, bah tu ressayeras Amour, il va ne falloir plus pour que j’aille bouder dans le fond de ce bar…

«D’abord mon chéri, je ne suis pas le basilic. Tu peux croiser directement mon regard sans que je modifie tes sentiments, tu sais… Enfin non tu ne sais pas, tu ne m’as pas laissé t’expliquer la dernière fois… Il faut que je touche les gens pour influencer leur ressentit, et là je garde mes mains chez moi… Pour l’aura sereine, je ne peux malheureusement rien y faire, désolée. Ce que je fais ici ? Je bois un verre après une très longue et barbante journée de travail à écouter des bêtises sur les Mutants entre autre. Je me promenais et je suis par hasard atterrie dans ce bar où tu étais. Et l’envie de venir te causer m’a prise… Je ne travaille pas, j’ai fini ma journée qui a commencé trop tôt à mon goût. » Je lâche, pas tant exaspéré par lui que par mon chef de rédaction et par mon marathon. Je crois que je viens de relâcher la pression totalement là, et un peu brusquement. « Euh, enfin soit c’est juste mon chef de rédaction qui m’agace … Et sinon toi, que fais-tu ici ? »

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